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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Robert Walter est un homme comblé. Maire d'Amsterdam, il est apprécié de ses administrés qui aiment sa sincérité, son naturel, son éloquence. Ses fonctions lui permettent de côtoyer les grands de ce monde, il dîne avec Obama, plaisante avec Hollande. Côté vie privée, tout va bien aussi. Il forme un couple uni avec sa femme Sylvia qu'il adore tout autant que sa fille Diana. Pourtant, cette belle harmonie s'envole lors de la traditionnelle soirée du Nouvel an donnée par la mairie. Là, il aperçoit Sylvia riant aux éclats avec Maarten van Hoogstraten, son adjoint le plus insignifiant. Maarten n'est ni beau, ni drôle, ni charismatique. Qu'a-t-il bien pu raconter à Sylvia pour la faire rire de la sorte ? Et n'ont-ils pas eu l'air gênés quand, mine de rien, il les a rejoints ? Robert s'interroge, Robert se met martel en tête, Robert est jaloux, Robert est certain que Sylvia et van Hoogstraten ont une liaison. Pourtant, rien chez sa femme ne laisse entrevoir qu'elle le trompe, qu'elle aime ailleurs. Ne serait-ce pas une ruse de son épouse qui fait tout pour paraître normale, trop normale, alors qu'elle le trahit ? Au fil des jours et de son imagination galopante, Robert perd pied. de plus en plus soupçonneux mais trop couard pour crever l'abcès, il laisse un fossé se creuser entre lui et Sylvia.

Le terme est souvent galvaudé mais on peut l'affirmer sans mentir : lire un roman d'Herman Koch est une expérience jubilatoire. Avec cynisme et une pointe d'humour (noir), il malmène ses concitoyens, surtout les notables bien sous tout rapport dont il met à jour les failles et les mauvais penchants. A l'exemple De Robert, le jovial maire d'Amsterdam, mari et père comblé et fils dévoué d'un couple de nonagénaires dont il est toujours proche. L'homme est sympathique, tolérant et ouvert, d'ailleurs sa femme n'est pas néerlandaise. Pourtant, il suffit d'un soupçon sans véritablement fondement pour que tout dérape. Il n'a plus confiance en cette femme qui vient d'un pays culturellement très éloigné des Pays-Bas. Comment peut-elle le trahir alors qu'il a eu la bonté de l'aimer et de l'accueillir en Europe ? Sous ses remarques acides se tapit un racisme dont il se défend avec pour meilleure preuve son choix marital. Mais Koch sait faire apparaître le vrai visage de son personnage tout en contradictions. Outre ses supposés problèmes conjugaux, l'édile doit aussi faire face au désir d'en finir de ses parents. A 90 ans, ils estiment que leur temps est fini et qu'il faut mettre un terme à une vie qui inévitablement va se dégrader. Ils ont prévu de se suicider avant d'être dépendants et amoindris. Mais là encore l'auteur réserve quelques surprises de taille quant à l'issue de ce projet.
Surprenant, souvent drôle et très politiquement incorrect, le fossé se moque d'une société hollandaise propre sur elle, écolo jusqu'à l'absurde, libre mais pas libérée. Une lecture divertissante mais qui sait aussi faire réfléchir.
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C'était la première fois que je me plongeais dans un livre d'Herman Koch. Même si ce n'est pas un coup de coeur, j'ai passé de bons moments en compagnie De Robert, maire d'Amsterdam.

Ce dernier est marié à Sylvia et père d'une jeune adulte, Diana. Pour lui, sa vie, tant personnelle que professionnelle est comblée jusqu'à alors. Pourtant, à l'occasion de la réception de nouvel an à la mairie, il surprend sa femme en discussion avec son insignifiant adjoint, Maarten. le comportement de sa femme lui suscite des interrogations jusqu'alors jamais faites. Son attitude lui semble surprenante et il commence à les soupçonner d'entretenir une relation extra-conjugale. Robert revient sur son histoire afin d'y déceler les prémisses de cette aventure. Alors qu'il se triture le cerveau, ses parents lui annoncent qu'ils ont programmé leur suicide assisté avant le prochain Noël.

La plume d'Herman Koch est clairement teintée de cynisme et n'est jamais très loin des grands débats actuels. Il n'est pas rare de se retrouver avec un petit sourire en coin tout en étant plongé dans cette histoire. le livre est écrit comme si on se plongeait en quelque sorte dans le journal intime De Robert. Il revient sur des éléments forts de sa carrière, sur sa vie personnelle, comment il a rencontré sa chère et tendre épouse,… Des clins d'oeil à des personnages réels et célèbres sont nombreux.

C'est agréable de se retrouver dans la ville d'Amsterdam, que j'ai eu l'occasion de visiter et que j'ai beaucoup appréciée. Au sujet des personnages, on ne peut que s'y attacher en fin de compte, surtout pour leurs failles. Finalement, ce n'est pas ce qui a amené les soupçons qui font que la lecture est intéressante, mais bien ce à quoi ils risquent de mener. Un soupçon d'humour noir, un brin d'émotions et des moments impolitiquement corrects font de ce livre une originalité à lui tout seul.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lecteurs 2019 de l'Actu Littéraire.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Si Herman Koch m'avait captivée avec son cynique et acerbe roman le dîner, force est de constater que ce ne fut pas exactement la même musique avec le fossé.
On y retrouve certes une plume alerte et acérée mais on est loin du très politiquement incorrect de l'opus précité.

L'idée de départ est très intéressante, un homme à qui tout semble réussir, tant au niveau professionnel - il est le maire d'Amsterdam quand même - qu'au niveau personnel, surprend sa femme à rire à gorge déployée avec son sinistre adjoint. Tiens, il ne savait pas que sa femme et son adjoint se connaissaient si bien car, à bien y regarder, il semble y avoir beaucoup de connivence entre eux. Et là un scénario implacable se met en place dans son esprit.
Si on en était resté là et qu'Herman Koch s'était uniquement basé sur cet aspect, je crois que ça aurait pu faire un roman génial, surtout qu'il y avait matière à disserter des heures et des heures sur le sujet (et donc à écrire des pages et des pages). Mais il en a décidé autrement et bien d'autres thèmes sont finalement abordés, de manière bien plus succincte c'est certain, et souvent en forme d'anecdotes, mais cela a souvent dévié mon intérêt pour l'histoire. de plus, j'ai trouvé que le tout n'était pas suffisamment creusé, ce qui a créé, je m'en excuse, un fossé entre l'auteur et moi.
J'ai finalement trouvé que le roman n'était pas abouti et je l'ai refermé en me disant qu'il y manquait de la fougue et aussi de la prise de risque.

Reste que ce roman demeure un agréable divertissement et qu'il se lit vite et bien, la plume étant très vivante même si elle a perdu, selon moi, quelque peu de son mordant (ce que j'attendais précisément ici au vu de son livre le dîner).
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Tout sourit à Robert Walter, 60 ans : une belle carrière (il est maire d'Amsterdam), une femme splendide, à la chevelure de jais, une fille charmante. Jusqu'au jour où un événement, a priori anodin, va fissurer progressivement le bel équilibre qu'il avait atteint : lors d'une soirée officielle, il surprend sa femme et son adjoint dans un rire complice. le doute commence alors à instiller son venin dans l'esprit De Robert : sa femme le tromperait-elle ? Et quand son vieux père vient lui annoncer son intention d'abréger sa propre existence ainsi que celle de sa femme, que son chat disparaît brutalement, la fissure s'élargit en fossé : la fin d'un monde s'approche à grands pas…

Avec « le Fossé », Herman Koch réitère ses prouesses d'écrivain et critique féroce de la société néerlandaise.
Il construit 300 pages d'un roman autour d'un événement a priori banal, qui va mettre à nu et à mal l'esprit torturé du maire d'Amsterdam. Lequel se perd en conjectures, suppositions, analyses de toute sorte pour tenter de percer l'énigme qu'est sa femme. Las puisqu'elle reste plus que normale… Mais peut-être s'agit-il là du signe de sa tromperie ?

Insidieusement, l'auteur insuffle aussi au lecteur le germe du doute et alors que s'enchaînent les événements, tous tout aussi faussement anodins, on est capturé par sa plume acerbe qui manie habilement humour noir, absurdité et satire sociale. On tourne les pages, aiguillonné par une question nodale : qui a raison et comment se terminera l'intrigue ?

« le Fossé » va se clore, à la fois de façon brutale mais aussi insidieuse et ouverte, comme sait le faire Herman Koch, nous livrant des pistes, nous laissant aussi sur notre faim. Mais il a su, là encore, nous promener dans les méandres de l'esprit tourmenté d'un homme – partagé entre sa respectabilité publique et son impulsivité première – nous balader au gré d'une tension continue et croissante, nous faire rire jaune de nos travers d'humains, sombres et fragiles tout à la fois.
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Un excellent roman qui se passe pas si loin de chez moi, à Amsterdam.
Robert est maire d'Amsterdam et sa vie s'écoule sans aucun problèmes : il a une jolie femme et une charmante fille.
Jusqu'au jour où quelque chose va basculer ; lors de son discours annuel il remarque sa femme dans l'assemblée, bien vêtue , ses orteils dépassants de ses sandales tropéziennes rire aux éclats avec un de ses conjoint de la mairie. Dès lors il a des soupçons sur son épouse , la confiance n'y est plus, et un fossé se creuse.
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Les astres ligués envers et contre Robert, maire « silver » qui n'en finit plus de questionner, de ressasser, de soupçonner; des doutes qui polluent, qui pullulent comme un pustule qui se pointe et postule, qui se pose, se plaît et marque la peau de son estompe, son barbot. S'il n'était question que de « Sylvia », mais à ce plat déjà rance, rendu froid, s'y ajoutent une touche d'abnégation, un autre de désinvolture, ses parents faisant fi du cours du lit, du lit de la plaie, les derniers sacrements étant inscrits ici-bas au calendrier, en date d'un avenir restreint certain. « le fossé » d'Herman Koch, guet-apens projeté d'une gifle sociale amstellodamienne comme toile de fond, où la rixe est à deux doigts de battre le fer, la mère s'ensuit !
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ce roman est un peu difficile à qualifier. Facile à lire, je l'ai presque lu comme un roman de plage. On peut en ressortir mitigé, voir déçu ce que. je pourrai comprendre. Pourtant je lui attribue une bonne note parce que, l'air de ne pas y toucher, au travers de chapitres où l'on sent les rebondissements arriver, l'auteur dépeint la société hollandaise, les questions sur les écologistes (dont je fait parti), sur les à priori culturels.
Je vais de ce pas relire "villa avec piscine" que j'ai apprécié il y a quelques années.
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Un roman satirique sur la société néerlandaise contemporaine, écrit à la première personne par le maire (fictif) d'Amsterdam. C'est bien écrit, tour à tour drôle, grinçant, pathétique, avec ce qu'il faut d'autodérision pour rendre le personnage central sympathique. Un regard et une réflexion justes et intéressants sur la vie de couple, les obligations d'un personnage politique, la fin de vie, les préjugés envers les étrangers, le poids du hasard dans nos vies, qui auraient pu prendre une autre tournure.
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Herman Kock est pour moi une découverte ; heureuse découverte car c'est un livre très bien écrit qui se lit avec facilité et qui ne comporte pas de " bla bla" même si , il faut le reconnaitre , il ne se passe pas grand chose .
Le "fossé " se creuse entre Robert et sa femme Sylvia lorsqu' il aperçoit celle-ci riant avec Maarten . Robert est maire d'Amsterdam , c'est un homme intègre , aimé et qui a une vie de famille heureuse entre son épouse et sa fille mais le doute le ronge au point d'être obsédé par cette soi-disant liaison . de plus , ses parents très âgés choisissent ce moment pour lui annoncer qu'ils ont décidé de mettre fin à leur vie .
Un peu frustrée car j'aurais aimé découvrir le pays d'origine de Sylvia ainsi que son véritable prénom
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out allait bien pour Robert, comblé par une vie de famille épanouie, respecté en tant que Maire d'Amsterdam, aucune ombre au tableau.

Mais voilà qu'un jour, un moment d'hilarité entre sa femme et son adjoint vient mettre un grain de sable dans les rouages parfaitement huilés de sa vie.

Depuis quand sont-ils si proches ? Et si… Non, inconcevable.

Robert doute puis se raisonne puis re-doute…entre les deux son coeur et son équilibre vacillent.

Dans une moindre lignée de le diner (que j'ai adoré), voilà un roman drôlement grinçant de cynisme.

La plume toujours aussi alerte et acérée, débute par une idée assez originale autour d'un homme à qui tout réussit et qui sombre insidieusement dans le doute, creusant un fossé entre lui et les autres.

Tous les ingrédients sont réunis pour en faire un roman magistral : un soupçon d'humour noir, un brin de suspense et des moments aussi cocasses que réalistes.

Cependant, à la trame principale, plusieurs thèmes viennent se greffer sans réellement de liens et sans être plus approfondis, restant à l'état d'anecdotes…

Petit bémol qui m'a empêché de savourer à 100% le roman, dommage…
Lien : https://www.instagram.com/ne..
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