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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Commençons par le commencement : je n'ai pas adhéré à ce roman, plusieurs fois primés outre-Rhin, grande révélation littéraire selon la presse. Non et j'en suis navrée. Car le scénario de départ avait de quoi m'emballer : le récit d'une enfant brimée par une mère diabolique avec pour toile de fond l'Allemagne de l'EST des années 70 (ma passion pour l'histoire de la guerre froide m'a donc susurré "ce livre est fait pour toi"). C'est d'ailleurs cette jeune fille qui parle et raconte son histoire sans jamais nous révéler son prénom, argh premier hic, moi j'ai besoin de connaître le prénom de mes personnages, sans quoi difficile de m'y attacher c'est comme ça. Mais passons ce petit bémol. Cette jeune fille vit donc dans l'ombre maléfique d'une mère alcoolique et fille facile qui lui répète à longueur de journée qu'elle ne l'a jamais désirée. Sympa comme ambiance. du coup notre narratrice passe son temps à brimer son petit frère tout mignon, mue par une sorte d'atavisme qui fait que l'on reproduit le schéma parental. Elle ment, vole, est insupportable en cours, dans la vie, bref une vraie peste. Et là deuxième hic, on s'y attache encore moins à cette jeune fille. Mais le roman se voulant sans misérabilisme ni cliché, le parti pris est intéressant et cohérent. Donc OK pour l'enfant pas attachante qui tente tant bien que mal de s'en sortir au coeur de ce marasme social. Et puis elle grandit, va en foyer, se fait des amis, essaye de mener une vie de jeune fille insouciante comme les autres, pas facile ma foi.
Ce qui est dommage dans ce roman tient dans le fait que la forme m'a déplu bien plus que le fond (qui lui m'a plutôt séduite). Je n'ai pas adhéré au style froid, sans parti pris qui nous offre ce morceau de vie comme un bloc informe insipide à à digérer. Pour autant je n'aurais pas non plus aimé le style "effusions de larmes" mais j'aurais espéré un peu d'âme tout simplement : l'histoire aurait été tellement différente. le style simple, épuré, chirurgical fait qu'on lit rapidement ce roman. Mais il ne m'aura pas une fois touchée, bouleversée, émue. Quel dommage. Pour autant je tiens à remercier les presses de la Cité et Babelio pour m'avoir envoyé ce livre. Mais on ne peut pas plaire à tout le monde.


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Pour commencer, je tiens à remercier Babelio et les Presses de la Cité pour leur confiance dans ce partenariat Masse Critique.

La fille sans nom est un roman très particulier. Ce pourrait être l'un des innombrables récits d'enfance maltraités parfois à la limite du voyeurisme, mais il n'en est rien. Angelika Klüssendorf a bien construit un roman ; roman dans lequel l'intertextualité tient une place assez révélatrice quant à la construction du personnage car le roman qu'elle cite à plusieurs reprises est : le Comte de Monte Cristo. THE histoire de vengeance par excellence. Pourtant, à la manière dont elle l'utilise, le lecteur comprend vite qu'elle y cherche une façon de construire sa féminité et son rapport aux hommes.

La première moitié du récit ne m'a absolument pas emballée. D'une part, je trouve que le fait de ne jamais nommer cette pauvre fille - autrement que par les surnoms qui tournent sa maigreur en ridicule - ajoute une distance entre le lecteur, le narrateur et le récit qui nous empêche de réellement rentrer dans l'histoire ou s'attacher au personnage.
D'ailleurs, cette distance et cette froideur quasi-chirurgicales du narrateur omniscient créé un double malaise chez le lecteur. D'une part à cause de la misère sociale et émotionnelle qui sont décrites. D'autre part à cause du rythme très saccadé et incisif du récit qui rajoute à la violence décrite. Et tout cela fait que le lecteur sent constamment le drame venir au détour de chaque page.

La seconde partie du récit, où la fille sans nom est en foyer pour adolescents est bien mieux construite et l'écrivain y fait preuve d'un travail plus complexe : sur l'interaction des personnages, la psychologies des adolescents ou encore leur évolution à travers les péripéties.

En revanche, l'intérêt des dernières pages restent pour moi un mystère.

Autre point que je trouve dommage, c'est que l'auteur tenait aussi un motif intéressant en faisant se dérouler son roman dans la RDA pré- chute du mur de Berlin. Or, elle ne fait que l'évoquer de temps en temps sans vraiment l'exploiter alors qu'en creusant un peu cet aspect le roman aurait gagné sur beaucoup de points.
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Merci à Babelio et aux éditions Presses de la Cité pour ce partenariat.
Ce n'est pas tant que j'ai beaucoup de mal à rédiger cet avis (en retard, selon mes habitudes), c'est que j'ai eu du mal à rentrer dans ce livre. Pourquoi la « fille sans nom » n'est-elle jamais nommée, autrement que par des surnoms péjoratifs et dévastateurs – autrement dit, des insultes ? Parce qu'elle est le symbole de toutes les enfants maltraités ? Parce que personne, pas même elle, n'est capable de lui accorder une identité ? Parce que ne peut vivre que ce qui a été nommé ? Autant de pistes à explorer, mais surtout une mise à distance qui augmente le sentiment de malaise.
Cette petite n'a ni repos, ni répit, à aucun moment. Et si j'emploie le mot « petite », c'est parce que j'ai pensé à un autre roman, où l'héroïne non plus n'est pas nommé : Muette d'Eric Pessan, dans lequel l'auteur donne la parole à cette adolescente mal-aimée, maltraitée moralement par ses parents. La fille sans nom n'a pas la parole, elle n'a pas les mots pour le dire, d'ailleurs il n'y a aucun dialogue dans ce livre, c'est à dire aucun véritable échange. Juste des insultes, des ordres, à exécuter sans délai, quels qu'ils soient.
Serait-ce une tragédie ? Après tout, le lecteur sait très bien, en tournant les pages qu'il n'y aura pas de fin heureuse, qu'il n'y aura même pas d'amélioration, mais une succession d'humiliation. La fille sans nom rend les coups, aussi. Les paroles, les actes, blessent, et la naissance d'Elvis, le petit frère désiré (par la mère) au prénom si déroutant en RDA (les communistes n'avaient-ils pas accusé Elvis et le rock d'avoir perverti la jeunesse occidentale) n'est même pas un moment de bonheur, juste un contraste entre lui et sa soeur aînée, qui va le chercher régulièrement à la crèche : en RDA, les femmes n'avaient aucun problème pour faire garder leurs enfants, et les aînés sont là pour s'occuper des plus jeunes. Non, cette dernière phrase n'est pas exclusivement est-allemande, ni datée « années 80″. C'est un discours que j'entends encore, y compris venant de futures mamans, qui comptent bien sur leurs aînées pour leur suppléer.
Mais que se passait-il, en RDA, pour ses enfants dont les parents étaient inaptes à s'occuper ? La même chose que pour les enfants dit « difficiles » : ils ont placés dans des foyers. La « fille sans nom » partagera le sort de près d'un demi-million de jeunes allemands de l'Est dans ses années-là : la violence quotidienne, l'orientation précoce, l'accent mis sur les travaux manuels. Angelika Klüssendorf s'est très bien documentée pour écrire ce premier roman, cependant elle a mis tellement de distance dans son écriture, froide, détachée que je n'ai que trop rarement ressenti de l'empathie pour son personnage principal. Peut-être était-ce le but recherché. Peut-être pas. Je garde cependant l'impression d'avoir raté ma rencontre avec cette héroïne.
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Au coeur d'un appartement que l'on imagine plus que modeste, une enfant jamais nommée navigue entre une mère paumée, alcoolo, bipolaire comme on dirait maintenant et un petit frère que l'on pressent fragile. Toujours sur le qui vive, sa vie est rythmée par les raclées mémorables que lui inflige sa mère et les bêtises de plus en plus nombreuses qu'elle commet, peut être pour crier au monde qu'elle existe. de crise en crise, la police finira par la placer dans un internat pour filles perdues sans pour autant canaliser la révolte qui est en elle.
Le sujet est fort indéniablement et pourtant le roman n'arrive jamais à nous happer, à nous intéresser réellement à cette jeune fille. La description de ses nombreux malheurs s'enchaîne sans relâche mais de façon tellement factuelle qu'à la fin, cela finit par devenir banal, voire un soupçon barbant. Elle vole, elle tourmente son petit frère, elle fugue, elle résiste mais jamais je n'ai ressenti la moindre empathie, seulement une pointe de pitié pour elle. La faute sans doute à une écriture terne, sans aucun relief et aussi à une construction assez peu romanesque, comme si on avait affaire à un documentaire sur la vie d'une jeunesse perdue en RDA, plus proche d'une suite de faits façon constat policier. Mais, de la façon dont sont présentés les événements, cela aurait pu tout aussi bien ce passer dans un autre pays, même occidental. On pourra donc mettre au crédit de l'auteure, l'universalité de son histoire. Cependant, ce portrait, aussi tragique qu'il soit, pâtit de la banalité d'un style d'une grande platitude comme si l'auteur avait peur de mouiller sa chemise. En restant finalement à la surface des choses, on obtient un roman sans beaucoup de grâce, une sorte de patchwork des vicissitudes d'une jeunesse sacrifiée ( il ne manque que la drogue ). Ca se lit certes très facilement, mais ça ne marque pas.
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Roman brut d'émotions ou une petite fille de 11-12 ans devient une adolescente perdue et sans contrôle ! Elevée à la 'dure' par des parents violents, même placée en foyer, elle ne sera jamais sereine : aucune personne, aucun adulte sur qui compter, aucun endroit sûr pour se reposer. La provocation pour attirer l'attention, le vol, le squat et les délits la conduirons devant les services sociaux ou la police.....
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Nous avons reçu ce livre dans le cadre des Masse critique de Babelio et nous les remercions ainsi que les éditionsPresse de la cité

Tout au long du récit nous n'avons pas le nom de la jeune fille dont c'est pourtant l'histoire. Pour montrer à quel point elle est insignifiante ou tellement semblable à d'autre? Une jeune fille puis une ado dont personne ne veut alors elle communique comme sa mère lui a appris: humiliant les autres dont son petit frère, frappant, jouant un rôle qui n'est pas le sien. Même lorsque la roue tourne elle ne sera pas la saisir et détruira ses chances de vie meilleure. le seul moment où elle ressent quelque chose on lui reprend.

Ce que je reproche à ce livre c'est le manque de sentiment sans doute délibérer de la part de l'auteure. L'écriture est froide, net , franche. Il n'y a pas de place pour les émotions. Mais sans tomber dans le pathos j'aurais voulu ressentir quelque chose pour cet enfant, surtout que dans mon métier ce genre de situation n'est pas quotidien mais très fréquent et malgré les années je n'y suis pas insensible. J'ai lu cette histoire vide de tout ressenti. Je me suis ennuyée et n'ai jamais réussi à compatir.

La mère est cruelle et pathétique. le père alcoolique et égoïste. le frère ne sort pas indemne d'un accident de la route. Bref un brochette bien triste mais qui m'a laissée de marbre.

Je ne m'attendais pas du tout à cela et je suis déçue. Dans la quatrième de couverture il est dit » C'est la trajectoire bouleversante d'une fille mal aimée qui, malgré tout, possède une force et un appétit de vivre qui lui permettent d'avancer. » La personne qui a écrit cela a t elle lu le livre? je n'ai pas trouvé le côté bouleversant ni vu la force de la jeune fille qui se laisse plutôt porter par les événements.

La face sombre de la RDA? Pas seulement car je pense que ce genre de chose c'est passé et se passe encore ailleurs dans l'indifférence totale.
Lien : https://memelessorciereslise..
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