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4,03

sur 432 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec ses pas moins de trois récompenses littéraires, Babel se veut le phénomène du moment. Et comme tout phénomène qui se respecte, je ne pouvais passer à côté de sa publication dans nos contrées et ce, malgré mes craintes de trop grandes attentes qui se sont révélées être tenues sans être pour autant aussi percurtantes que je l'espérais.

Pour autant, je n'ai nullement boudé mon plaisir et je dois dire que Babel se dévoile une véritable expérience de lecture. J'ai fortement apprécié découvrir l'univers de R. F. Kuang dédié à la traduction et, principalement, au poids et à l'importance des mots. D'une tonalité sombre au premier abord, son oeuvre s'assombrit et s'approfondit au fil des pages pour se noircir autant que sa sobre et séduisante couverture. Ainsi, j'ai adoré redécouvrir cet Oxford du passé et bien plus encore cette mystérieuse académie dédiée à la traduction et à l'argentogravure, véritable mythologie ! En qualité de lecteur, j'adore pouvoir me mettre sous la main bien des sorties outre-mer et découvrir des parutions étrangères adaptées et repensées pour raisonner en ma langue natale. Néanmoins, il est vrai que je ne me focalise nullement sur la justesse de la traduction alors que celle-ci est un élément crucial dans l'interprétation des textes et l'auteure met parfaitement en valeur la richesse et l'impact culturel se cachant derrière chaque langue et ses différentes syntaxes peuplant notre planète et j'ai trouvé cela passionnant et captivant.
À travers son oeuvre fantastique, R. F. Kuang met ainsi le doigt sur de profonds et pertinents sujets et c'est ce que j'ai d'ailleurs préféré au cours de cet exercice. D'une richesse historique mais aussi culturelle, cette dernière se joue des mots pour mettre en branle une oeuvre des plus mûre et aboutie à la fois tout en se révélant également par moments des plus initiatique. Il m'est d'ailleurs difficile de ne qualifier Babel que d'une simple fantasy tant ce roman est bien plus que cela et cela, à travers une habile et complexe intrigue.

Tout comme sa nature, l'histoire se dévoile au fil des différentes partie composant Babel et se complexifie au fil des chapitres. D'un univers élitiste en passant par quelques révolutions, j'ai été bercé de péripéties en retournements de situations que je n'ai aucunement soupçonné et ce grâce à l'importante galerie de personnages esquissés. Bien que Robin reste le protagoniste principal et central de cette publication, bien d'autres croiseront la route du lecteur et bien cacheront des secrets et se révéleront étonnants et détonants. Au final et peu importe leurs véritables intentions, chacun d'eux se révèlent un véritable miroir de notre société et ses multiples nuances et autres facettes. Aucun d'eux se veut tout blanc ou tout noir et j'ai été sensible à cette percutante subtilité. Malheureusement et c'est là que le bât blesse car malgré cette diversité, je ne ne suis nullement parvenu à m'attacher à l'un d'eux. J'ai vainement attendu de ressentir un quelconque sentiment au cours de ce périple que j'ai, finalement suivi avec intention mais sans émotion et cela a parfois terni mon intérêt malgré la délicatesse et l'enchevêtrement de certaines relations. C'est pourquoi il m'est difficile de savoir si j'ai pleinement apprécié cette expérience de lecture.

En effet et en véritable expérience littéraire, Babel se veut des plus pertinent à découvrir. Si je ne devais retenir l'univers et la profondeur de ce dernier, je serais le plus conquis mais je ne peux passer outre le fait que je n'ai que trop peu trouvé les personnages attachants malgré la subtilité de leurs différentes constructions. Ainsi et sans émotion mais avec passion, je me suis délecté de la richesse historique et culturelle de cet abouti roman et je ne peux que vous recommander de vous imprégner de la magie des mots de l'auteure.

Cette lecture a été réalisée à l'occasion du Pumpkin Autumn Challenge 2023 : Menu Automne Frissonnant – Catégorie L'enfer des Backrooms.
Lien : https://mavenlitterae.wordpr..
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Un roman dark fantasy original mêlant histoire, linguistique et étymologie !
A conseiller à un public New Adult qui s'intéresse à la complexité des langues et à leur traduction !
"Traduttore, traditore" : un acte de traduction est toujours un acte de trahison...

1828. Un jeune orphelin chinois est recueilli à Canton par un professeur et conduit à Londres. Rebaptisé Robin Swift, le jeune garçon consacre ses journées à l'étude des langues dans l'optique d'intégrer le prestigieux Institut royal de traduction de l'Université d'Oxford, plus connu sous le nom de Babel. Berceau de l'argentogravure, les étudiants y exploitent le sens perdu des mots à l'aide de barres d'argent enchantées.

Dès ses premiers jours à Oxford, Robin prend conscience que ces travaux confèrent à l'Empire britannique une puissance inégalée et servent sa soif de colonisation, au détriment des classes défavorisées de la société et de ses territoires. Servir Babel revient donc à trahir sa patrie d'origine.

Peut-il espérer changer Babel de l'intérieur ? Ou devra-t-il sacrifier ses rêves pour faire tomber cette institution ?

Je remercie @DeSaxus et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce roman qui ne peut laisser indifférent.

La structure narrative est composée de 33 chapitres divisés en cinq livres, dévoilant peu à peu l'intrigue au travers des points de vues des quatre jeunes protagonistes : Robin, le chinois ; Ramy, l'indien ; Victoire, L'haïtienne et Letty, la féministe anglaise.

J'ai tout particulièrement aimé l'univers de Dark Acadomia très original qui devient de plus en plus sombre au fil des pages. Découvrir Oxford en 1830 et sa mystérieuse académie dédiée à la traduction et à l'argentogravure a été un réel plaisir pour moi. Par le biais de ce roman fantastique divertissant, l'autrice met en lumière le thème douloureux du colonialisme.

Même si Robin est le protagoniste central de cette histoire, les personnages secondaires sont autant de facettes d'un même miroir car ils sont tous victimes d'injustice. Cependant, j'ai eu du mal à m'attacher à eux car ils manquent de profondeur psychologique, ce qui est vraiment dommage. Une lecture agréable toutefois !
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Voici une lecture exigeante. Une lecture qui vous emporte dans les confins de l'origine et de la multitude : la linguistique. L'auteure en est une experte et ici le démontre avec une facilité déconcertante. Décrypter, décortiquer les langues « vivantes et mortes » (de notre point de vue) est le moteur central de ce récit épique et bouleversant. Direction Londres, Oxford et ses multiples colonies. Un monde assez proche du notre mais qui dénote par une singularité : la révolution industrielle est due à des petites barres qui une fois gravées conférent des pouvoirs à l'immatériel.
Dans un contexte historique marquant, la colonisation et la fin de l'esclavage, quatre étudiants, deux jeunes femmes et deux jeunes hommes, aux origines diverses deviennent des étudiants à Babel. La fameuse tour d'Oxford à la réputation éternelle, synonyme de pouvoir, de richesse et de sagesse devient ainsi le théâtre de convoitise, de manipulation et d'insurrection. Des choix idéaux, idéologiques, des choix qui mènent vers un final glorieux, héroïque. Chaque personnage a une histoire distincte. Une histoire douloureuse, de déracinement, de perte, d'appropriation identitaire. Un passé qui définira l'adulte en devenir avec ses convictions et qui le poussera à des réflexions sur le sens du devoir, de la justice.
Si vous rêviez d'un roman aux rebondissements incessants et autre actions hallucinantes, passez votre tour (seules les 200 dernières pages vous conviendriez). R.F. Kuang explore l'univers de la linguistique avec assiduité et précision. Elle pose les bases d'un univers mystérieux avec de nombreuses références historiques dont j'ai pris le temps de découvrir. Ce roman est d'une richesse incroyable. Ma curiosité est repue. C'est ce point ci que j'ai le plus apprécié. Et en seconde position l'aspect historique (Guerre de l'opium 1839). J'ai eu l'audace d'aller lire les avis négatifs. Certain.es vous parleront de manichéisme, de binarité, de racisme et autres joyeusetés. Alors dans un sens oui. Mais faut-il s'offusquer ? le colonialisme, l'esclavage sont bien le produit de la classe politique « européenne » blanche et des commerçants blancs qui ne voyaient que le profit avant l'Homme. C'est la triste réalité de notre monde dont R.F. Kuang délivre dans ce récit col,ossal le plus beau et le plus laid. Les combats n'ont jamais cessé et comme la plupart d'entre eux, et à notre époque moderne, démarrent de l'idéologie estudiantine.
Un long roman mais si c'est beau.
Lien : https://desmotspourtoujours...
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Robin est un jeune chinois qui a été ramené en Angleterre par un professeur en langues après le décès de toute sa famille. Il va être élevé dans l'optique de faire de lui un étudiant en langues brillant afin de pouvoir intégrer le fameux institut de traduction d'Oxford, qu'on appelle Babel. Mais une fois passé l'émerveillement devant ce pourquoi il a oeuvré toute sa vie, il prend conscience de tout ce qui sous-tend cette magnificence : l'esclavage, l'exploitation des ressources de pays étrangers, l'aveuglement de la population. À partir de ce moment-là, Robin va beaucoup évoluer, développer une conscience politique, morale. Il va essayer de se battre contre ce système mais doit pour cela renoncer lui-même à beaucoup de choses qu'il apprécie (son confort, sa vie d'étudiant, la vie plutôt facile). Il va finir par adopter une attitude extrême, très loin du gentil garçon inoffensif du début du récit.
Ce roman est vraiment très poignant et riche. Il soulève beaucoup de question quant au colonialisme et à tout ce que ça induit pour les pays soumis. Mais il va plus loin car il nous incite à nous regarder sans concession : serions-nous prêts à renoncer à certaines choses qui sont produites dans des conditions inhumaines? le livre aborde aussi les questions de racisme et le fait que les principaux personnages soient très différents les uns des autres permet d'explorer de nombreux points de vue.
Enfin, ce livre est centré autour de la question des langues, de la traduction d'une langue à l'autre, et montre à quel point une langue est bien plus qu'un moyen de communication mais bien une façon de voir le monde. Et toute la réflexion sur ce thème est tout aussi passionnante.
Bref, c'est un livre très riche, assez fascinant et très émouvant que je recommande avec vigueur.
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Une Ode à l'amour des langues. En tant qu'étudiante en langues je comprends la fascination de l'étymologie ou encore la richesse des langues "oubliées" telles que le latin et le grec.

En démarrant cette lecture, j'avais peur de m'ennuyer au vu du nombre de pages et je voyais passer des commentaires autant positifs que négatifs. Pourtant, la plume de l'autrice (et donc à fortiori du traducteur) m'a conquise. Les longues divagations sur un mot attise ma curiosité et je me tarde de vérifier leur véracité...

Outre l'aspect langue/traduction, la narration est fluide et on embarque facilement aux côtés de ce jeune homme. Certes le texte est fortement engagé en écho autant avec l'époque victorienne qu'aujourd'hui, mais je ne trouve pas cela dérangeant. Malgré le fait qu'on a l'impression que les "blancs" sont tous mauvais ce qui serait renverser un peu trop aisément le traditionnel manichéisme...

Au niveau du rythme, je n'ai pas senti les pages tourner. Les actions et les secrets s'enchaînent de manière logique et la cadence de lecture est maîtrisée.
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J'avais très peur que ce livre soit une déception. J'avais peur qu'il soit trop lent (même s'il y a quelque longueur c'est supportable).

J'ai bien apprécié cette lecture et ces valeurs. La fin est pour ma part assez inattendu.

Les personnages sont tout de même assez pénible par moment par leurs décisions ou même comportement.
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Un roman de fantasy historique d'une grande intelligence !

L'autrice a fait un travail de recherche incroyable pour ce roman, que ce soit concernant les similitudes et différences des nombreuses langues parlées dans le monde, mais aussi concernant de nombreuses inventions célèbres, qui ont ici vu le jour grâce à l'argentogravure. Elle mêle d'ailleurs si parfaitement les faits réels et inventés (renforcé par des notes de bas de page très détaillées), qu'il m'a parfois été difficile de démêler le vrai du faux.
Mais si ces éléments m'ont fascinée, j'y ai aussi trouvé beaucoup de longueurs. Les cours suivis par nos protagonistes m'ont bien trop souvent ennuyée. Il y a, selon moi, beaucoup trop de détails sur les racines et histoires des mots, mais aussi sur l'argentogravure en elle-même, à tel point que je me sens prête à graver des barres d'argent enchantées (Comment ça l'argentogravure n'existe pas ?!).

Malgré tout, il m'a été impossible de poser ce roman car, à côté de ces longueurs, j'ai été particulièrement touchée par l'amitié des personnages principaux, par leur histoire et leurs combats. C'est un roman profondément engagé et l'autrice aborde beaucoup de thèmes forts comme le colonialisme, le racisme, le sexisme...
Et quand je repense à la fin... !!! Non vraiment je ne peux rien dire si ce n'est, lisez-le ! Parce que finalement, les longueurs sont vite oubliées à côté de toute la richesse de ce roman.

Je recommande ce livre aux amoureux des mots et de leur étymologie, mais aussi aux passionnés du genre Dark Academia, prêts à retourner, le temps de quelques pages, sur les bancs de l'école.
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Babel est le tout dernier roman de R.F. Kuang, reine de la fantasy moderne et autrice de la Guerre du pavot (petite merveille recommandée) et, oh boï, le roman excelle dans l'art de la « dark academy ».

Le récit est principalement raconté du point de vue de Robin Swift. En 1828, Robin perd sa famille à cause du choléra et est emmené à Londres par le mystérieux Professeur Lovell. Celui-ci l'entraîne à apprendre le latin, le grec ancien et le chinois, bien que le chinois soit sa langue maternelle. Cette préparation vise à le préparer à intégrer la prestigieuse université d'Oxford, également connue sous le nom de Babel.

Babel est le centre mondial de la traduction et, plus important encore, de l'argenture (en espérant que ce soit traduit comme ça en français) : l'art de manifester le sens perdu dans la traduction à travers des barres d'argent enchantées pour des effets magiques. L'argenture a fait de l'Empire britannique une puissance inégalée, et la recherche de Babel dans les langues étrangères sert la quête de l'Empire de coloniser tout ce qu'il rencontre.

Oxford semble être un conte de fées pour Robin. C'est une utopie dédiée à la quête de la connaissance, et la connaissance signifie le pouvoir. Mais pour Robin, un garçon chinois élevé en Grande-Bretagne, cela signifie inévitablement trahir sa patrie. Robin doit décider s'il doit continuer à poursuivre la connaissance et rester à Babel, ou s'il choisira de se ranger du côté de la mystérieuse société Hermes, une organisation dédiée à saboter l'argenture, qui en essence, défie Babel.

Le roman explore des thèmes tels que le colonialisme, l'hypocrisie de la fin de l'esclavagisme, le racisme, les langues, les traductions, les identités, la nécessité de la violence et la recherche d'un lieu d'appartenance. Kuang a surpassé toutes les attentes avec ce roman.

Le livre aborde également la question de la traduction et de la complexité de la communication à travers les langues.

En tant que lecteur bilingue, j'ai particulièrement apprécié les réflexions sur la linguistique, l'étymologie et la traduction présentes dans le livre. Kuang a clairement effectué des recherches approfondies pour apporter une dimension réaliste à ces thèmes, ce qui enrichit la profondeur du monde qu'elle a créé.
Babel se démarque par ses personnages, en particulier Robin Swift. Kuang parvient à développer de manière minutieuse et crédible la trajectoire de ce personnage principal. Ses émotions, son ambivalence, l'évolution du personnage, sont parfaitement rendus, et le lecteur ne peut s'empêcher d'empatir.
L'écriture de Kuang est fluide et efficace, et elle parvient à capturer les émotions et les motivations de ses personnages de manière convaincante. le roman aborde des thèmes complexes de manière nuancée, laissant les lecteurs réfléchir à la moralité et à la nécessité de la violence.
Babel offre une immersion complète dans un monde riche et complexe, avec une reconstitution historique alternative fascinante et des éléments de magie liés à la traduction. Cela suscite le désir de visiter les lieux décrits, notamment Oxford, et renforce l'appréciation du rôle crucial des traducteurs.
En résumé, c'est un chef-d'oeuvre qui offre une expérience de lecture inoubliable et confirme la position de R.F. Kuang parmi les grand.es auteur.ices de fantasy contemporains.
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BABEL est un roman écrit par une personne brillante. C'est riche, c'est profond, c'est terriblement détaillé et terriblement intéressant. C'est un roman qui nous narre une histoire et qui nous apprend bien des choses intéressantes sur les langues, les mots, les expressions et leurs origines. Mais pas seulement.
BABEL c'est l'histoire d'un enfant né à Canton, en Chine, dont la famille périe au cours d'une épidémie de choléra. Alors qu'il agonise un homme anglais, le Professeur Lovell, le sauve et l'emmène en Angleterre où il l'élève comme son pupille. Mais pas sans contrepartie. Cet enfant, Robin Swift, devra étudier et devenir ce que veut l'étrange professeur Lovell : un traducteur hors pair. Pendant des années, il travaillera son latin, son grec, son anglais et son chinois pour que, une fois adulte, il puisse intégrer la prestigieuse université d'OXFORD et plus précisément BABEL, la tour abritant l'institut royal de traduction où les chercheurs travaillent sur de mystérieuses barres d'argent aux pouvoirs inimaginable.
C'est à l'université que Robin rencontrera sa classe, sa "nouvelle famille" ; Ramy, Victoire et Letty. Et c'est là que tout commence vraiment.
BABEL traite principalement du sujet de la traduction. Il y a beaucoup d'explications, de notes, de faits. On en apprend beaucoup sur l'origines des mots, de certaines expressions c'est très intéressant. Mais il aborde des sujets bien plus vaste ; la colonisation anglaise, le racisme, la bêtise humaine ...
Les personnages sont très, très attachants alors même que leurs pensées ne sont pas plus développées que cela, mais au fils des pages (et il y en a beaucoup) on comprend petit à petit leur mode de pensée et leurs choix. Je les ai aimés, détestés et j'ai tremblé avec eux. C'est une histoire qui est d'abord très lente, très descriptive, pendant de longueeeees pages on se demande où tout cela nous mène mais finalement, passé la moitié, tout s'accélère et les drames s'enchaînent. L'auteur nous entraîne dans une histoire qui dépasse l'entendement ; le sujet est mondial et se sent impuissant.
C'est tellement grand, tellement "trop", que la fin du roman semble inachevée, on se demande "et après ? que ce passe-t-il après?". Mon coeur s'est brisé plus d'une fois sur ce roman, j'ai eu mes petits nerfs à vif pendant une partie et la fin m'a laissé avec un gout doux-amer.
C'est un livre qui est profond, qui veut faire passer des messages forts et qui est écrit avec beaucoup d'intelligence et de soin. C'est un travail remarquable que je ne saurais que conseiller aux amoureux des mots.


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Babel, oeuvre monumentale, dont on reconnaît tout de suite la richesse et le travail. J'étais loin, en ouvrant la première page, en suivant les aventures de Robin, de m'imaginer ce qui allait s'ensuivre. La dernière page du roman a pourtant un peu le même goût que la première , où Robin voit sa mère à côté de lui, avant que le professeur Lovell n'arrive le sauver et que sa vie prenne un tout autre tournant. Néanmoins entre le début de l'ouvrage et la fin, il y a tout un monde. Même si le narrateur nous avertit d'une tension toujours plus grandissante, en intervenant de temps en temps , nous l'ignorons, sans chercher à l'entendre. C'est vrai c'est agréable de se plonger dans la vie étudiante de Robin. Les descriptions de ce vieil Oxford sont enchanteresses grâce à la plume précise et fournie de l'auteur. le groupe d'amis fonctionne avec une synergie folle : on prend plaisir à les voir évoluer, surtout dans ce milieu universitaire élitiste. Notre intellect est satisfait quand nous découvrons nous aussi toutes ces informations linguistiques et historiques et il n'est pas déplaisant de lire des dialogues intelligents, explicatifs et intéressants. Et puis, il y a quelques événements, quelques aventures en arrière-plan, sans oublier les examens qui viennent pimenter tout ça, ainsi qu'un peu de politique et de géopolitique. L'idée du concept d'argent, à travers les langues est originale, l'univers est crédible et bien construit. Oui jusque là le lecteur est satisfait.

Si vous n'avez pas encore lu ce livre où si vous ne l'avez pas terminé, je vous déconseille de poursuivre cette critique car le Babel que vous découvrez n'est pas le même que celui que vous quittez : la tension qu'on a voulu ignorer se déverse en torrents, tout s'enchaîne à un point que l'on n'aurait jamais pu imaginer. Babel prend un aspect sombre et dramatique. C'est peut-être la grande force du roman. Il est certes finalement assez politique mais il est réaliste, dans une certaine mesure : on comprend qu'il y a toujours des injustices, que « l'happy end » réel n'existe pas, que les luttes sont destinées à se poursuivre . La deuxième partie de l'ouvrage est très poignante parce que la première est divertissante. Après la légèreté s'abat le grave le sérieux , à l'image de notre lecture qui va en crescendo. Chaque personnage a une psychologie bien définie . L'auteur décrit leurs pensées : si on est tous capable de comprendre pourquoi certains choix on été faits, il est malgré tout difficile de se positionner. On subit presque aussi impuissants que les protagonistes notre lecture. On assiste à une déchéance pure et simple qui n'est pas enjolivée. C'est peut-être un roman de fantasy, mais si ancré dans l'histoire et la ville qu'il rebondit en nous et le rend en fait très moderne .
Babel, ce n'est pas une tour à prendre, c'est surtout un combat à mener .
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