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sur 63 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dom, un nouveau patient en phase terminale, est admis dans son service hospitalier et c'est la vie De Claire qui fait un saut de quinze ans dans le passé. Vers cet été où avec sa copine Manu, elle avait débarqué à Marseille pour aider Dom à encadrer un atelier théâtral de vacances pour jeunes ados plus ou moins motivés. Shakespeare, La Tempête, les répétitions, les sorties, les enfants, la représentation, le drame…

C'est rare, mais j'ai du mal à me faire un avis tranché sur Midi, de Cloé Korman, 6e lecture du Prix du meilleur roman 2020 des éditions Points.

D'un côté, je n'ai clairement pas été emporté par cette histoire un peu convenue et cette pièce de théâtre en toile de fond avec laquelle je n'ai pas du tout accroché. Pas plus que par Claire et Manu, tombant vite sous l'influence (et accessoirement dans le lit…) de Dom, pseudo-gourou cultureux local, déresponsabilisant et un brin caricatural.

Mais d'un autre point de vue, j'ai été sensible au style particulier de l'auteur (gros et longs paragraphes, peu de dialogues, blocs de textes sans renvois) qui permet une forme de mise en tension progressive du lecteur sur un drame que l'on voit arriver sans en discerner les détails. Mais aussi à ce personnage de petite fille, Jo, tellement seule dans sa détresse enfantine.

Cloé Korman nous rappele que la plupart des grands drames -et en l'occurrence ici, ceux des violences sur enfants- sont issus de nos quotidiens les plus proches, cachés au coeur d'histoires simples et banales, souvent décelables par autrui, sans que cela apporte mécaniquement une capacité à intervenir ou à changer le cours des choses. Un livre qui interroge donc, sur la responsabilité de chacun et les limites que nous nous y mettons tous, consciemment ou non.
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Dès le début du livre, j'ai été happé par le style direct et le langage populaire imagé et parfois cru. Ce style ne me déplait pas, bien au contraire !

Été 2000, Claire étudiante en médecine et son amie Manu sont engagées pour encadrer pendant cinq semaines des gamins de 10 ans dans un stage d'initiation au théâtre et d'expression corporelle et orale dirigé par Dominique. Quinze ans après, devenue médecin, elle retrouve, parmi ses malades, ce même Dominique atteint par une grave hépatite C, qui a arrêté de se soigner depuis bien longtemps. Cette rencontre va être l'occasion d'un retour en arrière. Elle voit ressurgir les enfants, leurs parents, les répétitions pour le spectacle, son aventure avec Dominique et surtout Joséphine, Jo, une enfant discrète qui porte un lourd secret.
« Jo était habillée d'un short de foot noir et d'un polo rose : chacun de ses vêtements était moche, et portés ensemble ils étaient plus moches encore. »

Je n'ai eu aucun mal à entrer dans cette histoire, chaque chapitre correspond à une semaine de stage et j'ai vite compris que l'auteur allait nous inviter à des allers-retours entre un service de médecine interne aujourd'hui et un petit théâtre associatif quinze ans plus tôt. C'est une construction de roman que j'apprécie et les retours en arrière sont ici toujours bien utilisés, pour la compréhension du récit. L'auteur nous fait vivre les répétitions de l'intérieur, l'accueil des enfants le matin, les caprices des parents qui veulent choisir le rôle interprété par leur progéniture. le caractère différent de chacun, les amitiés, les disputes. Malheureusement, ces pages consacrées au spectacle m'ont semblé parfois un peu longues.

J'ai apprécié la pudeur avec laquelle l'auteur nous parle de l'impuissance des soignants parfois face à la maladie.
« Dans le service de médecine interne où je travaille, des fois je sauve, des fois je ne peux pas. J'ai appris à cette époque que certains rivages sont inaccessibles, qu'il ne sert à rien de ramer avec mon canot et ma trousse de secours pour aborder ceux-là. »

Cloé Korman, sait parfaitement décrire la descente en enfers d'un homme rongé par le remords de ne pas avoir voulu voir la vérité.
« de même que les aiguilles plus ou moins propres, il s'en foutait et les nuits sans amour et sans capote comme il en vivait à ce moment-là, et surtout sans capote. Car il a eu largement le temps pour la choper, son hépatite, mais il a bien fallu qu'il la laisse entrer d'une façon ou d'une autre et selon toute apparence, à cette période précise, il y aura mis un maximum de moyens. »

Ce roman social m'a beaucoup plu notamment lorsque l'auteur aborde avec sensibilité le douloureux problème de l'enfance maltraitée. Comment agir face à l'insoutenable, avertir l'aide sociale à l'enfance ? Et si on fait une erreur, si c'est quelqu'un d'autre que les parents ? On ne fait rien, on ne dit rien, le mur du silence. Et puis il y a aussi le manque de moyens matériels et humains des foyers qui accueillent des jeunes filles violentées. Cloé Korman pose les vraies questions.

Les quelques longueurs signalées un peu plus haut n'ont finalement pas gâché mon réel plaisir à lire ce livre et à découvrir une auteure que je ne connaissais pas.

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L'intrigue de ce roman est simple. 3 jeunes adultes prennent en charge un groupe d'enfants lors d'un stage de théâtre à Marseille. Dominique (dit « Dom ») est le maitre du stage ; il s'implique auprès des enfants mais c'est aussi un homme charmeur qui séduit successivement les deux jeunes femmes étudiantes qui l'accompagnent dans sa mission, la narratrice Claire et Emmanuelle dite Manu.

Bien des années après ce stage qui s'est terminé de façon tragique, Dom atterrit dans le service hospitalier parisien où la narratrice est devenue médecin. Ils ne se sont pas revus depuis l'été marseillais où ils se sont rencontrés. Dom est atteint d'une hépatite et ses jours sont comptés.

Ce n'est pas facile de faire la critique de ce roman qui a indéniablement des qualités littéraires et qui évoque un sujet grave et important, les enfants maltraités dans leur milieu familial.

Dans un roman, je suis attentive à la construction de l'intrigue de même que je suis sensible au montage des scènes dans un film. Dans ce livre, je trouve que les scènes et les allers- retours entre le passé et le présent s'enchainent mal. Les actions relatives au passé sont écrites tantôt au présent tantôt au passé, ce qui m'a gênée. Certaines scènes sont longues, trop longues tandis que d'autres, les scènes de retrouvailles des 3 protagonistes adultes, sont courtes, vite expédiées, ce qui est frustrant pour le lecteur.

Dans ce roman, tout est suggéré jamais appuyé, ce qui est plutôt une qualité en soi mais personnellement j'aurais aimé avoir un peu plus accès aux sentiments de Dom, Manu et claire la narratrice. Leurs retrouvailles n'apportent aucune réponse aucune émotion ; entre eux, rien n'est dit ou presque du drame qui a eu lieu auparavant et qui les a marqués à jamais. Ces personnages sont à peine esquissés sur le plan physique et sur le plan du caractère (le personnage de Manu est quasi inexistant).

Que ressent Claire vis-à-vis de Dom ? Pourquoi ce dernier a-t-il choisi de vivre ses derniers jours auprès d'elle et loin des siens ? Les relations entre les trois personnages sont peu approfondies tant dans le passé que dans le présent.

Quant aux scènes relatives au passé, c'est-à-dire les répétitions théâtrales dans ce petit théâtre marseillais, elles sont souvent confuses, on identifie mal les enfants qui sont pourtant au coeur de cette histoire.

Le style de ce livre manque de fluidité. Certaines phrases sont longues, alambiquées et m'ont souvent perdue en route. le récit m'a souvent semblé confus. Pour moi, c'est un livre qui manque de clarté, qui n'est pas facile à lire, surtout au début.

Cependant, l'auteure ne manque pas de talent. Certains passages relatifs aux enfants sont très poétiques. La langueur estivale, le chahut généré par la bande des enfants sont bien restitués. Les souvenirs qui reviennent par flashs avec des détails inoubliables ont une certaine force.

Et comment ne pas être ému par le personnage de Jo, petite fille martyre et si solitaire, si vivante contrairement aux autres personnages un peu éteints ?

Ce livre laisse des regrets car il aurait pu être vraiment magnifique si les personnages adultes et enfants avaient été plus étoffés, si les scènes avaient été plus équilibrées entre elles et le style plus épuré.
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Claire, jeune médecin, maman de deux enfants et épouse épanouie travaille à Paris. Son quotidien bascule le jour ou un patient qu'elle ne connaît que trop bien fait irruption dans son service : Dom. Tout au long de l'hospitalisation de cet ancien amant, Claire se remémore les moments qui ont été les leurs. Quinze ans plus tôt lors d'un été à Marseille, ils était respectivement directeur et animatrice dans un théâtre associatif où ils dirigeait un groupe d'enfants en vue de monter la pièce "La tempête" de Shakespeare.

Ce roman de @Cloé Korman est bien construit, on passe régulièrement du présent De Claire aux souvenirs de cet été marseillais. L'écriture est maîtrisée : l'auteur nous emmène facilement avec elle dans les couloirs de l'hôpital comme dans les calanques du sud. Malheureusement la fin du roman se devine beaucoup trop tôt ce qui rend la lecture moins captivante à partir du premier tiers du livre.
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J'ai lu plusieurs fois la quatrième de couverture avant d'enfin me décider à entamer ma lecture.
Marseille, Shakespeare, un stage d'été d'enfants, un triangle amoureux. Pourquoi pas ? Ça me paraissait plutôt alléchant.
Pourtant je suis restée en dehors de l'histoire. Après réflexion, les personnages notamment la narratrice m'ont laissé insensible.
Claire, médecin, voit débarquer dans son service, Dom. Une ancienne connaissance qu'elle n'a pas vu depuis quinze ans. Les fantômes du passé ressurgissent... les drames et les interrogations avec.
Cloé Korman explore avec justesse les caractères de ses personnages. Ces deux adolescentes projetaient dans le monde adulte sans pouvoir réellement intervenir. Mi-enfant, mi-adulte en amoureuse égoïste.
Le récit m'a semblé froid, la narratrice égoïste, les descriptions de la pièce ne m'ont pas emporté.... Seul les enfants ont trouvé grâce à mes yeux.
L'intrigue devient intéressante à partir de la troisième semaine. (Le roman en compte cinq). Ni une déception, ni une révélation. Je reste entre deux sur ma lecture même quelques semaines après
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Parce qu'un enfant meurt tous les deux jours suite à la maltraitance d'un adulte ayant autorité. Parce qu'au-delà de la qualité de ce livre (sans être un coup de coeur, sa lecture est agréable), il délivre un message essentiel. Parce qu'il serait indispensable que plus jamais personne ne regarde à côté. Parce qu'il faut ouvrir les yeux et être dans la protection des enfants, de tous les enfants, même ceux des autres. Parce qu'un jour leur devenir pourra être celui de Joséphine. Parce que la violence atteint toujours et laisse des séquelles et parfois est l'issue. Parce que nous sommes responsables et qu'il vaut mieux une erreur qu'un décès. Parce que même ceux qui ne succomberont jamais mérite notre attention.
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Je lis ce livre et découvre l'auteure dans le cadre du festival du livre de Bron, prix Summer.
J'ai trouvé le rythme trop lent, même ci c'est très bien écrit. L'histoire est intéressante, elle m'a plut. Le passage entre la pièce de théâtre et les retrouvailles avec Dom à l'hôpital n'est pas dérangeant.
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Une personne surgie du passé et tous les souvenirs que l'on croyait oubliés remontent à la surface.
C'est ce qui arrive à Claire, médecin dans un hôpital parisien lorsque l'un des patients admis dans son service se révèle être Dominique. Cet homme, elle l'a connu et aimé il y a une quinzaine d'années le temps d'un été alors qu'elle travaillait avec son amie Manu à Marseille dans le théâtre associatif qu'il dirigeait. Les fantômes du passé ressurgissent, notamment cette petite fille solitaire Joséphine et le drame qui s'est joué cet été.
Je suis immédiatement entrée dans cette histoire (parce que moi aussi dès que je rencontre une connaissance la boîte à souvenirs s'ouvre et je revisite le passé…), j'ai bien senti qu'il s'était passé quelque chose qu'ils avaient voulu oublié les uns et les autres et cela m'intriguait (je faisais des hypothèses dont je voulais vérifier la véracité et j'avais hâte de poursuivre ma lecture pour en savoir davantage). J'ai bien aimé cette écriture naviguant entre passé et présent, simple, fluide, les non-dits, tout ce qu'on lit entre les lignes.
« Avions-nous d'autres sortilèges ? Des pouvoirs qu'il faudrait un jour, nous aussi, enterrer …. Que pouvions-nous en faire pour empêcher la catastrophe ? »
J'ai apprécié l'idée même de ce livre, cette façon de revisiter le passé quinze ans après, de mettre des mots sur ce qu'ils étaient incapables d'appréhender il y a 15 ans, la façon différente que chacun des protagonistes a eu d'aborder ce drame. le drame lui-même, présent à chaque page mais en arrière-plan, inapprochable mais, parce qu'il y a un mais je me suis un peu perdue dans les longues explications des répétitions de « La tempête » de Shakespeare et je m'interroge en refermant ce livre.
Ma méconnaissance de cette pièce m'a-t-elle fait passer à côté de quelque chose ? Pourquoi a-t-on ces longues descriptions des répétitions ?
Cloé a maintenant des enfants qui ont l'âge de Joséphine. Est-ce anecdotique ou important dans le récit ?
C'est donc un bilan en demi-teinte car je reste sur ma faim mais promis dès que j'ai fini mes lectures je lis « La tempête » de Shakespeare.
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Claire est médecin. Un jour un patient est admis dans son hôpital et demande à la voir. Sous les traits de ce malade qui semble être en fin de vie, Claire reconnaît Dominique, un ancien amant qu'elle a connu 15 ans plus tôt, alors qu'elle animait un atelier de théâtre pour enfants avec sa meilleure amie Manu.

La clé de l'histoire paraît résider là, dans ce qui s'est passé il y a 15 ans, au cours de cet été, entre Claire et Dominique, entre Claire et Manu, entre Dominique et Manu, et avec les enfants qui étaient présents à ce stage et qui répétaient La Tempête de Shakespeare. Quelque chose semble être lié plus particulièrement à Joséphine, une petite fille un peu à l'écart, un peu différente, un peu trop secrète.

Le roman de Cloé Korman est captivant de bout en bout. Les imbrications entre les différentes époques se font très naturellement et j'ai suivi cette histoire avec grand plaisir, un peu comme je l'aurais fait avec une enquête policière.

L'auteure a l'art de nous tenir en haleine en livrant juste ce qu'il faut d'informations au fur et à mesure pour qu'on imagine des pistes et veuille en savoir plus. Elle joue aussi habilement avec les sous-entendus, les non-dits, les allers-retours entre passé et présent et noue une intrigue palpitante. On sent très vite que Claire n'est pas à l'aise avec sa conscience, que quelque de grave est arrivé et qu'elle a besoin de régler certaines choses avec ceux qui ont partagé ces instants avec elle.

Ce qui est très agréable dans la lecture de ce roman c'est que les personnages possèdent bien tous leur personnalité, pas uniquement Claire et Dominique mais aussi les enfants et Manu. Ce qui rend le récit très réaliste.

Malgré la violence de ce que le livre raconte, l'écriture n'est jamais heurtée mais reste toujours très sensible, pleine de douceur, comme pour atténuer l'horreur de ce qui est survenu.

Le récit paraît peut-être parfois lent mais cela vient sans doute du fait que le personnage De Claire a finalement du mal à mettre des mots sur les évènements, comme si elle avait besoin de ce temps de parole pour peut-être accepter, assumer, voire se déculpabiliser.

Une belle rencontre littéraire, en ce qui me concerne, qui me donne envie de me plonger dans les autres romans de Cloé Korman.

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Claire est médecin dans un hôpital parisien. Une infirmière vient la voir un jour, déclarant qu'un nouveau patient, atteint d'une hépatite C au dernier stade, ne cesse de la réclamer. Elle lui donne son identité : Dominique Müller. Un nom qui va replonger Claire dans sa jeunesse, alors qu'elle n'avait que dix-huit ans, et de son expérience en tant qu'accompagnatrice pour un théâtre associatif marseillais destiné à la jeunesse. Et au drame qui s'est noué devant ses yeux sans qu'elle ait réagi mais qu'elle a tenté d'oublier toutes ces années.

Avec son amie Manu, Claire s'est engagée, pour le premier mois de vacances, comme vacataire au sein d'un théâtre. Par passion théâtrale ? Joie de s'occuper des enfants ? Petit boulot d'été pour financer ses études ? Que nenni : elle est tombée sous le charme de la voix chaude et virile de Dom. Et elle espère bien finir dans son lit. Ce qui se fera très rapidement, Marseille, le sud qui a chaud au cul, la mer et les maillots rikiki sont apparemment autant de clichés qui nourrissent cette passion d'été. Les enfants ne sont pas du tout sa priorité. Elle ne les aime pas vraiment. Elle est souvent excédée par leur comportement et ne sait pas comment nouer le contact avec eux. Ce qui compte, c'est l'attraction charnelle que Dom exerce sur elle, et son désir de briller à ses yeux. Alors, c'est une motivation comme une autre, mais je la trouve quand même un peu légère, mais soit.

Très vite, une petite fille, Joséphine, se détache du lot. Toujours mal habillée, vêtue de tee-shirts trop larges pour elle, elle n'est pas vraiment intégrée au groupe, d'une timidité maladive, elle se mêle peu à ses camarades. Pourtant, elle semble toujours sourire et être heureuse quand quelqu'un entre en contact avec elle. Ses parents sont divorcés, sa mère, Adeline, s'est remariée avec un entrepreneur local. L'inscription de sa fille au stage théâtral, c'est plus pour se débarrasser d'elle pendant la journée que par envie de lui faire plaisir. Son père, Ahmed, est toujours absent : il travaille loin, semble un peu déconnecté mais fait de son mieux avec sa fille. Et le comportement de Joséphine est parfois violent, en proie à des crises colériques aussi subites qu'inattendues chez une enfant un brin apathique en temps ordinaire. Il lui arrive aussi de fuguer quand sa mère vient la chercher : Jo disparaît, échappe à la surveillance de tout le monde, mais la panique n'envahit ni la mère, ni les trois accompagnateurs qui ne préviennent pas la police. Quand elle en aura marre, elle reviendra… À croire que la fugue, c'est une lubie courante chez les enfants.

Lors d'une sortie aux calanques, Claire voit des marques sur le dos de Joséphine. La petite invente une excuse : elle s'est blessée en jouant avec son frère. Mais les marques semblent ne jamais dépasser une certaine limite, elles sont toujours recouvertes par les tee-shirts qu'elle porte. Pour Claire, aucun doute : Jo est une enfant battue. Par qui ? Sa mère ? Son beau-père ? Au fond, ça importe peu. Et Claire ne s'appesantit pas sur la question, elle a d'autres soucis en tête : le rapprochement entre Dom et son amie Manu. Son sex-friend s'intéresse à une autre, c'était prévisible au vu de la personnalité du jeune homme, mais ça la préoccupe vraiment. Elle apprend les affres de la jalousie et toute son attention est tournée vers son malheur.

Elle prévient quand même Dom de ce qu'elle a vu sur le corps de Joséphine. Celui-ci décide de parler à Jo, à l'écart des oreilles des autres. Claire s'extasie sur la capacité de Dominique à nouer des liens avec les enfants, de les mettre en confiance pour leur parler. Elle s'extasie aussi sur la beauté de la mer à cet instant précis. Et quand Dom lui dit que la petite est une menteuse, elle ne bronche pas. Il lui dit vaguement qu'il va prévenir les services sociaux quand ils rentreront, elle le croit, ça lui suffit comme réaction. Dominique trouve l'affaire gênante : il connaît bien le beau-père de Joséphine qui l'embauche souvent sur ses chantiers. Il sait qu'il n'est pas homme à battre une enfant. Ils rentrent. Et Dom ne fait rien, à part coucher avec Manu le soir même et s'enfuir tout le week-end. Dom est clairement quelqu'un de responsable…

Manu, elle, est un peu plus tracassée par cette histoire. Après un nouveau déchaînement de violence chez Joséphine, elle décide en cachette de Dominique de se rendre à la mairie. La femme qui la reçoit est soupçonneuse : pourquoi Dom n'est-il pas avec elle ? Mais si elle ne fera rien directement, elle la dirige vers un centre qui s'occupe de jeunes adolescentes en difficulté. Elle y est reçue par une autre femme, Marina, elle aussi très soupçonneuse. Marina le dit sans fards : elle ne peut rien faire. Elle manque de moyens, il n'y a que des vacataires avec elle, et elle-même n'est pas animée d'intentions humanistes et encore moins humanitaires. Elle a renoncé à bien faire son travail depuis déjà longtemps. Point barre. Elle finit par lui donner un conseil : pousser Joséphine à porter plainte contre son beau-père pour viol. C'est le seul moyen pour la gamine d'être retirée de sa famille, au moins le temps de l'enquête. Mais ce n'est pas la solution idéale, car tôt ou tard, on finira par comprendre que ce n'était qu'une fausse accusation. Et alors là, la famille risque de se déchaîner contre l'enfant pour se venger de ce qu'elle leur aura fait subir. À la réflexion, le mieux pour Joséphine, c'est d'attendre d'avoir seize ans et de demander son émancipation. Joséphine a dix ans ? Qu'importe, elle serre les dents pendant six ans et elle attend. Patience et longueur de temps… Suis-je la seule à trouver ces conseils particulièrement honteux ?

Vous l'aurez compris, la catastrophe annoncée finit par arriver. Seule notre narratrice, Claire, a l'air de se dire que vraiment, tout ça, c'était hyper imprévisible comme dénouement. Et que cette histoire lui a un peu gâché ses vacances -la pauvre- et sa romance de cul avec le beau Dom. [...]
Lien : https://enquetelitteraire.wo..
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