Bien des secrets à découvrir, des ateliers d’artistes de Brooklyn aux palaces parisiens, au long d’une intrigue riche en péripéties, où la romancière de Lovers nous dévoile les coulisses du monde fascinant de la mode.
Le physique d’un mannequin n’est pas une grâce plus injuste que mes superbes pieds. J’ai de longs pieds ravissants, des pieds exceptionnels, des pieds fins, dotés d’une cambrure parfaite et des orteils magnifiques. C’est important, les orteils. Même le petit suit parfaitement la ligne des autres.
À quarante ans, elle avait acquis une élégance consommée, le naturel irréprochable d’une femme sans enfant, une femme très bien payée qui pouvait s’offrir les services des meilleurs faiseurs de Paris. Pourtant, quand Gabrielle d’Angelle, jetant un coup d’œil sur son reflet dans la glace, lissa son casque de cheveux noirs qui mettait son visage en valeur et considéra la coupe de son nouveau tailleur gris, son image impeccable ne lui donna aucune satisfaction. Elle se sentait impuissante face au concours Lombardi, car elle ne savait au juste ce qu’il représentait. Et son ambition encore inassouvie s’appuyait sur une règle d’or : savoir c’est gouverner.
Le monde des créatures de rêve peut être d’une mesquinerie incroyable. A la réflexion, on avait quand même besoin les unes des autres pour s’échanger des tuyaux. On avait toutes besoin de savoir quels étaient les photographes obsédés qui tentaient de draguer les filles. Quels étaient les mauvais payeurs. Quels étaient le coiffeur et le maquilleur qui avaient comme par hasard quelques grammes de cocaïne ou d’héroïne dans le matériel qu’ils trimballaient
Dans toute négociation, la partie se joue toujours entre nous, agences, et les clients. Tout se discute, y compris la note de taxi d’un mannequin qui se rend sur un lieu de travail.
Bien sûr, la compétition se disputait aussi entre nous cinq. C’est à qui oserait défier l’opinion publique en signant un contrat à une jeune beauté de treize ans. A qui trouverait le moyen de piquer les filles d’une autre ? On ne pouvait prouver grand-chose, mais on soupçonnait tout.
Nos rapports franchement sournois sont basés sur l’axiome suivant : « L’ennemi de mon ennemi est mon ami ».
S’il y a une maxime qui me fait bondir, c’est celle de la bible des Alcooliques anonymes : « Il faut avoir la sagesse d’accepter ce qu’on ne peut changer. »
Bien des secrets à découvrir, des ateliers d’artistes de Brooklyn aux palaces parisiens, au long d’une intrigue riche en péripéties, où la romancière de Lovers nous dévoile les coulisses du monde fascinant de la mode.