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4,03

sur 433 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Comment passer à côté de cette couverture absolument magnifique ? Et d'un résumé si prometteur. Comme beaucoup, je n'ai pas pu résister à Babel. J'y voyais une lecture prometteuse abordant des sujets toujours d'actualité, malheureusement, mais surtout l'univers du livre, des mots, de la traduction prendre une ampleur que l'on voit rarement. Malgré tout l'engouement autour du roman qui me fait d'habitude peur, je n'ai pas hésité. Et je ne vais pas vous mentir… mes attentes ont été assez vite déçues.

J'ai un bon rythme de lecture. Avec environ deux cents lectures par an, je n'ai pas peur de m'attaquer à des briques de 600/700 pages. Et pour finir l'année, je m'étais dit que Babel serait parfait. J'ai mis plus d'une semaine à le lire… et à chaque fois, je m'endormais dessus… Oui, c'est un gros indice sur le fait que je me suis vraiment beaucoup ennuyée et que le coeur n'y était pas. J'ai parfois du mal à m'endormir, mais je ne m'attends pas à ce qu'un livre me serve de somnifère. Jamais. Et pourtant, j'ai persévéré.

Il y a pour moi plusieurs problèmes. Déjà des personnages auxquels on n'arrive pas à s'attacher. Trop fades, sans réels nuances, ne cherchant pas vraiment à évoluer. J'ai survolé l'histoire sans avoir de compassion dans ce monde noir et blanc et manichéen. Il y a pourtant de nombreux sujets ultras intéressants, et on voit que l'auteur a voulu dénoncer une époque qui a encore laissé de nombreuses traces. Mais en choisissant Oxford et son univers si privilégié et hors norme, les dénonciations ont un goût amer. C'est à peine si nos jeunes héros se rendent compte de la chance incroyable qu'ils ont. Je ne nie absolument pas que leurs vies sont loin d'être rose, loin de là, mais parfois, je me disais… Ils avaient les clés pour changer les choses, d'une certaine façon, mais leurs différents choix au fil du tome n'ont fait que les embourber. Et il y avait ces oeillères… comment n'ont-ils pas vu plus tôt avec leurs passés respectifs que les choses n'étaient pas aussi merveilleuses qu'il n'y paraissait.

Parlons aussi du sous-titre « ou la nécessité de la violence ». J'ai beaucoup de mal. Pour moi la violence ne résout rien et c'est même tout le contraire. A une époque où elle prédomine (je parle de la nôtre) pour un oui et pour un non, j'ai du mal à comprendre l'idée de l'auteur. le savoir est pour moi une forme de combat plus efficace, même si je suis sur une pente utopique, je le sais. Et avec Babel, au final, on se rend compte que même les êtres les plus intelligents et instruits ne sont que des bêtes usant de la violence pour asseoir leurs idées. Et je parle autant des « méchants » que des « gentils ». Je passerai à côté du fait que les blancs sont tous racistes et méchants… Là encore le message n'est pas bon, même pour l'époque et encore moins avec un lectorat du XXIe siècle. On peut dénoncer, je n'ai aucun problème là-dessus, et je sais très bien combien les blancs ont fait du mal à tant de peuples au fil des ans, et continuent de le faire, mais généraliser… C'est pire que tout. Montrer que nos héros pouvaient aussi trouver écho et compréhension auprès d'autres personnes auraient été un message positif et impactant. Un début d'espoir. Montrer que l'on peut changer, comprendre l'autre, penser par soi-même, reconnaître les erreurs faites, vouloir un monde meilleur, de l'égalité, que les choses changent… Mais non, rien de tout cela. Car au final avec Babel rien ne change.

La magie est aussi « surcotée » et vous vous en doutez, je m'attendais à ce qu'elle prenne pourtant une part assez importante dans Babel. J'ai d'ailleurs eu du mal à croire que l'argentogravure n'était au final qu'un art très british cloisonnant encore plus les disparités avec le monde extérieur. Il y a bien ce début de révolution pour une expansion du savoir mais elle reste très minime.

Par contre, j'ai adoré tout ce qui avait trait à la traduction. J'ai trouvé que c'était un univers riche, complexe et fascinant. Ce fut pour moi, la partie la plus intéressante du roman, et je suis heureuse d'avoir appris beaucoup de choses à ce niveau-là me faisant voir l'acte de traduire sous un tout autre angle. Mais même cet aspect a fini par me lasser.

Quant à la fin de Babel… elle n'a aucun sens pour moi. Je me suis dit tout ça pour ça, vraiment ? Quelle est la morale de tout cela ? A quoi a servi toute cette boucherie, toute ces tentatives de pencher vers un monde meilleur ? Je… C'est une incompréhension totale pour moi. de ne pas voir l'objectif de l'auteur, son cheminement. Les Anglais sont des monstres ? Les Hommes finissent toujours par sombrer dans la violence ? le savoir ne peut sauver personne ? Voilà ce que je devrais retenir ? Non, je suis désolée. Je suis peut-être une grande optimiste, mais je veux penser que nous sommes capables d'être meilleur, d'apprendre de notre passé et de pouvoir accepter l'autre quel que soit ses différences.
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Ça me saoule les romans qui essentialisent des groupes de personnes, et les rangent dans des cases « gentils » et « méchants » en fonction de leur couleur de peau.

Donc voilà, Babel m'a saoulée (lu en ebook en anglais avant la sortie en français).

Résumé de Babel :
- de longs passages sur l'étymologie et la traduction, pour se donner un air intelligent, alors que ça reste basique (mais ça utilise des mots compliqués et ça fait du name dropping alors ça maintient l'illusion)
- Des personnages unidimensionnels qui n'existent que pour faire passer des Messages (avec des notes de bas de page de l'autrice pour appuyer les dits Messages)
- Une thèse qui peut se résumer non pas à « l'empire colonial britannique a bâti sa puissance sur l'exploitation des hommes et des ressources », mais à : « les blancs sont par nature Mauvais et Racistes (et Sexistes) ». Cela se retrouve non seulement dans le choix narratif qui fait de *tous* les personnages blancs des méchants, et de *tous* les personnages non blancs des gens éclairés et moraux (leurs mauvaises actions ne sont pas de leur faute et sont forcément justifiées par le fait que les Blancs sont Méchants) ; mais aussi dans les dialogues et les notes de bas de page qui le disent *directement* au lecteur. On apprend notamment que les anglais (lire : les blancs) sont incapables d'empathie (oui, c'est littéralement ce qui est dit par un des bons alliés du protagoniste, en conclusion à la fin), et que leurs bonnes actions ne furent jamais accomplies que par cynisme ou par le fait d'y être contraint et forcé. Bref, si tu es blanc, tu es mauvais et tu es forcément incapable de comprendre l'oppression.

Je n'ai *rien* contre les thèmes. Je suis totalement pour la critique des impérialismes, je comprends aussi la nécessité de récits cathartiques qui présentent les problèmes des comportements des « blancs » (si l'on utilise une grille de lecture raciale à l'anglo-saxonne). Donc avant qu'on m'accuse de je-sais-pas-quoi : je suis de gauche, informée, éduquée whatever, et complètement ouverte à ces thématiques.

Mais ouais, l'idée que le fait même d'être blanc nous rend mauvais et incapable d'empathie est juste… fausse ? Idem pour le fait que d'être non-blanc nous rend par nature bon (ça me fait amèrement rire, ça, de la part d'une autrice qui vient littéralement d'un empire lui aussi bien violent et à l'histoire sanglante : la Chine). C'est même pas une question de quelques rares exceptions, c'est juste entièrement faux.

C'est une vision biaisée et manichéenne de l'être humain. C'est le genre de dichotomie qui crée la division, qui accentue les extrémismes (et franchement, on en a pas besoin en ce moment).

Et puisqu'il ne faut pas séparer l'oeuvre de l'artiste : Babel est l'illustration de la bulle de privilèges dans laquelle l'autrice a vécu. Son parcours universitaire, c'est Columbia, Oxford et Cambridge : un microcosme de gens riches déconnectés de la réalité. Il n'y a, d'ailleurs, pas d'analyse de classe dans Babel, dont l'action se passe pourtant dans l'une des sociétés les plus classicistes au monde. On pourrait se demander pourquoi l'autrice, qui semble haïr l'occident, profite pourtant des privilèges et des droits que ces pays lui accordent, et ne vit ni n'écrit en Chine, sous la tutelle de du comité de censure et à côté des camps de concentration Ouighour ?

Et puis, pardon mais des étudiants à Oxford, l'une des meilleures universités au monde, tous frais payés et recevant même de l'argent de poche, qui ont toujours vécu dans l'abondance, j'ai *vraiment* du mal à les plaindre.

La vie d'un prolétaire britannique, homme et blanc, était mille fois moins privilégiée que la leur. Mais s'en rendre compte, ça oblige à sortir d'une grille de lecture raciale, et à s'ouvrir à une lecture marxiste - peut-être trop difficile pour quelqu'un biberonnée à l'enseignement anglo-saxon.

Enfin voilà. J'aurais aimé un roman qui montre les mécanismes de domination et d'exploitation d'un empire qui profite de sa force militaire et technologique supérieure. Peut-être que c'est ce que Babel essayait d'être, mais le roman a échoué, et ne présente qu'une vision biaisée et essentialiste, où ta morale et ta valeur sont déterminées par ta couleur de peau.
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Je me suis laissée tenter car tous le monde en parle 😅 bah heureusement je l'ai acheté sur ma liseuse et que je n'ai pas dépensé un bras pour l'ouvrage qui est magnifique...
Mais alors je me suis ennuyée, j'ai abandonné ma lecture au chapitre 10 et à la page 201
Je ne vois rien dedans qui me donne envie d'y retourner
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Je dois dire que ce roman fait rêver.. mais ça s'arrête là..
Que de déception.

Un gros volume, plébiscité un peu partout mais une fois bien à l'intérieure de l'histoire c'est mou... pas grand chose à dire à part que les années passent... pas de rebondissement qui en valent la peine sauf vers la fin pour ne rien spoiler...
Lecture agréable mais qu'est ce qu'on se fait chier... j'ai attendu impatiemment un petit quelque chose... même sur les derniers paragraphe... et j'attends toujours...

En résumé je dirais que ce livre est un très bon hors sujet.. ça nous présente des personnages.. des lieux.. une politique.. et j'en passe..

L'univers est bien construit mais la finalité je la cherche encore..
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