Tristan Koëgel est un jeune auteur, il profite de ses voyages à travers le monde pour écrire des romans sur d'autres pays et d'autres cultures. Il est l'auteur en 2013 de
le grillon : récit d'un enfant pirate (Somalie), en 2014 de
Les sandales de Rama (Népal), en 2015 de
Bluebird (communauté afro-américaine aux Etats-Unis d'Amérique), en 2017 de
le complot du trident (antiquité romaine).
Asha est une migrante, elle est partie en Europe retrouver son frère Malek mais son embarcation fait naufrage et elle échoue probablement sur une île grecque. Elle est recueillie par un homme Marco qui prend soin d'elle et lui évite l'enfermement dans un camp de rétention. Il possède un livre de mythologie dans lequel Asha vit un rêve, elle échoue sur une île sur laquelle règne la redoutable Circé qui transforme les hommes en monstres. Heureusement, Asha rencontre l'araignée Arachné et la chimère Khimaira, un lion ailé, qui vont l'aider à affronter tout d'abord le chasseur Alcide puis la reine Circé.
Tristan Koëgel nous propose un roman complexe avec le récit de la migrante naufragée recueillie par un homme courageux qui accepte de prendre soin d'elle au risque d'enfreindre la loi mais cette dimension du récit est peu développée ; en revanche, l'héroïne vit en rêve les aventures de la mythologie grecque d'un recueil que lui lit le héros. Cet autre récit convoque tout un bestiaire fantastique de la mythologie ; il y a une quête de l'héroïne pour affronter les obstacles de la reine Circé et elle rencontre deux adjuvants, l'araignée Arachné et ses multiples enfants et la chimère Khimaira apparaissant sous la forme d'un lion ailé. Ce second récit est-il un périple fantastique jouant sur les codes de l'horreur ? a-t-il une dimension de fable politique sur l'accueil des migrants en Europe ? le choix de la mythologie grecque renvoie-t-il à la situation des réfugiés quittant la Turquie pour les îles grecques ? La transformation des migrants en monstres sur l'île magique de la reine Circé est-elle une métaphore du regard que peuvent porter certains Européens sur la situation des migrants fuyant la guerre, la pauvreté ou les persécutions ? Nous avons eu des difficultés à nous immerger dans cet univers car nous nous attendions à comprendre le message de l'auteur ou bien à nous laisser emporter par un récit mythologique qui ne prend pas forme et se réduit à une succession de cauchemars. Il y a évidemment une multitude de références aux récits de l'Antiquité et peut-être cet aspect du roman peut intéresser des professionnels de l'Éducation nationale.