Ce qui m'enchante dans cette série de
Volker Kutscher, c'est le cadre original dans lequel se déroule l'histoire. 1930 à Berlin ; l'Allemagne se ruine par le versement des réparations pour dommages de guerre alors que la crise financière se poursuit ; le chômage augmente terriblement ; le gouvernement est instable et l'ambiance électrique. C'est aussi le moment où le film parlant s'impose et c'est dans ce milieu bien particulier que se déroule l'enquête. On y découvre les changements dramatique que ce progrès technique entraîne dans la vie des acteurs, des réalisateurs et des producteurs. Et on découvre le quotidien d'une grande ville dans les années 1930 à travers les personnages d'arrière plan : taxis, concierges, patrons de bar, domestiques, ouvriers, techniciens, commerçants... La vie du commissariat suit son cours également avec ses amitiés et ses rivalités. le héros est sympathique mais humain, il se trompe, il se fait avoir, il doute, il n'est pas très bien vu de sa hiérarchie. Ce n'est pas le policier arrogant qui sait tout, prévoit tout, déjoue tous les pièges et reçoit des lauriers, qu'on à l'habitude de rencontrer dans certains polars et c'est très bien ainsi. L'énigme est bien touffue, on est tenté de soupçonner de nombreuses personnes, on a du mal à comprendre quel peut être le mobile du ou des assassins...
En somme, un roman policier captivant qui ne néglige pas de donner un cadre solide à son énigme. Il est bien construit, sans doute bien écrit (je ne connais pas l'allemand) et à coup sûr bien traduit par
Magali Girault qui l'a transposé dans un français très agréable. Vivement le troisième de la série !