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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans le cadre de l'opération masse critique...
Merci aux éditions Autrement et à Babelio.

J'ai choisi ce livre parce que je suis tombée littéralement amoureuse de la Bella Firenze, il y a de cela quelques années. Déambuler dans les rues de ce musée à ciel ouvert fut un pur moment de joie.
Quelle souffrance alors de suivre, au fil des pages, la description de cette catastrophe qui ravagea Florence ce mois de novembre 1966 ! Kathrine Kressmann Taylor, témoin de l'événement, relate dans son journal ce qu'elle a vu. Et si l'on a pris le temps de jeter un coup d'oeil aux photos prises après cette crue exceptionnelle, on constate que le récit est on ne peut plus fidèle :
L'Arno, fleuve tranquille à l'ordinaire, gonflé par les pluies torrentielles, ravage les rues de la plus belle des villes...
Ce récit m'a fortement ému, et cela même si je sais, pour l'avoir vu, que la ville a su renaître de ce bourbier infâme.
L'auteure décrit avec force détails la crue soudaine et partout la destruction, la désolation. Moi qui ait parcouru les rues aux maisons et aux palais magnifiques, qui ait traversé avec une joie enfantine le Ponte Vecchio, qui ait tant admiré la cathédrale Santa Maria del Fiore... comment rester insensible à ce désastre !?!
Après l'énumération insoutenable des dégâts, l'auteure rend hommage aux Florentins qui, avec un courage et une persévérance admirables, ont nettoyé la couche épaisse de boue, de mazout et de déchets qui a recouvert la ville. Elle loue également cette énergie qui meut les centaines d'étudiants et de restaurateurs venus sauver les oeuvres d'art.

Venons-en aux petites choses qui m'ont gênées. Je n'apprécie pas particulièrement les énumérations répétitives. Pourquoi répéter, pour chaque rue, chaque place, chaque commerce le catalogue des dommages. Il s'agit d'un témoignage assez objectif et ... exhaustif ! mais pour le lecteur c'est assez ennuyeux. Je regrette également qu'il n'y ait pas plus d'impressions personnelles, plus de réflexion quant à la fragilité des choses humaines, plus de sentiment. Pour un journal, cela manque singulièrement de... je ne sais pas, de caractère, d'individualité, de style propre. C'est un document exceptionnel d'une auteure rompue aux exercices de fiction, mais qui n'a pas exploité tout le potentiel qu'offrait la narration d'une telle catastrophe.
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Ce livre est le récit de la catastrophe du 4 novembre 1966. A Florence, le fleuve Arno coulant habituellement paisible sous les magnifiques ponts ( entre autres Ponte Vecchio) est subitement sorti de son lit et le niveau de l'eau a atteint presque 7 mètres, entrainant dans sa course folle habitations, bêtes, arbres, automobiles...
En ville, l'eau pénètre les rues en entre dans les superbes vestiges du passé: églises, musées, bibliothèques, palais..
Il va falloir des mois de travail et de solidarité pour rendre à Florence sa superbe.
Le livre est très documenté, écrit par une américaine qui séjournait dans une pension de famille à cette date.
Les descriptions sont soignées, riches, les images sont fortes. C'est une formidable renaissance de la ville réalisée par des florentins qui se sont tournés vers l'avenir.
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L'histoire:

Le soir du 3 novembre 1966, Florence est engloutie par son fleuve, l'Arno. La ville manque d'être rayée de la carte. Kathrine Kressmann Taylor, en retraite dans une petite pension florentine, consigne ce désastre dans son journal...

Mon avis:

Après la découverte, il y a quelques années déjà, de Inconnu à cette adresse - une véritable claque- j 'étais prête à tendre l'autre joue pour ce titre... Mais celle-ci ne fut pas tout à fait au rendez-vous!

D'un côté, ce texte est un document historique indéniable. En témoin privilégié, l'auteure nous livre un rapport circonstancié des faits et des dégâts que cette crue monstre, sans précédent, doublée d'une véritable marée noire a accasionnés. A la manière d'un expert, elle répertorie minutieusement, presque chirurgicalement, ce qu'elle voit. En consultant les photos de l'époque, on constate qu'elle a dressé un portrait parfaitement objectif de la situation.

Elle témoigne également, avec beaucoup de respect, du courage des Florentins qui loin de se laisser abattre, retroussent leurs manches et s'attellent à une tâche titanesque: "Leur ville n'est pas réparable? Ils la réparent quand même."

Son journal se clôt quatre mois plus tard par des mots d'espoir et les signes d'une renaissance.

Dans sa chronique, j'ai particulièrement été sensible à son évocation émouvante des "angeli del fango", jeunes bénévoles venus des quatre coins de l'Italie et de l'Europe pour sauver ce patrimoine en péril, notamment les trois à quatre millions de livres, la plupart anciens.

Ses anecdotes concernant la soliditarité mise en oeuvre pour aider les plus faibles m'ont également touchée.

Et pourtant, la magie n'a pas entièrement opéré. Si j'ai retrouvé avec plaisir la plume de l'auteur, j'ai dû à de maintes reprises m'accrocher (et surtout au début) afin de poursuivre ma lecture. Et cela pour plusieurs raisons. Pour commencer, Kathrine Kressmann Taylor, aux premières loges, nous livre une chronique détaillée, presque rue par rue du désastre. Même si l'ouvrage s'ouvre sur un plan de Florence , n'ayant personnellement jamais eu l'occasion de visiter la ville, j'ai eu bien du mal à la suivre dans ses pérégrinations. Ensuite, son langage est particulièrement soutenu par moments et même si on a droit à certaines notes infrapaginales, toutes les expressions italiennes qu'elle emploie ne sont pas systématiquement traduites. Enfin, j'ai découvert dans la postface du livre, rédigée par Olivier Philipponnat, qu'elle avait réalisé quelques clichés de la ville. Je regrette que ceux-ci n'aient pas illustrés son propos. Même si, il faut l'avouer, ses descriptions sont d'une précision d'horloger.

Pour preuve, ce petit extrait:

"Dans le marché couvert de San Lorenzo, où l'on racle et frotte à l'eau sale les étals déserts, les ordures forment des andains de quinze mètres de long et deux mètres de haut. Cette boue est sertie de pommes et de citrons, de pavés, de valises et de vanity cases cabossés, de bouteilles de vin, de chaussures de chantier, de gants, de vieilles cartes routières déchirées, de paniers de paille, de statuettes et de cendriers-souvenirs cassés; tout au bout, on voit pendouiller des loques crasseuses de lingerie de mousseline noire, rouge ou verte à lacets de mauvaise qualité, à jamais perdue pour une clientèle qu'on imagine assez spéciale. Sur certains tas, on peine à distinguer les détritus de la boue qui les recouvre. Sur le dallage, près des étals, elle est généreusement parsemée de boutons de toutes les tailles et de toutes formes, telle une mini-Voie lactée d'éclats d'os, de verre et de métal luisants."

En conclusion, Journal de l'année du désastre est un cri d'amour d'une auteure à sa ville d'adoption, un témoignage historique considérable. Car, comme l'écrit Olivier Philipponnat dans sa postface, "ce n'est pas seulement l'un des premiers documents consacrés à l'effroyable crue de l'Arno; c'est aussi le seul récit véridique d'un auteur plus connu pour ses oeuvres de fiction, fussent-elles inspirées d'événements réels."
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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J'ai beaucoup aimé "Inconnu à cette adresse de la même auteure. Par contre la chronique du débordement du fleuve Arno à Florence en novembre 1966 et la tragédie qui s'en suivit pour cette grandiose ville d'art et pour ses habitants me laisse perplexe. Certes les faits, racontés sous forme de journal, sont bien documentés: l'auteure est amoureuse de Florence; elle y a habité. Cependant, je trouve qu'elle a une vision de nantis. A mon avis, on ne ressent pas suffisamment l'immense détresse des habitants qui ont tout perdu. La narratrice loge dans un pension florentine, une demeure historique où le personnel s'affaire à satisfaire ses clients en dépit de la situation catastrophique. le lecteur reste spectateur.
Je suis peut-être un peu trop sévère.
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J'aime beaucoup Kressmann Taylor. Je l'ai d'abord découverte plus jeune avec « Inconnu à cette adresse » qui est (je trouve) un petit chef d'oeuvre.
Puis, il y a un an, j'ai lu « Jour sans retour » que j'ai vraiment adoré.

Alors quand j'ai appris qu'elle avait tenu un journal l'année de l'inondation de l'Arno et qu'elle l'avait publié, j'ai tout de suite eu envie de le lire.

Ce livre est son seul récit véridique. Elle n'a rien inventé et s'est contenté de raconter jour après jour les évènements marquants de l'inondation.

Ce fut très intéressant de voir comment l'inondation s'est déroulé, et mieux encore, comment est-ce que Florence s'est débrouillé durant les premières heures et les premiers jours pour sauver ses chefs d'oeuvres et ses habitants. Il montre aussi comment et pourquoi le monde (et surtout l'Italie) ont mis autant de temps à réagir face à cette catastrophe et à envoyer des secours.

Ce qui est drôle (d'un point de vue bien évidemment ironique) c'est que le monde a surtout réagi face aux oeuvres d'art qui étaient abimés et détruites plutôt qu'aux habitants qui se retrouvaient sans toit et sans nourriture. C'est grâce aux musées et aux bibliothèques que la conscience internationale s'est réveillée et que de l'argent a été envoyé en masse.

Je connaissais l'existence de cette inondation grâce à un film. J'avais donc entendu parler de ces centaines d'étudiants et de jeunes (appelés « anges de la boue ») qui sans relâche ont travaillé dans la boue pour sauver les peintures, les livres et les statues. J'ai trouvé cela très beau et émouvant.

Ce qui est impressionnant aussi, c'est le calme et l'optimisme des florentins. On peut être sûr que les parisiens n'auraient pas pris les choses aussi bien!
A Florence, les habitants se sont mis au travail immédiatement, sans oser se plaindre sur son sort. Et pourtant, combien de famille n'avait plus de d'endroit où vivre? Combien de commerçants n'avaient plus rien, même plus de magasins? J'avais parfois peine à croire que cela s'est réellement passé comme ça.



Le fleuve a laissé plus de 600 000 tonnes de gravats et de déchets dans la ville après son passage.

C'était la première fois qu'arrivait une telle catastrophe. Car, si on avait déjà connu les inondations, c'était la première fois que tout était souillé de mazout. Florence est devenu un immense laboratoire, où on a nettoyé a en aveugle en espérant ne pas détruire à jamais des oeuvres d'art en essayant de les sauver et de les débarrasser de tout ce noir qui collait.

Il y a eu plus de 14 000 oeuvres endommagés dans les musées, parmi lesquelles l'ensemble des collections étrusques du musée archéologique, mais aussi 3 à 4 millions (!!!) de livres et de manuscrits endommagés (toutes les archives se trouvaient sous le niveau de la terre et ont donc été immergé durant de longs jours).

Ils disaient à cette époque qu'il faudrait plus de 20 ans pour tout nettoyer et remettre à neuf. Pourtant on sait qu'en 2003 il y avait encore 36 000 volumes plein de boues attendant dans des sous-sols…je me demande où est ce qu'ils en sont à présent.

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Ce fut un témoignage très intéressant en tout cas et en plus dans un style plutôt très agréable. J'ai appris énormément de choses et cela m'a donné très envie d'aller voir Florence.
Lien : http://writeifyouplease.word..
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Florence, 1966. le 3 novembre, la cité des Médicis est engloutie par son fleuve. Dans une petite pension des bords de l'Arno, Italiens et Américains partagent des heures de terreur et d'angoisse. Privés d'informations, craignant pour leur vie, ils guettent la montée des eaux à leur porte. Amoureuse de Florence où elle s'est établie, l'auteur fait la chronique du drame, jour après jour. L'Arno qui monte inexorablement, la détresse, les privations, le sentiment d'abandon... Et, lorsque le fleuve enfin se retire, l'ampleur de la désolation.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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