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Citations sur Abattoir 5 (90)

« Robert Kennedy dont la maison de vacances est située à quatorze kilomètres de celle où j'habite toute l'année a été atteint d'une balle il y a quarante-huit heures. Il est mort hier soir. C'est la vie.
Martin, Luther King a été abattu le mois dernier. Lui aussi est mort. C'est la vie.

Et chaque jour mon gouvernement me communique le décompte des cadavres que l'art militaire fait fleurir au Vietnam. C'est la vie.
Mon père s'est éteint, ça fait des années maintenant, de mort naturelle. C'est la vie. C'était un brave homme. Et un mordu des armes à feu. Il m'a légué ses pistolets. Qu'ils rouillent en paix ».
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ABATTOIR 5
Ou la croisade des enfants
Roman
Farandole d’un bidasse avec la mort
Par
Kurt Vonnegut Jr
Germano-américain de quatrième génération
Qui se la coule douce au Cap Cod,
Fume beaucoup trop
Et qui, éclaireur dans l’infanterie américaine,
Mis hors de combat
Et fait prisonnier
A été, il y a bien longtemps de cela,
Témoin de la destruction de la ville
De Dresde (Allemagne)
« La Florence de l’Elbe »,
Et a survécu pour en relater l’histoire.
Ceci est un roman
Plus ou moins dans le style télégraphique
Et schizophrénique des contes
De la planète Tralfamadore
D’où viennent les soucoupes volantes.
Paix.
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Robert Kennedy dont la maison de vacances est située à quatorze kilomètres de celle où j’habite toute l’année a été atteint d’une balle il y a quarante-huit heures. Il est mort hier soir. C’est la vie.
Martin Luther King a été abattu le mois dernier. Lui aussi est mort. C’est la vie.
Et chaque jour mon gouvernement me communique le décompte des cadavres que l’art militaire fait fleurir au Vietnam. C’est la vie.
Mon père s’est éteint, ça fait des années maintenant, de mort naturelle. C’est la vie. C’était un brave homme. Et un mordu des armes à feu. Il m’a légué ses pistolets. Qu’ils rouillent en paix.
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Que Dieu m'accorde la sérénité d'accepter les choses que je ne peux changer, le courage de transformer celles qui s'y prêtent et la sagesse de savoir toujours les distinguer
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Rosewater avant entreposé une stupéfiante collection de science-fiction en livres de poche sous son lit. Il avait apporté ses bouquins à l'hôpital dans une malle-cabine. Tous ces trésors mal conservés répandaient une odeur qui envahissait la salle entière, celle d'un pyjama de flanelle pas changé depuis un mois ou celle du ragoût de mouton.
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Ce n'est qu'une illusion terrestre de croire que les minutes se succèdent comme les grains d'un chapelet et qu'une fois disparues elles le sont pour de bon.
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C'est une histoire vraie, plus ou moins. Tout ce qui touche à la guerre, en tout cas, n'est pas loin de la vérité. J'ai réellement connu un gars qu'on a fusillé à Dresde pour avoir pris une théière qui ne lui appartenait pas. Ainsi qu'un autre qui menaçait de faire descendre ses ennemis personnels par des tueurs à la fin des hostilités. Et ainsi de suite. Tous les noms sont fictifs.
Je suis bien retournée à Dresde en 1967 avec l'argent de la fondation Guggenheim (que Dieu protège leur fric). Ça ressemblait beaucoup à une quelconque ville de l'Ohio, en plus dégagé. Il doit y avoir des tonnes de farine humaine dans le sous-sol.
(Incipit)
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Voici comment Billy a perdu sa femme Valencia.

  Il gisait sans connaissance dans la clinique du Vermont après que l'avion se fut embroché sur une montagne, et Valencia, avertie de l'accident, accourait d'Ilium dans la Cadillac familiale, le coupé Eldorado. Elle n'avait plus toute sa tête car on ne lui avait pas caché que Billy mourrait peut-être et que s'il vivait, il n'aurait pas plus de vie qu'une salade.

  Valencia adorait Billy. Elle pleurait et gémissait au volant, tant et si bien qu'elle rata la sortie de l'autoroute. Elle écrasa le frein et une Mercedes l'emboutit par derrière. Il n'y eut pas de blessés, Dieu soit loué, car les deux conducteurs avaient attaché leur ceinture de sécurité. Dieu merci, Dieu merci. La Mercedes n'y laissa qu'un phare. Mais la Cadillac était un rêve érotique pour carrossier. Le coffre et les ailes étaient en bouillie, la malle baillait comme la bouche d'un idiot de village en train d'expliquer qu'il ne connaît rien à rien. Les portières haussaient les épaules. Le pare-chocs était presque vertical. " La présidence à Ronald Reagan ", clamait un placard qui y adhérait encore. La lunette arrière s'étoilait. L'échappement portait sur la chaussée.

  Le propriétaire de la Mercedes sortit pour s'assurer que Valencia n'était pas blessée. Elle dévidait des mots sans suite, Billy, l'avion qui capote ; puis elle engagea son levier de vitesse et fit demi tour en abandonnant son pot d'échappement.

  Quand elle arriva à la clinique, les gens se précipitèrent aux fenêtres, intrigués par tout ce bruit. La Cadillac, veuve de ses deux silencieux, grondait comme un bombardier lourd regagnant sa base, soutenu par une seule aile et les prières ferventes du pilote. Valencia coupa le moteur et s'affaissa sur le volant pendant que le klaxon, coincé, se mettait à hurler. Un médecin et une infirmière dévalèrent au pas de course pour déterminer la cause de ce raffut. La pauvre Valencia était sans conscience, vaincue par les gaz d'échappement. Elle avait le teint bleu azur.

  Une heure plus tard, elle trépassait. C'est la vie.
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Alors elle se tourna vers moi pour montrer sa colère. 'Vous étiez des bébés à l'époque', dit-elle.
'Quoi?', dis-je.
'Vous étiez des bébés pendant la guerre!'.
J'opinai, c'était vrai. Nous avions été des comme des vierges folles pendant la guerre, étant à la fin de notre enfance. 'Mais vous n'allez pas le raconter de cette façon-là, n'est-ce pas'.
Ce ne fut pas une question. Ce fut une accusation.
'Je ... je ne sais pas', dis-je.
'Et ben, moi je sais', dit-elle. 'Vous allez faire semblant d'avoir été des hommes au lieu de bébés, et vous allez être interprétés au cinéma par Frank Sinatra et John Wayne ou par un autre sale vieil homme glamour qui adore la guerre. Et la guerre aura l'air géniale, et alors il y en aura d'autres. Dans lesquelles se battront d'autres bébés.'
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 J’ai donc levé la main droite pour lui faire une promesse : — Mary, je suppose que mon fameux roman ne sera jamais terminé. Je dois avoir à ce jour écrit cinq mille pages que j’ai toutes jetées au panier. Mais si j’en viens à bout, je vous donne ma parole d’honneur qu’il n’y aura pas de personnages à la Frank Sinatra ou à la John Wayne.
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