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Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Un fruit amer est un thriller que l'on peut considérer comme historique, tant sa thématique fait partie des heures sombres de l'Amérique.
Il est en effet question, ici, de ségrégation raciale. L'histoire se déroule en 1963, en Alabama où une jeune blanche est retrouvée morte, violée et battue à mort. Quelques jours précédant sa mort, elle avait envoyé un courrier à un journaliste et au FBI, où elle déclarait craindre pour sa vie...
Lorsque l'agent du FBI débarque dans le comté de Woodbridge, il va se rendre compte que le Ku Klux Klan est très actif dans la bourgade et qu'elle est sous haute tension, faisant face à diverses corruptions et secrets bien enfouis.

Un fruit amer est un roman très dense qu'il faut prendre le temps de digérer.
On ne sort pas indemne de cette lecture, on en sort vidé face à tant de cruauté gratuite et à la bêtise humaine.
Des heures sombres qui se font écho dans notre société par moment...

J'ai adoré ce roman tant par la plume précise de l'auteur, qui se défend d'avoir fait un roman historique, mais qui nous plonge dans un récit tellement réaliste qu'il en est glaçant.
Une intrigue qui fait froid dans le dos face à tant d'injustice et de cruauté, pleine de suspense et de rebondissements rendant le récit très addictif.

Le personnage de l'agent Olsen est un miroir du lecteur qui ne comprend pas comment une petite ville peut vivre ainsi sous la coupe de quelques hommes qui propagent la haine et la corruption sur toute une communauté.
La ségrégation raciale est tellement forte en Alabama dans le roman qu'elle semble en total décalage pour l'agent du FBI venu de Washington, pour qui le KKK n'est plus.

Ce roman est une pépite à découvrir qui m'a rappelé le superbe film d'Alan Parker, Mississippi Burning.

Un roman difficile mais passionnant de bout en bout et superbement écrit. Une véritable claque :)
Un roman noir qui est très prometteur pour ce "premier" roman de Nicolas Koch. Vivement le prochain :)

Lien : https://aufildesevasionslivr..
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Alabama 1963, comté de Woodbridge. Dans les États du Sud, la ségrégation fait rage : expéditions punitives, chasse à l'homme, tabassage en règle, retour en force du Ku Klux Klan, les Blancs ont le pouvoir, les Noirs restent attachés à des tâches subalternes. Dans ce climat étouffant, le corps d'une jeune femme blanche est retrouvé frappé à mort, violé, vidé de son sang. Dans ce climat de tension extrême et de petits arrangements entre amis, il ne fait aucun doute que le responsable d'une telle ignominie ne peut être qu'un noir. La haine collective se déchaîne jusqu'à l'arrivée d'un agent du FBI bien décidé à démêler le vrai du faux. Épaulé par un journaliste de la petite gazette locale, témoins de la révolte du peuple noir qui gronde, la recherche de la vérité devient très vite dérangeante…

J'aime énormément cette période des années 60 de l'histoire des États-Unis. C'est tout naturellement que j'ai dévoré ce livre à peine reçu. Un temps qui est éloigné du nôtre d'à peine une cinquantaine d'années et qui me semble aujourd'hui être l'âge de pierre. Il y a moins de 60 ans, dans ce pays où je vis, les blancs et les noirs étaient deux communautés totalement séparées, où les uns avaient le pouvoir et les autres le droit de la fermer. Cette idée, d'un temps aussi proche, me plonge toujours dans une grande expectative, estomaquant la citoyenne du monde que je revendique être. Sans vouloir faire de politique, depuis l'élection de Donald Trump et de ses frasques au pouvoir, ce sentiment nauséabond refait surface pour ouvrir une nouvelle fracture dans la société américaine.

Ce roman est brillant, servi par un écrivain de qualité qui ne verse pas dans l'emphase. Témoin d'une époque, comme l'archéologue qu'il a été, il conte avec réalisme une époque où les choses semblaient figées avant qu'une révolte sourde et légitime n'émerge.

Son écriture est exaltante, addictive, empreinte de force à faire passer les émotions, sublimant l'atmosphère écrasante de cette petite ville d'Alabama. J'ai été hébétée par sa dextérité à me transposer dans ce cadre sudiste avec tant de ferveur. Je l'ai suivi, comme envoûtée et avec grande délectation. Son intrigue est savamment dosée et alterne faits historiques, scènes de suspense, tranches de vie, mais aussi réflexions plus profondes sur la ségrégation. Avec une certaine virtuosité, Nicolas Koch dépeint « les petits arrangements entre amis » des différentes couches de cette société bien décidées à protéger ses acquis, décortiquant les entrelacs du pouvoir qui s'échelonnent du gouverneur à la police en passant par le maire, et le ténor du barreau local. Imaginez-vous cette ville, minuscule à l'échelle du pays se pensant au-dessus des plus grandes instances étatiques persuadée par sa légitimité à prolonger ses habitudes de se faire justice elle-même. Vous aurez alors une bonne idée du climat… L'auteur se pose comme un témoin historique plongé au coeur d'une époque où noire n'était pas la bonne couleur.

La magie opère d'autant mieux qu'il a créé des personnages hautement charismatiques. Chaque personnage qui nourrit le récit a son importance et apporte une véritable plus-value au déroulement de l'intrigue. Ainsi, certains, protéiformes, cachent admirablement bien leur jeu. C'est grâce aux confidences de l'auteur que le lecteur peut prendre rapidement de la hauteur et fouiller du regard un tableau plus global. le lecteur entre dans chaque psyché pour tenter de comprendre le cheminement de la pensée. L'empathie est immédiate pour les minorités, décidées à combattre toute forme d'injustice.

Tout au long du roman, le lecteur sent cette ambiance explosive, asphyxiante, aliénant une population au détriment de l'autre par le truchement d'un engrenage impossible à arrêter. Tout y est électrique : les faits, les hommes, la ville en elle-même. Nicolas Koch démontre cet enchaînement de la violence, inéluctable, que même les hommes de bonne volonté ne parviennent pas à enrayer.

J'ai ressenti jusque dans mes tripes la notion de purgatoire pour les uns et de rédemption pour les autres sans aucune possibilité de se retrouver à la croisée des chemins. Attention, nous ne sommes pas dans la caricature, ni dans une vision manichéenne de la société, mais dans le récit d'une époque ayant existé sans que l'auteur n'y apporte le moindre jugement de valeur.

Nicolas Koch est un incroyable conteur qui m'a totalement embarquée dans son roman. Au rythme des pages qui défilaient, 498 quand même, j'ai été happée par sa capacité à proposer une histoire qui tient la route, empreinte de toute sorte d'émotions dont le panel est sans limites. C'est pour moi la marque de fabrique d'un auteur qui peut tout entreprendre.

Je remercie encore une fois les éditions de Saxus pour l'envoi de ce roman. Une excellente surprise, un passionnant moment de lecture, un récit très cinématographique qui vous mène jusque sur les terres d'Alabama.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Bonsoir, je vous parle ce soir d'un thriller "Un fruit amer"de Nicolas Koch que j'ai gagné dans un concours des éditions de Saxus. Je les remercie de m'avoir permis de découvrir ce thriller haletant, rempli d'angoisse et de tension. Nous sommes en 1963 en Alabama. C'est la lutte pour obtenir des droits entre blancs et noirs. Malgré l'abolition déjà lointaine de l'esclavage, certains suprémasistes considèrent les noirs de la ville comme des esclaves ou presque. Certains travaux ne sont pas autorisés, le KuKluxKlan règne en maître. Une jeune femme blanche, fille d'un notable du coin, est retrouvée violée, battue à mort. Pour la police cela ne fait aucun doute c'est l'oeuvre d'un noir. Cette jeune femme avait quelques jours avant adressé une lettre à un journaliste local et au FBI. Un agent va venir pour essayer d'élucider cette affaire mais va se retrouver plongé dans des luttes qui vont bien au delà de l'assassinat de cette jeune femme. Un très bon moment de lecture .
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Nicolas Koch
Un fruit amer...
Ne lisant pas la 4eme de couv, j'ai eu très peur au début du livre...1963 Alabama...KKK...Je ne suis pas fan de ce genre....mais je dois dire que c'est tellement bien écrit Je me suis laissée prendre à cette histoire...pauvre Meredith ...les salauds ont bien l'air de ce qu ils Sont...il pousse de drôle de fruits sur les arbres dans le comté de Woodbrige.....mais du mal à voir le côté fiction ...très réaliste et tellement d'actualité encore..
Merci Nicolas ...
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"J'ai fait un rêve ..."

Le célèbre pasteur américain, Martin Luther King Jr., prononça un des plus grands discours de l'histoire des Etats-Unis sinon de l'humanité. C'était le 28 août 1963.

L'histoire d'Un fruit amer de Nicolas Koch se situe quelque peu en amont de la même année, alors en pleine ségrégation raciale, c'est le meurtre brutal d'une jeune fille blanche qui va mettre le feu aux poudres d'une situation déjà sous haute tension raciale d'un comté de l'Alabama, Woodbridge.
Dépêché récemment sur place pour une autre affaire, l'agent spécial du FBI Dwayne Olsen ignore encore tout du piège dans lequel ses supérieurs de Washington l'ont envoyé ...

"Ici, en Alabama, c'est chez nous ..."

L'auteur ne s'en cache pas, s'il a déjà publié plusieurs ouvrages historiques, il revendique aujourd'hui son premier roman, un thriller édité chez de Saxus, Un fruit amer.
Autant ne pas tourner autour du pot, les premières pages donnent rapidement le ton, une ambiance qui vous glace le sang pour peu que vous soyez sensible et humain, essayez de vous mettre, un petit instant, à la place d'une personne de couleur dont toutes les lois vous oppriment, vous agressent, vos valeurs, vos droits et la liberté d'être ne sont pas à l'ordre du jour, dans cette tension irrespirable et une atmosphère suffocante, j'ai été aspiré par une plume brillante quand il s'agit de vous faire sentir la morsure du brasier, de ressentir les souffles de haine raciale, de respirer les odeurs nauséabondes, l'entame percutante et révélatrice d'un grand roman attend le lecteur au détour des chapitres pour confirmer tout le talent d'un auteur mais aussi un potentiel croissant à nous faire ouvrir les yeux, comme une piqûre de rappel, comme si l'actualité quotidienne ne suffit pas, plonger dans le passé pour comprendre le présent et inversement, j'ai fait un cauchemar ...

"D'un côté il y a les blancs et de l'autre, eh bien, une sous-classe, celle des noirs ..."

Comme pour la chasse aux juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale, cette sensation de persécution vécu par les gens de couleur pourrait faire écho à tous peuples du monde entier brimés et spoliés de leur héritage ancestral, aujourd'hui comme hier, distinguer des races supérieurs d'autres, pris en tenaille dans les pinces d'acier et glaçant des discours de suprématie et d'hypocrisie enragée, d'injures racistes ou discriminatoires, aussi accablants et hostiles que les regards ou les gestes se répercutent dans les moeurs et la noirceur du coeur, l'auteur a réussi le pari fou de reconstituer cette peur oppressante de l'Amérique profonde de 1963, de jour comme de nuit comment trouver la force de se relever encore, chaque fois, dans l'espérance et le salut d'une ère nouvelle, les personnages sont tous criants de justesse d'authenticité, dans les camps opposés, j'ai adhéré au style spontané et quasi familier de l'auteur à nous faire pénétrer au plus près du coeur de l'âme de chacun, dans le tourbillon des pensées en gestation, dans les échanges verbaux autant que de ses combats dérivés, un thriller exceptionnel est alors en train de d'émerger et de s'affirmer, mots après mots, page après page, la longue et lente marche vers des destins funestes marquent leurs empreintes, le climat torride et sauvage du Dixie Land (comprenez les Etats du Sud comme le Mississipi et l'Alabama) n'est pas étrangère à cette torpeur qui ne manque pas de vous faire traverser votre échine, des séquences bouleversantes achèveront de vous convaincre que la manière forte de vous impliquer émotionnellement, pour ne pas interroger votre niveau d'empathie, le souffle de la liberté n'est alors qu'une utopie réservée aux écrivains ou autres artistes marginaux.

Le loup et l'agneau ...

Ce contexte historique et social, Nicolas Koch l'a judicieusement dilué dans le récit pour se concentrer davantage sur une intrigue tortueuse dont vous saisirez assez tôt toute la complexité et l'urgence d'un état proche de la loi martiale où chaque coup porté par l'autre, allusion au jeu d'échecs, les blancs et les noir, chaque pion pèsera de tout son poids pour faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre, le rythme flirte avec le crépuscule et l'imprévisible de l'humain, une lecture anxiogène quand les protagonistes s'épuisent et semblent demeurer impuissant, cette lente et inexorable fuite d'un brasier n'est que le début d'un mauvais rêve.
Effrayant et d'une noirceur comme seul les grands auteurs sont capable d'écrire et de décrypter la part sombre de l'humain dans toutes ses couches, il n'en faut pas plus pour saluer encore, si la première partie (sur les trois du roman) ne vous a pas convaincu jusque là.

Le Ku Klux Klan et moi ...

Rien ne manque à l'appel des sirènes de ce que le thriller nous offre de plus haletant et addictif, un contexte politique et historique explosif, des lieux de perdition ou baignés d'une aura irrationnelle, des personnages tourmentés mais terriblement humains à la fois, une interaction toujours cohérente dans la progression du récit, l'ambiance est clairement l'un des arguments réussis pour capter la température et la radiographie d'une société en proie avec ses vieux démons, les cendres brûlantes de la haine et du racisme, collectivement ou individuellement, le combat reste le même pour tous, survivre ...

Une humanité rongée et gangrenée par le poids du passé et de ses fantômes obscurs, le fossé creusé entre les riches et les pauvres, la frontière délimitant les blancs et les noirs, rarement un roman ne m'aura autant fait saisir l'essence de la différence et par dessus-tout du mal, l'acidité latente, remonter aux sources n'est pas une sinécure pour découvrir l'indicible, j'ai vécu cette lecture en apnée, s'imprégner de chaque page comme si le diable pouvait se cacher entre les lignes et vous sauter au visage à la première faiblesse, Un fruit amer c'est un aussi un peu le combat entre David et Goliath.

Inévitablement, cette image prégnante de la caméra de Alan Parker dans Mississipi Burning, une référence cinématographique en la matière, a surgi pendant ma lecture, cette succession de voitures affublées du drapeau sudiste sillonnant la longue et rectiligne route, aidée par le relief du vallon, apparition et disparition se relayant jusqu'à voir finalement apparaître le spectre de la mort aux portes des opprimés, cette montée de la violence délétère, l'arbre qui est le témoin de scènes atroces se voudra l'ultime repère que l'histoire retiendra, les racines n'ont pas fini de repousser comme l'herbe piétinée, le sang coagulé dans les veines d'un monde devenu de plus en plus aliéné et poussé à son paroxysme.

Un thriller sans concession, Un fruit amer est un premier roman exemplaire pour comprendre et ressentir toute l'épouvante d'une situation aux prises avec la folie des hommes, un sentiment de malaise grandissant au fil des pages, ne versant jamais dans le spectaculaire, c'est du brute de décoffrage, je retiens notamment cette image reflétée à travers l'un des personnages-clés, l'incompréhension et la stupeur devant la fatalité, cette question qui deviendra vite le leitmotiv de tout un chacun ... "Pourquoi ?"

Vous aurez peut-être une partie de la réponse à la fin de la lecture, une plume marquante et bouleversante, indiscutablement une nouvelle force littéraire vient de balayer des idées reçues, pas de manichéisme ni de facilité narrative, un pavé de 500 pages lancé dans la mare pour réveiller les consciences, pour espérer un monde juste et égal, pour continuer à scander "Plus jamais ça", surtout un grand thriller, une claque magistrale qui m'a littéralement sonné !!!

Coup de coeur et au coeur !!
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Un thriller d'une telle qualité devrait trôner dans chaque bibliothèque des amateurs du genre !
Ce qui concerne le KKK et la ségrégation, sont des sujets qui m'ont toujours intéressée, du coup, lorsque je les retrouve dans un roman, ou comme ici dans un thriller, cela me fait un peu peur, peur de ne pas y retrouver la réalité, peur de me retrouver trop loin de cette réalité.
Je dois dire que ce thriller de Nicolas Koch a franchement dépassé mes espérances à ce niveau. La tension monte crescendo, l'intrigue est assez oppressante, mais le résultat est franchement grandiose. J'ai adoré découvrir les réactions, parfois différentes de ce que je pensais, de certains des personnages de ce récit, que l'auteur me balade du début à la fin.
C'est vrai que j'ai trouvé le début assez lent, j'ai un pu flippé de ne pas accrocher justement à cause de cela, mais une fois passé la première centaine de pages, cette lenteur prend fin, nous voilà réellement lancés et il ne reste plus qu'à s'accrocher bien solidement. Les moments difficiles pourraient ne pas plaire à tout le monde, de par leurs duretés, mais franchement, passez par-dessus cela, passez par-dessus vos craintes, vous découvrirez ainsi une petite merveille.
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Bonjour à toutes et à tous…

Nous sommes en pleine ségrégation raciale, le président Kennedy et Martin Luther King lutent pour donner leurs droits, aux “hommes de couleur”.

Woodbridge en Alabama.
Meredith Clarence une jeune blanche est violée puis assassinée… le coupable idéal est noir !
Pendant ce temps là, le Ku Klux Klan se réorganise et se renforce, mais Olsen Wesley membre du FBI veille…

Voici un excellent roman de Nicolas koch.
Le sujet est violent et puissant.
Une totale immersion dans les Etats-Unis du début des années soixante.
Tout est là. Suspense, action, violences, politique douteuse… c'est autant un polar qu'un thriller noir. J'avais l'impression d'être au cinéma, baladé d'une scène à l'autre au milieu d'un casting exceptionnel.
Une grande puissance d'écriture, un scénario béton avec une “vraie” fin inattendue… Que demander de plus à Nicolas ?

Peut-être un nouveau roman très vite !!!

À lire absolument…

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Extrait :
« Oublie pas d'appeler le docteur. Qu'il vienne voir maman. J'essaierai de trouver aussi un ou deux billets. Au pire, je Piquerai dans la caisse de Morton il verra rien.
Éthan se contenta de répondre par enrochement de tête. Il connaissait le docteur Wilcox depuis longtemps, un petit homme tassé et rabougri à l'épaisse barbe grise et au visage sévère. Mais, dans le fond c'était un brave type. Il s'était occupé d'eux depuis leur enfance. Alors, même s'ils ne réunissaient pas la somme d'argent pour payer sa consultation, il n'en ferait pas une histoire. Ce ne serait pas la première fois que le médecin leur ferait crédit. Ethan s'arrangeait pour le rembourser autrement. Des petits boulots, un toit à réparer, une clôture a installer. Rendre service. C'était ça qu'il aimait ici, la solidarité de la communauté. La chaleur humaine du Sud.
Pour les Noirs, en revanche, c'était une toute autre chaleur.
Celle d'une croix en bois en proie aux flammes purificatrices de l'enfer. »
Lien : http://leressentidejeanpaul...
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Thriller dans l'ambiance ségrégationniste du sud américain des années 60
Coup de ❤️ pour ce roman que j'ai dévoré!!

On est en 1963 à Birmingham, Alabama, état du Sud profond, réputé ségrégationniste.
Les jeunes blancs se promènent avec le dixie flag (drapeau symbole du Sud blanc, des suprématicistes et du Ku Klux Klan). On est plongé dans le combat de M. Luther King, dans des terres où « le seul crime des noirs est d'être nés de la mauvaise couleur ». Partant de ce postulat, la « justice » est expéditive, tranchante et souvent édictée en dehors des lois fédérales.
Mérédith, jeune fille blanche, participe à la marche pour les droits civiques et la liberté... elle y rencontre un jeune noir Aaron.
Quelques semaines plus tard, le shérif Miller, police de Woodbridge, est appelé sur un lieu de crime...
Mérédith Clarence vient d'être sauvagement assassinée, battue et violée. Elle venait d'envoyer au journal local une lettre dans laquelle elle disait se sentir en danger.
Sans autre forme de procès, Aaron, qui entretenait une relation avec elle, va être désigné coupable et lynché à mort ainsi que sa famille... « le seul crime avait été de naître trop noir sur une terre trop blanche ».
Dwayne Olsen, agent du FBI, est dépêché sur place. Malgré le soutien d'un journaliste, il va se heurter à l'omerta et aux virées punitives des membres actifs du Klan.

L'auteur installe ses personnages et utilise l'assassinat de Mérédith pour aborder la thématique au coeur de ce roman : le contexte social de l'époque et le racisme dans sa forme la plus malaisante, la plus brute, la plus stupide...
On ne peut rester insensible à un roman tel que celui ci... on ne peut aussi qu'être révolté de ces pratiques, j'aurais envie de dire d'un autre âge... mais 1963, c'était hier!! Les descriptions sont quasi cinématographiques et l'auteur parvient à nous plonger dans l'ambiance des États du Sud, sa chaleur étouffante, ses odeurs...
L'écriture est extrêmement bien documentée... j'ai eu bien évidemment un fort attachement aux personnages de Mérédith & Aaron mais aussi pour l'agent du FBI.
Franchement, si vous êtes intéressés par cette triste période de l'Histoire, n'hésitez pas à vous plonger dans ce roman et son ambiance oppressante.
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Je dois dire que j'ai tout simplement dévoré les 500 pages de ce roman. On est plongé dans l'ambiance du sud des États-Unis en pleine ségrégation raciale, un sujet à la fois dur et complexe. Les personnages sont attachants notamment l'agent du FBI, mais je ne m'attarderais pas trop sur les personnages, tout simplement pour ne pas spoiler l'intrigue et vous faire vivre l'arrivée de ces derniers au fur et à mesure que vous tournerez les pages du roman.

L'intrigue est parfaitement menée, un vrai jeu de piste complexe à travers ce comté de l'Alabama. Jusqu'à la fin, on est perplexe et le final viendra conclure une très bonne histoire.

L'écriture de Nicolas est fluide et très agréable à lire. J'y ai trouvé une petite touche de Connelly qui ne déplaira pas aux fans de l'auteur Américain dont je fais partie.

Pour conclure, ce roman a été un véritable coup de coeur. J'ai vraiment passé un agréable moment à lire un « Un fruit amer ». J'ai découvert le roman à travers le blog d'Anaïs et j'ai pu rencontrer et discuter longuement avec Nicolas lors du salon Livre Paris.

Je vous recommande donc la lecture de cet excellent livre pour vous plonger dans l'univers sombre du Ku Klux Klan.
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Un fruit amer est un thriller/polar sombre de par sa thématique et surtout de sa véracité historique. Si vous n'aviez pas lu la quatrième de couverture, l'auteur nous invite en Alabama, au début des années 60. La ségrégation raciale fait encore rage et le Ku Klux Clan fait de nouveau régner la terreur… La haine sera le maître mot de ce roman magistral, si bien que l'on en ressort chamboulé et choqué par les différents événements.
Bien que le roman ne soit pas un documentaire sur cette période, Nicolas Koch réussit tout de même à nous faire ressentir toute la détresse de certaines personnes, mais aussi la folie des Hommes. le comté de Woodbridge prend vie sous nos yeux et l'on découvre son cancer, sa pourriture. L'Homme est capable du pire quand il est nourri par la haine et je crois que l'auteur nous le fait bien comprendre. Vous allez être révoltés, choqués et tétanisés devant tant de bêtises… La haine s'invitera dans votre coeur à certains moments, ce qui est un comble…

n fruit amer est un roman qui est difficile à lâcher une fois commencé, si bien qu'il se lira très rapidement. C'est 495 pages de tension, de folie, de haine, mais aussi de joie et de peine. Nicolas Koch nous invite réellement à faire partie des personnages, à vivre ces événements, ce qui nous emporte encore plus loin. C'est assez renversant de se dire que ce que l'auteur nous dépeint s'est passé il y a quelques décennies et c'est encore bien plus inconcevable de se dire que ce genre d'idée circule encore de nos jours…
Roman d'une maîtrise incroyable, Un fruit amer ne vous laissera pas indifférent…
Lien : https://tomabooks.wordpress...
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