- Que faites-vous ?
- Tu le vois, je me dénude. Peut-être trouveras-tu que je n'ai pas le mameron assez fourni mais j'ai la croupe docile et accueillante. Si tu sais y faire, tu trouveras ton contentement car je ne rechigne pas à la besogne.
- Mais je n'ai aucunement l'intention de me ventrouiller avec vous !
Il est des regards et des sourires qui ne trompent pas...
- Ainsi, voilà le juif qui est prêt à délier sa bourse pour sauver la vie de ses compagnons ! Ha! Ha! Ha! Ce sont là générosité et sentiments bien chrétiens, auxquels cette race de mercantis ne nous avait pas habitués !
- Espèce de sale défroqué ! Pour qui te prends-tu ? De quel droit oses-tu railler ainsi un honnête homme ? Toi, qui fais échouer les navires et sème la malemort sur les rivages ! Toi, qui entraînes des jouvençaux crédules sur les chemins de la rapine !..
– Remarque, si tes naches n'intéressent plus le maître, moi elles me laissent pas de bois !
– Dois-je prendre ça comme un compliment, quand on sait que la vue d'une ânesse suffit à te donner le tricotin ?
Je suis un prophète, moi ! Dieu m'a parlé ! Dieu m'envoie pour répandre sa parole qui n'est certes pas celle des prélats du pape ! Ces gros porcs qui bouffent et s'engraissent sur le dos des pauvres ! Des hypocrites qui interdisent la fornication hors mariage pendant qu'eux-mêmes trempent leurs triques lubriques aussi souvent qu'étalons au montoir !
La vie est un jeu cruel !