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Citations sur Racines siciliennes (41)

Son plus grand plaisir c’est quand il retransmet des concerts de musique classique. Là, seul dans sa cabine, il éteint les lumières et dans le noir, une fois tous les réglages faits, il écoute… Se laisse emporter par la magie de la mélodie. Il voyage à travers les notes, il y a du beau et du sublime qui entre en lui. Il s’évade et son côté artiste prend le dessus, à l’abri des regards indiscrets, il savoure cette douceur, s’enivre de la poésie contenue dans la musique.
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Le soir frémit, la douce lumière ambrée tombe en cascade silencieuse sur la terre. Mes yeux embrassent cet horizon familier. En moi résonne une chanson qui vient du passé. Dans ces heures glissantes du crépuscule, je me regarde. La vie a défilé, elle s’est ingéniée à passer à son rythme, emportant peu à peu souvenirs et proches dans cet
ailleurs qui me tend ses bras.

(Incipit)
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Le père de Pietro toujours aussi ému reprit.
– Je ne sais pas bien exprimer mes sentiments. Mon père me le reprochait souvent. Mais l’absence de larme ou de grands discours ne sont pas la preuve d’une sécheresse du cœur. La peine ressemble beaucoup à la joie, quand elle est trop forte, elle vous étouffe, elle vous serre la gorge, vous comprime la poitrine et pas une parole ne sort. De plus, pour bien faire part de son ressenti, il faut avoir appris les mots, les tournures exactes. Moi, je n’ai jamais voulu me cultiver. J’avais sans doute peur de découvrir certaines choses. Être illettré c’est très handicapant, on se moque de nous, alors on reste silencieux avec juste des expressions dans les yeux. Mais être instruit, c’est quelquefois dangereux. On est tout seul avec plein de mots dans sa tête, des mots qui font mal. Moi je suis entre les deux. Mon père m’a appris à lire et écrire, mais je suis incapable d’évoquer ce qui est au fond de moi. Je ressens juste beaucoup de peine, car tu vas partir et je ne te reverrai plus jamais. Mon unique consolation est de te savoir libre. Pour nous, la vie continuera. Comme si rien ne s’était passé. Il y aura toujours des riches pour nous pourrir la vie, et nous, les humbles, les pauvres, nous aurons la clandestinité pour garder notre dignité. L’honneur, c’est la seule richesse que nous ayons à défendre. Tu vois mon fils, si un jour tu as des enfants, apprends-leur le sens de l’honneur. C’est l’ultime rempart contre la barbarie.
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Nicolas aime déambuler dans ce Casablanca qui a su conserver ses coins authentiques. Il aime flâner dans Le Mellah. Ancien souvenir des esclaves juifs employés comme paludiers par le Sultan. C'est là qu'on trouve les meilleurs artisans joailliers capables de ciseler à la main et devant le client de larges bracelets en or. Il pourrait passer des heures à les regarder travailler. Le geste est précis, La vitesse d'exécution impressionnante. Ce sont des artistes. Il aime le travail manuel, voir sortir de leurs mains incultes ces bijoux est un miracle dont il ne se lasse pas.
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Au cours d’une de ses pérégrinations dans le Sud algérien, Pietro découvre le désert, cet être étrange. Plus qu’un lieu, c’est une présence. Sa rencontre est saisissante, hors du commun, inoubliable. Bien avant de le voir on perçoit son empire, on le devine avec envie et angoisse. Puis il apparaît dans sa majestueuse simplicité. Un morceau d’éternité s’étale alors sous nos yeux. Des dunes à perte de vue si parfaitement disposées qu’elles paraissent être l’œuvre d’un géant. Mouvant paysage que celui-ci. À chaque colère tout change, dans une dantesque furie tout est redessiné. L’aridité permanente n’exclut pas la grâce. Les courbes y sont douces, les dunes se succèdent en vagues arrondies sans aucune aspérité. Tout paraît rangé, ordonné. La lumière est la complice de cette subtile architecture. Intense et profonde aux moments les plus tendres de la journée, écrasante et insoutenable aux heures les plus chaudes. Le ciel se teinte parfois de rose orangé, donnant le change à la terre. Les deux éléments se confondent en un ensemble insaisissable. Puis, au cœur de cette étendue dorée, un écrin d’émeraude apparaît. Quelques palmiers, un peu d’eau, et la rudesse des lieux s’évanouit. Le plus saisissant reste le silence. Hôte omniprésent, il règne sur ce vaste et étrange monde. Il donne aux dunes une âme, elles semblent guetter, dans une attitude d’attente perpétuelle, le brutal moment qui viendra changer leur position. Selon les endroits, de-ci de-là, émergent les silhouettes droites, abruptes, menaçantes, de quelques rochers noircis, brûlés par le soleil. Tels des récifs bordant les côtes déchirées d’un continent englouti ou imaginaire, ils veillent. Témoins muets des naufrages, ils gardent les secrets du sable et du vent.
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Parfois les hommes ont besoin de faire une pause, une halte dans l’enchaînement des événements. Ils éprouvent la nécessité de souffler, de mener une vie ordinaire fondue dans le moule conventionnel et routinier de l’existence de monsieur tout le monde. Le temps passant, les exigences changent, surtout quand tout autour, la paix inonde le quotidien. L’adversité pousse au changement, la tranquillité non.
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Il a entendu parler d'un guérisseur, un viel Arabe. Il file le consulter, persuadé qu'il saura exactement ce qu'il faut faire. Il se trouve dans la ville ancienne, dans une de ses antiques maisons typiques, ça sent les épices le mouton et la menthe. Sauveur se présente, un homme âgé est devant lui, une grande djellaba pourpre et des babouches usées. Salvatore lui montre sa main et en arabe lui explique sommairement la situation. Le vieil homme le fait entrer, la pièce est sombre, il le fait asseoir.
_ Tu t'es réveillé comme ça ? Chez toi ?
_ Non au travail. Je me suis assoupi dans ma guérite et au petit matin ma main était dans cet état.
_ Ah, alors, c'est une araignée qui t'a mordu.
_ C'est grave ?
_ Si ça devait l'être, tu serais déjà mort. Je vais te faire un cataplasme avec ces plantes. Tu le garderas deux jours.
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On n’est jamais aussi fort que quand on est instruit.
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L’exil n’est pas chose facile, tu vas devoir apprendre à vivre sans repère, en étranger. J’espère que tes enfants ne connaîtront pas cette déchirante douleur. L’homme qui n’a pas de foyer est bien malheureux, celui qui n’a plus de patrie est bien isolé. Tu fais partie des bannis.
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C’était donc la société qui se trouvait malade, mais on préférait déjà, traiter les faits et ignorer les causes.
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