Citations sur En chemin, elle rencontre (20)
En usant de la violence, tu cautionnes toutes les atrocités, tous les abus de pouvoir.
Si tu es un homme, respecte les autres, par le geste ou la parole ...
Quand j'étais petite je pensais que, si l'on m'agressait, je saurais me défendre. Mon entourage, armé des meilleures intentions, s'est consciencieusement appliqué à saper cet excès de confiance. Aujourd'hui encore je constate avec une surprise constante à quel point de nombreuses femmes pensent n'avoir aucune chance face à une agression physique... et se retrouvent même parfois paralysées par une attaque verbale. On érige la douceur et la fragilité au rang de qualités féminines et, parmi celles qui réalisent l'absurdité de cette étiquette, combien parviennent à faire valoir leurs droits sans prendre un contre-pied revendicatif et inutilement agressif ?
Aisha Ibrahim Duhulow a été mise à mort lundi 27 octobre 2008 par un groupe de 50 hommes qui l'ont lapidée dans un stade de la ville portuaire de Kismaayo, dans le sud du pays, devant un millier de personnes.
Aisha Ibrahim Duhulow était accusée d'adultère en violation de la charia (loi islamique). Toutefois, son père et d'autres sources ont déclaré à Amnesty International qu'elle avait en fait été violée par trois hommes et avait tenté de dénonce ce viol à la milice al Shabab qui contrôle Kismaayo, raison pour laquelle elle aurait été accusée d'adultère et placée en détention. Aucun des hommes qu'elle a accusés de viol n'a été inquiété. (...) D'après les nombreux récits de témoins oculaires parvenus à Amnesty International, au cours de la lapidation, des infirmières ont reçu l'ordre de vérifier si Aisha Ibrahim Duhulow était toujours en vie lors même qu'elle était à moitié enterrée dans le sol. Elles l'ont sortie du trou où elle avait été enterrée et ont déclaré qu'elle était en vie. Elle y a ensuite été remise pour que la lapidation puisse se poursuivre.
Parce qu'une purification ethnique se doit d'être totale et que les gênes doivent disparaître ou, mieux,être remplacés par les leurs forcément purs et splendides.
La violence faite aux femmes, si elle ne débouche pas fatalement sur des actes, commence toujours par les mots, des mots qui semble-t-il, et c'est bien le problème, ne sont pas si graves que ça ...
Le droit de tout dire, de tout écrire, de tout penser, de tout voir et entendre découle d'une exigence préalable, selon laquelle il n'existe ni droit ni liberté de tuer, de tourmenter, de maltraiter, d'opprimer, de contraindre, d'affamer, d'exploiter.
En apprenant cette vérité, la terre s'est ouverte sous mes pieds. A cet instant, j'aurais aimé que ma mère devine ma détresse et ma solitude.
J'avais tellement besoin d'un baiser d'elle, d'un regard, d'une caresse, tellement besoin d'être dans ses bras, d'entendre un mot doux.
Peut-être aurait elle pu me réconforter.
Me réapprendre à vivre comme elle m'avait appris à marcher.
J'étais marquée à vie par les coups de mon amoureux, portés avec une violence extrême, pulvérisant notre histoire et tout ce qui nous unissait, mais non, en effet, il n'y avait rien de grave.
Je ne suis pas féministe. Je ne me suis jamais sentie femme, et les agressions dont ces dernières sont victimes ne me touchent pas plus que celles subies par n'importe quel individu opprimé. Mais je crois au droit incompressible de chacun à disposer de sa vie selon ses aspirations et ses qualités propres, et je sais que la féminité y est souvent un obstacle. Je suis convaincue que c'est en abattant les a priori que nous contribuerons à changer les choses. (p.64, Isabelle BAUTHIAN)
Elle voudrait hurler, elle voudrait pleurer, elle voudrait qu'il s'en aille, elle voudrait qu'il la laisse, elle voudrait qu'on vienne à son secours.