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sur 73 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Berlin, 1930, trois ans avant la fin de la République de Weimar et l'arrivée d'Hitler au pouvoir. le commissaire Gereon Rath, incontrôlable aux yeux de sa hiérarchie, enquête avec ses méthodes borderline bien à lui et arrondit ses fins de mois en acceptant sans rechigner des missions d'ordre privé, flirtant avec le conflit d'intérêt. On pense immédiatement à Bernard Gunther, le flic berlinois iconoclaste de Philip Kerr, alternant au gré des romans les rôles de commissaire et de détective privé (cf. La Trilogie Berlinoise). Même lieu, même époque, même ambiance.
Brièvement esquissée, la toile de fond historique est cependant peu exploitée. Les nazis et les communistes sont évoqués comme deux partis d'opposition, extrémistes et minoritaires, à renvoyer dos à dos et à surveiller lors des manifestations. le chômage frappe durement après la crise de 29, mais les usines Ford embauchent et l'industrie du cinéma allemand, l'une des meilleures au monde, est en plein essor. le modèle américain semble avoir le vent en poupe : Gereon Rath roule en Buick et écoute du jazz de la Nouvelle Orléans.
Certes, nous sommes en 1930, personne ne peut encore prévoir l'ascension d'Hitler et l'arrivée de la barbarie nazie, semble nous dire Volker Kutscher. Les citoyens allemands, du magnat au concierge d'immeuble, du flic au voyou, sont des êtres policés et extrêmement courtois, tout juste laisse-t-on échapper ça et là le mot juif dans une saute d'humeur. le seul personnage dangereux de l'histoire est un malade mental assassinant les actrices et qui se fera justice lui-même !
Il sera donc intéressant de voir l'évolution des personnages dans les prochains romans. En 1933, qui se ralliera aux thèses hitlériennes ?
Dans ce deuxième roman situé en 1930, les personnages récurrents sont installés : Gereon Rath, son père, son copain, sa petite amie, ses supérieurs, ses collègues et ses sources. Les 667 pages de la Mort muette sont émaillées de références au Poisson mouillé, premier roman de Volker Kutscher. L'idéal serait de lire en premier celui-ci, susceptible d'éclairer certains comportements. La trajectoire de Gereon Rath est en effet dictée par ses amitiés et ses inimitiés, il n'hésite pas à larguer sa petite amie, à tenter de récupérer la précédente, à négliger les ordres de ses supérieurs, à envoyer l'un de ses collègues au tapis, à divulguer des informations à la presse, à cacher certains éléments de l'enquête, à copiner avec les suspects, à utiliser ses relations maffieuses, et contre toute attente, à adopter un chien pour tromper sa solitude. Gereon Rath est un personnage complexe. Tout ceci m'incite donc à lire prochainement le poisson mouillé (depuis hier dans ma PAL).
L'intrigue policière de la mort muette est classique et sans réelles surprises. Tueur en série, chapitres intermédiaires dédiés au criminel, enquête poussive et minutieuse. L'enquête évoluant dans le milieu du cinéma qui aborde son passage du muet au parlant, on pourra regretter l'absence de références aux maîtres allemands des années 20 (Fritz Lang, Murnau, Pabst) qui ont inévitablement marqué cette époque. Volker Kutscher choisit de nous dévoiler l'identité de l'assassin à mi-parcours, donnant ainsi un avantage inutile au lecteur, revendiquant peut-être un style plus mankellien qu'agatha-christien (si j'ose dire) et favorisant le poids de l'ambiance à la profondeur du mystère. Lorsque le rythme s'accélère enfin, dans les toutes dernières pages, Gereon est curieusement mis hors circuit et ne peut participer au dénouement final qui lui sera raconté sur son lit d'hôpital, parachevant ainsi son image d'antihéros non conventionnel.
Malgré une intrigue plutôt faiblarde dans un pourtant volumineux polar, on parvient facilement au bout du récit, avec l'envie d'en savoir plus sur les réactions et l'avenir des différents protagonistes, car ceux-ci seront bientôt confrontés (peut-être dès le prochain roman) à la montée du nazisme et à la seconde guerre mondiale. Auteur et série à suivre, donc.
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Ce deuxième épisode des aventures du commissaire Gereon Rath se déroule entre le 28 février et le 13 mars 1930.

Berlin enterre le jeune héros des SA Horst Wessel dont le poème va devenir l'hymne nazi, l'ambiance au Château Fort, le siège de la police prussienne sur Alexander Platz, toujours aussi lourde entre Rath et son supérieur, le commissaire principal Böhm. Mais le Divisionnaire Gennat l'a à la bonne. Il faut dire que Rath ne laisse pas passer une occasion d'enquêter hors limite. Mais son instinct le trompe rarement.

L'enquête qui lui est confiée porte sur la chute d'un projecteur de cinéma causant la mort de la jeune vedette, en plein tournage d'un film parlant, la grande innovation technologique du siècle. Il s'agit d'un sabotage. Qui avait intérêt à retarder la sortie de cette comédie romantique ? Est-ce un énième épisode de la rivalité farouche que se livrent à coup d'avocats deux producteurs ?

Car Berlin est alors le lieu où il faut tourner : Babelsberg, UFA, Klangfilms, Tobis … Il est question d'un bouleversement artistique majeur qui implique de lourds investissements aussi bien pour les réalisateurs que pour les exploitants de salles et les comédiens (on est loin du film « Chantons sous la pluie » de Stanley Donen), d'affaires de brevets et de licences … alors que dans quelques mois, une grande partie de ces artistes émigreront aux Etats-Unis – mais ça, c'est une autre histoire.

Gereon Rath ne se console pas d'avoir perdu l'amour de Charly, la belle étudiante en droit qui venait faire des extras de sténographie à la Criminelle. Il ne veut pas croire à la version facile d'un éclairagiste criminel. D'autant que de nouvelles victimes sont découvertes : jeunes actrices maquillées et habillées comme pour un tournage, apparemment mortes de mort naturelle mais dont on a retiré les cordes vocales. Cependant, pour le pas affoler la population, la police refuse de parler d'un tueur en série.

Cette enquête où l'on patauge entre culs-de-sac et fausses pistes - va encore coûter cher à Gereon Rath … Comme c'est la loi du genre, il s'en tirera de justesse … mais se fera rattraper par la patrouille et ne coupera pas à une sanction disciplinaire pour avoir joué une fois encore en solo.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Si vous aimez les romans de Philip Kerr, vous serez probablement déçus par Volker Kutscher

En manque de Philip Kerr, manque qui ira croissant vu le décès de cet inestimable auteur, je me suis rabattu sur un roman policier se déroulant dans un univers berlinois de 1930. Malheureusement, le commissaire Rath n'a pas l'humour de Bernie Gunther. L'histoire comporte beaucoup de longueurs qui ont failli me faire renoncer à sa lecture. Mais, bon, ce sont les grandes vacances, il fait chaud et n'ayant pas plus intéressant à lire, j'ai lu l'ouvrage jusqu'au bout.
En dehors du contexte germanique, j'ai plus eu l'impression de lire un roman noir américain qu'une oeuvre policière européenne.

L'intrigue:
Le commissaire Rath enquête sur la mort "accidentelle" d'une actrice connue en passe de devenir une star, Betty Winter, au moment où un bouleversement technologique majeur frappe le cinéma: le passage des films muets aux films parlants. L'accident se révèle être un meurtre. Qui en est l'auteur? Qui en est le commanditaire? Rath enquête. Il est officieusement contacté par un autre producteur qui lui demande de retrouver son actrice vedette, Vivian Franck, qui par ailleurs est aussi sa maîtresse, bien qu'elle ait un petit-ami acteur. le cadavre de Vivian sera retrouvé dans un cinéma désaffecté. Particularité: elle a subi l'ablation de ses cordes vocales !
Le commissaire Rath est également chargé par son père de retrouver, en toute discrétion, un maître chanteur qui s'en prend au maire de Cologne, Konrad Adenauer.
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Interpelée je suis en ce début de lecture, le livre commence le vendredi 28 février 1930, le jour où ma maman est née !
Elle à Paramé, le livre débute à Berlin ... juste une coïncidence de date d'un bout à l'autre de l'Europe !
Le yang tao vous connaissez vous ?
Moi pas, une petite recherche rapide répond à ma curiosité ....
C 'est Isabel Fraser qui ramena en nouvelle Zélande les graines de Kiwi, en 1904. le fruit commença à se faire connaître sous son nom chinois, le « yang tao », puis il prit peu à peu celui de « groseille chinoise ». En 1959, les Néo-Zélandais décidèrent d'exporter le fruit vers l'Amérique du Nord.
Voilà pour satisfaire notre curiosité, ce qui était exotique en 1930 ne l'est plus aujourd'hui, le kiwi est un fruit comme un autre et ne permettrait pas de débusquer un meurtrier.
Alors la mort muette est terminée , je suis engourdie par cette lecture comme après une longue soirée passée devant un téléfilm allemand comme un autre, Berlin avant le monstre ( ou les monstres ?) , Berlin quand personne ne croyait que le pire allait arriver.... c'est copieux, trop copieux ? ... c'est une enquête lente, qui se veut parfois distrayante mais comme dans l'ancien temps sans scène d'amour ou de sexe débridé... un suspens qui n'en est pas vraiment un ... tout finit bien dans le meilleur des mondes ... on ne s'ennuie pas mais on s'assoupit, prêt pour partir dans le royaume des rêves sans cauchemar insurmontable.
Lecture pas vraiment indispensable, juste comme une pause qui permet de laisser nos neurones se reposer ... des fois ça fait du bien .. des fois ça ne sert pas vraiment à quelque chose !
Interpelée je suis en cette fin de lecture, le livre se termine le vendredi 14 mars 1930, ma maman est partie de l'autre côté un 14 mars !
Elle à Combourg, le livre se termine à Berlin ... juste une coïncidence de date d'un bout à l'autre de l'Europe !
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Dans le Berlin de l'entre deux guerres, le commissaire Gereon Rath est appelé sur un tournage: un projecteur détaché vient d'écrabouiller la malheureuse actrice principale, qui tournait ici son premier film parlant. Et voilà justement qu'une connaissance lui demande de, discrètement, rechercher une autre actrice qui a disparu au seuil de la gloire. Pour le commissaire,c'est l'occasion d'une plongée dans le milieu du cinéma en train de se déchirer entre muet et parlant. le prix de l'équipement fait reculer les exploitants, le problème des droits et des brevets tient du casse-tête, et certains acteurs à la gueule d'ange ne sont pas fichus d'articuler...
Le parlant, avenir du cinéma ou tocade?

Étrangement, malgré l'époque, la montée du nazisme et les tensions que connaissaient l'Allemagne sont à peine évoquées et Gereon n'en semble pas plus préoccupé que cela, trop occupé à mentir à ses supérieurs, traiter sa petite amie comme un accessoire encombrant sous prétexte qu'il veut récupérer la précédente et faire, en règles générales, n'importe quoi.
Contrairement apparemment à d'autres lecteurs, j'ai trouvé le commissaire un point faible dans cette oeuvre. le flic solitaire pas suivi par sa hiérarchie, avec un secret familial, des problèmes avec les femmes, et la manie de trop taper dans le cognac, je l'ai rencontré dans 90% des polars écrits ces dernières années.
Pas que la figure ne puisse être intéressante, mais elle n'a rien de très originale!
Le polar en lui-même d'ailleurs souffre un chouïa de ce défaut d'originalité: victimes féminines, quasi que des hommes dans les rôles parlants, les femmes y sont assistantes ou mères ou maîtresses, malgré 20 pages où la petite amie redresse la situation, mais sur quasi 700, disons que c'est une ambiance qu'on retrouve presque systématiquement, sauvée dans certains romans par une intrigue de génie ou une plume affolante, qui manque un peu ici. On pourrait citer le Dahlia noir par exemple, qui malgré certains prémices identiques sait les transcender pour devenir un classique du genre, plutôt qu'un cliché.
L'intrigue en elle-même est solide, sans plus, souffre de quelques longueurs et se trouve pourvue d'un dénouement un peu décevant. Avec cent cinquante pages de moins, cela aurait pu être plus percutant.

Cela peut se révéler un bon polar de vacances, mais pas plus.
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Après "Le poisson mouillé", je me suis attaqué en allemand à ce polar de plus de 600 pages et j'en suis venu à bout, mais pas toujours sans ennui. Quelques coups de théâtre heureusement contribuent à relancer l'intérêt.

On est ici dans le milieu du cinéma, où une actrice est victime d'un accident qui n'en est peut-être pas un, au cours du tournage de son premier film parlant. Rapidement, d'autres actrices passent de vie à trépas, cette fois assassinées visiblement par un tueur qui met en scène leur sacrifice.

Toujours aussi dégourdi et apte à se fourrer dans des situations risquant fort de lui attirer les foudres de sa hyérarchie, Géréon Rath enquête.
Il a gagné en décontraction, un peu. Il a toujours une bonne descente, il renonce vite à arrêter la cigarette, et son idylle avec une belle sténotypiste du Burg Berlinois (le QG de la police) repart sur les chapeaux de roues.
C'est plutôt bien ficelé, classique mais cette fois, clairement trop étiré en longueur.

J'ai regretté que la montée en puissance des nazis ne prenne pas autant de place que dans "Le poisson mouillé", mais la plongée dans le monde très friqué du cinéma, la concurrence naissante du parlant, qui menace le muet, est intéressante.

Je place ce deuxième tome en léger retrait par rapport au premier, même s'il est aussi documenté.
Le style en est aussi classique, sans folie.
Géréon a gagné en épaisseur psychologique, en humour même un peu, et s'il est et reste un personnage globalement attachant, le tueur psychopathe est quant à lui assez prévisible dans le dernier tiers de ce pavé, qui aurait gagné à être un peu dégraissé..
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Décidément le commissaire Rath n'est pas Bernie Gunther - histoire un peu laborieuse
On comprend peut-être pourquoi les autres oeuvres de l'auteur ne sont plus traduites
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Nous voici de retour dans le Berlin des années 30, que j'avais découvert l'année dernière en lisant le poisson mouillé, premier roman de l'auteur. Cette fois-ci, c'est dans le milieu du cinéma que se déroule l'enquête qui causera bien des tracas à Géréon Rath, ce commissaire atypique qui a bien du mal à travailler de concert avec son équipe et ne réussit guère à se faire aimer de ses coéquipiers et de ses chefs. Il faut dire qu'il a tendance à suivre son instinct plutôt que la pure logique policière, et qu'il fait souvent cavalier seul...

Nous sommes à l'avènement du cinéma parlant, qui vient de faire son entrée dans les salles obscures. Considéré comme un progrès technique par certains et comme un art à part entière, il apparaît pour d'autre comme une hérésie, un non sens qui tue le cinéma muet traditionnel. Cette querelle des anciens et des modernes est très intéressante et permet de jeter un oeil sur les dessous de cet art dont on parle relativement peu, sauf à évoquer les stars à l'affiche.

Après la mort d'une actrice sur le tournage de son premier film parlant, le commissaire Rath suspecte de suite un meurtre, plutôt que la théorie de l'accident prônée par ses collègues. Et lorsqu'il retrouve une autre actrice disparue, morte, habillée, maquillée et présentée comme une mise en scène, qu'un producteur lui avait demandé de chercher discrètement en dehors de sa mission de policier, il ne peut s'empêcher de lier les deux affaires. Pas évident pourtant de comprendre à qui peuvent profiter ces deux crimes : à des producteurs qui investissent des sommes colossales dans cet art, aux détracteurs de ces nouvelles techniques, ou à des passionnés un peu fous...

Rath devra se battre contre tous : ses supérieurs et collègues qui veulent lui retirer l'affaire, son père qui toujours le traite comme un subordonné peu capable, mais surtout contre ses démons personnels et ses souffrances, d'autant plus grandes qu'il est seul, mis à part son ami le journaliste qui l'aide dans l'enquête. On peut facilement lire ce deuxième tome sans avoir lu le premier, mais je crois que l'on aurait tout de même du mal à comprendre ce personnage complexe sans connaître un peu de son passé, qui a été dévoilé dans le poisson mouillé, ou tout du moins de l'excuser d'avoir un caractère si difficile. Il est seul, certes, mais il a le don de faire le vide autour de lui par son sale caractère et ses réactions pour le moins excessives et totalement irrespectueuses envers ses supérieurs !

L'histoire est intéressante, même si l'on découvre le coupable dès la moitié du roman. Il ne nous reste plus qu'à comprendre les tenants et aboutissants de l'intrigue et d'assister aux nombreuses mésaventures de Rath avant que ce coupable soit identifié comme tel par les forces de police. Dommage, j'aime bien les romans policiers qui me font gamberger jusqu'à la fin et élaborer diverses hypothèses... J'ai regretté également le peu de descriptions du contexte historique et politique, qui par contre avait été bien abordé dans le premier roman et m'avait passionnée. On sait que c'est la crise car le chômage augmente, mais on n'a pas cette vision de la montée du nazisme que j'avais trouvée si intéressante.

Au final, une lecture sympathique, mais pas impérissable.

Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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Difficile de faire un pitch rapide et cohérent de ce pavé de près de 670 pages sans vous dévoiler trop d'éléments de l'intrigue, la quatrième de couverture de ce polar le fait suffisamment bien pour moi ! En revanche, je peux dès à présent vous dire que La mort muette est le deuxième roman traduit en français de Volker Kutscher, après le poisson mouillé.

Ce premier titre était dans ma LAL depuis sa publication l'an dernier, et j'attendais sa sortie en poche (qui vient d'ailleurs d'avoir lieu) pour me le procurer (ce que je n'ai toujours pas fait, malgré ma razzia de 16 titres en 2 jours...). Entre temps, Babelio a organisé une nouvelle édition de Masse Critique, et je me suis donc retrouvée en possession de ce pavé que j'avais envie de lire tant pour son intrigue que pour la période historique dans laquelle Volker Kutscher situe son intrigue et son personnage. Cependant, si Gereon Rath n'est pas sans rappeler Bernard Gunther, le héros de Philip Kerr, on peut regretter que Volker Kutscher, bien qu'Allemand, passe très rapidement sur le contexte politico-historique de l'époque dans laquelle il situe son intrigue : la crise est légèrement évoquée par le biais du chômage, on perçoit la montée du nazisme, mais de manière très épisodique, et s'il n'y avait ce contexte d'évolution technologique du cinéma, on pourrait presque croire que cette histoire se passe de nos jours !

Côté intrigue, qui n'a pas lu le poisson mouillé se sentira peut-être un peu égaré par moment, puisque diverses allusions peuvent être faites au passé de Rath, à son arrivée à Berlin l'année précédente ou encore aux membres de sa famille. Ceci dit, cela ne m'a pas empêché de comprendre le reste de l'intrigue, mon cerveau étant suffisamment imaginatif pour combler à sa façon les blancs du passé de Rath ! En même temps, il faut l'avouer, pas besoin d'avoir fait l'ENA pour comprendre ce roman policier... J'avoue clairement que je regrette d'avoir découvert le fin mot de l'histoire à la moitié du livre, bien qu'il s'agisse visiblement d'un parti pris de l'auteur : à moins d'être totalement stupide, je pense que tout le monde peut arriver à la même conclusion que moi en ayant lu les 300 premières pages avec suffisamment d'attention !

La mort muette restera donc pour moi un roman policier qui se lit facilement, qui saura contenter les néophytes du genre, mais ne sera sans doute pas un coup de coeur pour les amateurs d'intrigues qui aiment se faire surprendre et découvrir dans les toutes dernières pages le meurtrier, quitte à ce que les hypothèses élaborées au fil des pages se révèlent toutes plus farfelues les unes que les autres ! Dommage, car en même temps, l'envie d'aller voir du côté du Poisson mouillé me chatouille encore, cette fois pour mieux connaître ce Gereon Rath, mais seulement à condition que Kustcher me laisse aller au bout de l'enquête sans me dévoiler le coupable au milieu de ma lecture ! Et ça, je crains que ce ne soit pas gagné...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Bon polar qui vaut surtout par le contexte du Berlin des années dans le milieu du cinéma bouleversé par l'arrivée du parlant .
C'est très bien décrit et écrit .
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