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3,59

sur 64 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si vous ne craignez pas de sortir des sentiers battus, n'hésitez pas à partir à la rencontre de Moussa Konaté, écrivain malien décédé en 2013 à l'âge de 62 ans.
Auteur protéiforme (oeuvres théâtrales, essais, romans et nouvelles) il se frotte également au roman policier au travers d'un cycle littéraire intitulé "Les enquêtes du commissaire Habib Keïta".
Puis-je cependant me permettre une petite mise en garde ?
En effet, si vous êtes adeptes d'investigations haletantes accumulant la viande froide, multipliant courses poursuites, échanges de tirs ou scènes gores ce livre n'est manifestement pas fait pour vous.
Si par contre, l'horizon de vos attentes coïncide avec :
- mise en perspective sans concession des contradictions d'une société écartelée entre "modernité" importée d'occident et traditions millénaires indigènes ;
- immersion dans un Mali aux multiples visages ethniques et culturels ;
- respect, bienveillance et empathie plutôt que condescendance, mépris et déni des origines ;
vous pourrez alors ici pleinement satisfaire votre curiosité.
Vous plongerez ainsi dans un petit polar ethnologique (200 pages) appréhendant le complexe labyrinthe de la mythologie des Bozos "Les maîtres du fleuve Niger" en suivant pas à pas un commissaire Habib (accompagné du jeune inspecteur Sosso, son fidèle adjoint et fils spirituel) qui, formé à l'école de la rationalité occidentale, a bien du mal à accepter que des meurtres puissent avoir une origine mystérieuse.
Pour conclure, je m'autorise, par cette modeste recension, à saluer la mémoire d'un ardent et infatigable ambassadeur des cultures, traditions et de l'histoire maliennes.
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Le chef des Bozos, Aliou Kouata, ainsi que sa seconde épouse, Nassoumba, sont retrouvés morts à Kokrini, îlot à proximité de Bamako sur lequel s'installe l'ethnie pendant la saison sèche, et sur lequel, pendant la nuit précédente, un violent orage inattendu s'est abattu. Pour tous, le responsable est Maa, ou le Lamantin, divinité légendaire protectrice des Bozos, peuple de l'eau, qui a depuis peu décidé de les maudire suite à des méfaits de la part de certains d'entre eux - tout ceci nous est expliqué au fil du récit.
Mais le commissaire Habib ne voit pas les choses ainsi : aidé de Sosso, inspecteur qu'il a formé et qu'il considère comme son propre fils, il est de son devoir d'enquêter avant de tirer la moindre conclusion sur cette mort punitive.

Roman policier somme toute plutôt classique, dans le genre que j'apprécie, à l'ancienne, qui prend le temps de décrire une ambiance, qui ne s'appesantit pas à faire de la violence pour de la violence, La malédiction du Lamantin fut d'une lecture agréable, alternant bien entre moments d'enquête et moments de description d'un commissaire pris entre deux feux, celui de son éducation de Blanc, et celui de sa tradition malienne, qu'il doit concilier tant bien que mal pour trouver les raisons qui ont causé la mort des deux victimes.

Le dénouement, et la résolution de l'enquête, sont malgré tout un peu précipités, et l'enquête reste finalement parfois trop invisible derrière le protagoniste et l'histoire du Mali qui nous est proposée par son intermédiaire.

Une lecture intéressante, mais en demi-teinte : l'ensemble aurait à mon sens gagné en profondeur par une enquête davantage développée.
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Refroidie en ayant lu des critiques, un challenge m'a poussée à lire cette enquête malienne au milieu des Bozos et leurs croyances (la divinité du Lamantin) et je suis agréablement surprise. Il ne faut pas vouloir une "intrigue captivante" comme c'est indiqué sur la couverture dans le sens "actions et suspense insoutenable" mais si on y va avec l'envie de connaitre un peu le Mali, c'est un petit roman qui se demande comment concilier savoir / pouvoir des Anciens et esprit cartésien venu des écoles françaises, avec un duo d'enquêteurs attachant (un commissaire et son jeune inspecteur) dans ce qu'ils semblent eux-même découvrir du pays dans lequel ils évoluent...
Ça n'a pas le style et l'humour d'un Mma Ramotswe détective, ni la langue d'un Janis Otsiemi (ou d'autres auteurs africains) mais ça m'a fait une lecture sympathique qui m'a appris des choses.
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La malédiction du lamantin est le second roman que je lis de cet auteur mais il se situe auparavant dans la série. Je l'ai préféré à L'empreinte du Renard, l'autre roman en question, surtout parce que la fin est mieux construite je trouve, mais cela n'empêche pas quelques défauts...
Plus qu'un roman policier, c'est un roman d'atmosphère et tous les lecteurs qui auront envie d'un roman policier changeant un peu de décor, dans un genre littéralement envahi par les auteurs britanniques et américains, se délecteront de ce portrait de la société malienne. J'avoue que mes connaissances sur ce pays sont proches de zéro, mais cela peut être découvert sans la moindre difficulté pour autant et les complications de relations entre ethnies, entre tenants de la modernité et de la tradition, sont vraiment intéressantes et en même temps accessibles.
Et j'avoue de la tendresse pour ce personnage de commissaire vieillissant mais resté profondément humain, honnête et luttant pour ce qu'il estime juste. Comment ne pas être de son côté, attaché à cet homme qui cherche la vérité et qui se trouve à tout bout de champs confronté à des obstacles incompréhensibles pour lui, qui croit à la science et aux coupables, sûrement pas aux esprits?
Pas de grands effets de manches, non, juste des flics besogneux dans un pays compliqué, obligés de démêler les légendes ancestrales et les cadavres très actuels, le tout avec la constante opposition de tous ceux qui veulent stopper l'enquête car pour eux, c'est un blasphème d'enquêter sur la mort de personnes certainement tuées par l'esprit du lamantin!

Un roman à la fin un peu rapide mais qui se lit avec plaisir
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Ce polar m'a agréablement surprise.
Alors pas par sa structure, qui est somme toute classique. Un inspecteur et son acolyte enquêtent sur un meurtre avec le petit twist du dénouement.
Non ce que j'ai aimé, c'est la plongée dans la société malienne. Je l'ai trouvé très bien retranscrite. Ce déchirement entre traditions et modernité. Entre croyances ancestrales, guerres de clans et monde moderne. J'ai vraiment perçu toute la complexité de de leur pays, et j'ai été captivé par les récits de griots. L'inspecteur fait très "Personnage typique d'homme blanc" et il détonne dans cette galerie de personnages. Mais cela le rends d'autant plus atypique et intéressant. Une belle découverte.
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Voilà un livre policier bien déroutant où l'étrange et le surnaturel planent en filigrane à chaque page. C'est une plongée dans une culture totalement différente, où les croyances dans les divinités surnaturelles ont une place prépondérante et où la logique rationnelle du commissaire et de son équipe est questionnée tout au long de l'enquête. C'est sans faux-semblant et avec un regard percutant sur le poids politique des élites et l'héritage de la colonisation.
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Une histoire un peu trop rapide à mon goût mais qui n'est pas dénuée de qualités. L'enquêteur se voit mettre des bâtons dans les roues lorsqu'il s'attaque à un double homicide imputé à une divinité. Un récit qui s'interroge sur l'influence des traditions dans notre monde moderne.

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La malédiction du lamantin est un roman policier malien de faible densité. Une poignée de pages, une enquête rapide, un dénouement plutôt satisfaisant. Sans être déçue, je n'ai pas eu la sensation d'être rassasiée.

L'inspecteur Habib doit faire face à deux morts inexpliquées, celle du chef de la tribu des Bozos et de sa femme, que la rumeur ne tarde guère à mettre sur le compte d'une divinité courroucée: le lamantin.

"Si tu me demandes s'il y a un pouvoir, je te répondrai qu'il y en a en fait deux. Il y a ceux qui sont au pouvoir par la grâce de la colonisation, et ceux qui s'estiment les héritiers du puvoir ancestral.
Au sommet même de l'état, on reconnaît cette dualité. Une autre m'a trouvé au bureau sans rendez-vous; ils pourront rencontrer n'importe quel ministre, n'importe quel président de la République de la même façon. "

L'écartèlement entre société moderne et tradition ancestrale est bien rendu, mais autant, avec La chanson du jardinier, je me suis crue à Bombay, autant le Mali m'est resté fermé.

Le jeune policier qui accompagne Habib a seul éveillé chez moi un peu de sympathie et quelques sourires. Pourtant je n'ai pas de réelle critique à formuler, en dehors du manque d'épaisseur...
Lien : http://talememore.hautetfort..
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C'est grâce au défi Littérature policière sur les 5 continents que j'ai lu des notes de lecture sur L'empreinte du renard - Meurtres en pays Dogon et La malédiction du Lamantin de Moussa Konaté et que j'ai eu envie de découvrir ces romans policiers du Mali. Je vais sûrement regretter de ne pas les avoir lus dans l'ordre chronologique mais j'ai eu l'occasion de lire d'abord La malédiction du Lamantin et c'est lui que j'ai choisi pour le continent africain pour mon second tour du défi. du même auteur L'assassin du Banconi, suivi de L'honneur des Kéita (Gallimard, 2002).


La malédiction du Lamantin est donc un roman policier de Moussa Konaté paru en mai 2009 dans la collection Fayard noir (213 pages, 15,90 €, ISBN 978-2-213-63514-9) et d'après ce que j'ai compris, c'est le troisième livre mettant en scène le commissaire Habib et à chaque enquête, il rend visite à une minorité différente du Mali et doit faire avec leurs superstitions.


Kokri, un village de pêcheurs Bozos, proche de Bamako, la nuit. Kouata, le chef du village hémiplégique, son épouse Nassoumba, le vieux thérapeute traditionnel Zarka et Mandjou le griot sont présents à une cérémonie : le devin Kalapo a interrogé le sable à trois reprises et le peuple Bozo doit demander pardon à Maa, le dieu Lamantin du fleuve Djoliba (fleuve Niger) pour ses erreurs. Mais Maa a refusé leurs offrandes [...]
Lien : http://laculturesepartage.ov..
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La malédiction du lamantin de Moussa Konaté - Un ethno-polar sur les rives du Niger
Descendants revendiqués de Noé et de Moïse, animistes et/ou musulmans, les Bozos de Kokrini entretiennent une relation particulière avec Maa, leur divinité de l'eau et du ciel, protectrice et protéiforme. Lorsque leur chef Kouata et son épouse Nassoumba sont retrouvés sans vie, au petit matin dans leur cour, après un curieux rituel nocturne au bord du fleuve, mais aussi après avoir été menacés de mort par plusieurs membres de leur famille, la police criminelle de Bamako ne peut faire autrement qu'enquêter. le commissaire Keita et son inspecteur dévoué Sosso interrogent les témoins, les coutumes, reçoivent des conseils de la part des anciens, tentent de faire la part des choses entre l'irrationnel, la tradition, la pression sociale et politique. Une mythologie riche et une cosmogonie originale font le terreau de ce polar déroutant, "exotique" tant par le contexte peu connu que par la personnalité des deux enquêteurs.
Lien : https://ocommecolomb.blogspo..
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Habibou mène l'enquêtre... le chef Kouata et son épouse Nassouma, del l'ethnie Bozo, ont-ils trouvé la mort de manière surnaturelle, suite à la vengeance du lamantin, génie du fleuve?

Je trouve que c'est une manière très amusante de se plonger dans le mali traditionnel où le surnaturel cotoie les humains dans la vie de tous les jours.
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