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sur 6002 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Nous sommes en 1558 à la cour des Valois, sous le règne de Catherine de Médicis et de Henri II qui a pris pour maîtresse la duchesse de Valentinois, plus connue sous le nom de Diane de Poitiers. La Reine Dauphine, Marie Stuart, jeune épouse du dauphin du roi, mène une vie insouciante à la cour, entre divertissements et petites intrigues, encore bien loin des épreuves qu'elle connaîtra à son retour en Ecosse.

Sur ce fond historique, Madame de Lafayette introduit le personnage imaginaire de Mademoiselle de Chartres, belle et vertueuse jeune fille de 16 ans que sa mère décide de marier à Monsieur de Clèves qui en est très amoureux. Mais Madame de Clèves n'éprouve qu'une affection respectueuse pour son mari. Peu après son mariage, elle rencontre lors d'un bal le Duc de Nemours et tous deux tombent éperdument amoureux l'un de l'autre. S'ensuit un jeu du chat et de la souris qui durera jusqu'aux dernières pages du roman, Madame de Clèves se refusant à avouer sa passion au Duc de Nemours, tout en se trahissant à de multiples reprises, le Duc la poursuivant de ses assiduités sans succès...

Semblable à une tragédie, l'histoire se déroule sur une période relativement courte et met en scène la passion refoulée de Madame de Clèves qui se refuse à l'adultère, ses épanchements et atermoiements permanents sur la conduite qu'elle doit tenir envers son mari et le Duc de Nemours, les conséquences fatales de l'aveu qu'elle finira par faire à son mari, la jalousie qu'éprouvent tour à tour les trois protagonistes de ce triangle amoureux...

Quelques scènes fortes évoquent irrésistiblement la peinture galante de Fragonard comme celle, sublime, où Madame de Clèves se croyant seule dans son petit pavillon de jardin s'abandonne à sa rêverie amoureuse sur un lit de repos et enrubanne la canne du Duc de Nemours avec ses couleurs tandis que celui-ci l'observe à la dérobée, à travers une fenêtre...

On ne peut s'empêcher de la trouver parfois un peu bécasse cette princesse de Clèves ! Mais il ne faut pas oublier qu'elle n'a que 16 ans, ce qui fait bien jeune pour se défendre à la cour, dans ce milieu où se nouent en permanence des intrigues qui peuvent faire et défaire une réputation d'un mot ou d'une lettre volontairement égarée. De plus, même s'il se déclare passionnément amoureux d'elle, on sait que le Duc de Nemours était auparavant un véritable libertin et l'on peut douter de la sincérité de sa passion.

Malgré le style un peu précieux mais si élégant du XVII ème siècle dont use Madame de Lafayette, ce roman d'analyse psychologique se lit facilement, agréablement même. Une très belle lecture !
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On me demande quel est mon roman préféré je cite toujours celui-là parce que je le trouve absolument parfait c'est la plus grande histoire d'amour que j'ai lu et pourtant un amour non consommé. Quelle élégance de style de narration on est vraiment dans le grand siècle tout à fait à l'intérieur même je vous conseille le livre lu par l'actrice Michel Morgan éditée aux éditions des femmes
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Il n'est pas toujours aisé de comprendre comment un livre devient un classique.
A quel moment le grand chambardement s'opère-t-il?
Qui est à l'oeuvre dans l'acquisition de ses lettres de noblesse ?
Je crois bien d'ailleurs, que la plupart du temps, cela ne soit réellement su de personne. Au pire subodore-t-on. Au mieux, émet-on quelques conjectures. Mais jamais ne peut-on s'établir sur une version, aussi ramifiée soit elle.
Quoiqu'il en soit, le livre devenu classique, tire la couverture à lui, s'installe dans toutes les bibliothèques et prend ses quartiers dans les manuels scolaires de nos petits.

Le classique, on se doit de l'avoir lu, relu même. On ne se souvient plus bien quand. Peut-être au collège, avec Mme Grandjean, ou pour les oraux du Bac, on était d'ailleurs « tombé dessus » comme on disait alors.
Mais après tout, on peut très facilement mentir ! Baragouiner trois mots sur la figure de Gavroche et broder quelques phrases bien senties sur Mme Bovary. Les héros des romans classiques sont tellement bien entrés dans l'imaginaire collectif que l'on juge bien souvent que l'on peut aisément se passer de la lecture des romans. Avec un peu de chance, un film sera né de leurs pages, et en une heure ou deux, on aura rattrapé le "retard".

Mais il est difficile de procéder ainsi pour tous les romans que l'on qualifie de classiques. Car si l'on peut se débrouiller avec les films issus des romans Anna Karenine de Tolstoï ou Orgueil et Préjugés de Jane Austen, il semble nettement plus compliqué de s'approprier La Princesse de Clèves de Madame de la Fayette en faisant l'économie du papier. Cette histoire est si datée, si surannée, si délicieuse, qu'elle n'a de saveur qu'en s'étalant sur les pages jaunies d'un vieux roman.

Cette histoire, c'est celle d'une femme qui aime un homme et qui est aimée par lui mais qui toujours se refuse à cette passion. Publiée en 1678, d'abord de façon anonyme, La Princesse de Clèves prend pour cadre la cour des Valois, durant les dernières années du règne d'Henri II. Bien campé dans un univers extrêmement bien décrit et documenté, le roman a tout d'une fresque historique et galante. Pourtant, nombreux sont les éléments qui transcendent le genre, faisant de la princesse de Clèves une tragédie racinienne, une nouvelle psychologique et le premier roman d'analyse.

Mais nul besoin ici de faire un énième commentaire de ce texte maintes fois expliqué, traduit et épluché.
Nul besoin de s'appesantir sur l'impact qu'eut ce roman, sur ce qu'il induisit comme bouleversement sur le plan littéraire.
Nul besoin enfin de chercher à le faire entrer dans un genre, une catégorie, rassurante s'il en est.
Besoin en revanche de le mettre entre des mains. Toutes les mains.
Besoin de continuer à le faire vivre, à le faire lire, à le faire aimer.
Besoin de se réapproprier sa chair, de sentir à nouveau son parfum.

Alors je propose une critique amoureuse de la princesse de Clèves, radicalement subjective, résolument personnelle et peu documentée. Car les grands textes ne méritent pas seulement une place dans nos bibliothèques et sur nos étagères, ils ont le droit de siéger dans nos coeurs et de régner sur nos âmes, avec panache, fougue et passion. Ils doivent être défendus, moqués, attaqués, aimés et surpris avec des yeux d'aujourd'hui. Ils doivent être laissés sur les bancs et devant les écoles, dans le tiroir d'un collègue ou dans le sac d'une amie. Ils doivent être lancés dans le vent, se dilater, et disparaître dans les âmes de tout un chacun.

La princesse de Clèves c'est l'image d'un amour comme on n'ose plus la montrer aujourd'hui.
C'est le cri d'un coeur qui saigne, la résignation d'une âme qui pleure.
C'est un carcan de règles morales et de normes qui détruisent et élèvent, qui transforment la plus belle émotion en un rêve doux et inaccessible.
C'est le feu d'une passion, la rage de la voir s'épanouir, la peur de la voir disparaître.
C'est un faisceau de sentiments magnifiques et troublants, sagaces et bouleversants.
C'est beau et regrettable.
Chaque mot est taillé, ciselé, arraché au corps d'une pièce de métal en fusion et posé là, devant nous, scintillant et dévorant. Qu'il est doux de sentir que les mots (que l'on croit souvent trop faibles à exprimer les plus grandes émotions) sont capables de faire émerger un amour dans le plus simple des appareils et la plus majestueuse des formes!

Face à nous, entre les pages de la princesse de Clèves,
palpitante,
une merveille de puissance, de folie et d'abnégation.
Lien : http://www.mespetiteschroniq..
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Un grand classique des sentiments et du romantisme baroque. J'ai au delà de la lecture seule du livre le souvenir d'une pièce de théâtre où le comédien seul en scène avec son costume et le texte a su donner toute la mesure et la puissance de ce texte
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La princesse de Clèves a ravi mon coeur de lycéenne de la fin des années 70. Délicatesse des sentiments, amour contrarié par le devoir et le respect... Heureusement que ce livre n'était pas obligatoire car je serai passée à côté. Je n'ai ,hélas, aimé que les livres qui ne m'étaient pas imposés...
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● Tout le talent de madame de Lafayette éclate dans "La Princesse de Clèves", roman passionnant où le style simple et élégant de la célèbre écrivaine fait merveilles.
Avec cette sobriété, cette simplicité et cette élégance, cette hauteur de vue qui la caractérise, la grande auteure française, nous livre un beau roman, plein de réflexions psychologiques et sociales subtiles.
Ce qui m'émerveille surtout, c'est l'art avec lequel madame de Lafayette raconte ces histoires… Elle sait m'envoûter avec ce style simple, beau, élevé, élégant…
Un excellent roman de madame de Lafayette !...

● Quel roman, oh, quel roman ! Novateur, comique, tragique… Et quelle façon de raconter a Madame de la Fayette !... Quelle façon admirable ! Ah, qu'elle me plaît, qu'elle me plaît, La Princesse de Clèves ! Que j'ai eu de plaisir à la lire, La Princesse de Clèves ! Que c'est plaisant ! Que c'est plaisant, que c'est plaisant, de lire ce roman extraordinaire ! Quel délice, tout simple ! Comme quoi, les grands artistes ne sont pas forcément ceux qui font les livres les plus élaborés. Steinbeck me l'avait déjà montré avec Des Souris et des Hommes et Madame de Lafayette me le prouve encore avec son très, très beau roman.
Magnifique !
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Tiraillée entre le devoir et la passion, Mme de Clèves incarne un amour tragique et destructeur. Mariée à un homme qui l'adore et dont la position la met au contact de la famille royale, la princesse de Clèves déçoit d'abord son époux par sa froideur, avant de le blesser mortellement par la passion qu'elle éprouve pour M. de Nemours, affection partagée. Trop sincère pour la cacher à celui qui devait le plus l'ignorer, elle ne peut venir à bout des soupçons qui l'accablent, si infondés soient-ils, et néglige ses devoirs envers les princesses de la cour. A la mort de son mari, elle est si hantée par la culpabilité et craint tant que la passion que M. de Nemours éprouve pour elle ne s'essouffle, qu'elle ne peut se résoudre à épouser l'homme qu'elle aime et dont le rang est digne du sien.
Sans cesse désignée, la société semble être la seule coupable, elle qui demande aux femmes de plaire à leurs maris et aux maris de séduire d'autres femmes. Finalement, la première faute n'est pas tant la passion que Mme de Clèves contracte pour un autre, que celle que son mari éprouve pour elle. Dans le contexte de la Renaissance si bien décrit par Mme de la Fayette, les rôles sont donc inversés, et les récits galants qui parcourent le roman ne font que le mettre en exergue. Indignée par l'hypocrisie de ses pairs, qui professent la morale et condamnent chaque manquement envers elle sans cesser de s'y soustraire, la princesse de Clèves refuse de voir sa faute non pas absoute mais affranchie par la mort de son mari, et se retire du monde à jamais. Elle le fait à raison, puisque l'amour de Nemours s'affaiblit finalement.
Un conte universel quoiqu'il paraisse si ancré dans son temps, et qui ne cesse d'interroger sur le message qu'il déploie.
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Un peut d'histoire sur mon blog...'

- L'histoire,
- le Style,
- L'Auteur,
- Pendant ce temps...

Lien : https://monjardinleslivres.b..
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Je viens de terminer ma relecture de la Princesse de Clèves de Mme de la Fayette, et mon dieu quel bonheur ! Ce livre est un pur délice.

Écrit au XVIIe siècle, le roman, qu'on peut qualifier en partie d'historique, évoque le temps de la cour des Valois, et donc du règne d'Henri II. Aux alentours de 1558-1559, on suit Mme de Clèves et l'évolution de son amour pour le duc de Nemours, auquel elle met un point d'honneur à résister. La vertu, la dignité, la fidélité à son mari M. de Clèves, qu'elle n'a jamais su aimer mais qui lui est pourtant si bon, le refus de céder aux pulsions passionnelles, à la jalousie et à la galanterie, sont autant de raisons qui guident son comportement, sa vie.

Si le début du roman est un peu fastidieux (beaucoup de détails historiques et de personnages nommés), dès que les sentiments des deux protagonistes se dessinent, le récit devient délectable, je n'avais qu'une seule hâte, savoir comment cette passion allait évoluer (car je ne me souvenais plus de la fin). Bref, un vrai coup de coeur littéraire !

Du coup, j'ai très envie de lire La Princesse de Montpensier, mais aussi les oeuvres de Mme de Sévigné et de Scudéry. Ces femmes, leurs plumes, leurs places dans la sphère intellectuelle du XVIIe siècle m'impressionnent tellement !
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e me souviens que lorsque j'étais en classe de première, en filière littéraire, on nous a donné un extrait de ce roman à préparer pour le bac. Ce fut l'année où je découvris la lecture et la littérature avec un grand L. Je me suis donc décidée à acheter le roman et le lire, juste pour le plaisir; et quel choc !
Ce roman est de toute beauté. Malgré le fait que je ne sois pas une amatrice de romans d'amour, j'ai trouvé ce livre bouleversant, rien que pour la magnificence de la langue avec laquelle fut rédigé ce dernier. Les mots coulent, le style est fluide, la plume est impeccable.
Ce roman est le reflet du courant auquel il appartient, la recherche de la perfection du mot, et l'amour comme thème central dont on débattait pendant des heures lors de la tenue des salons mondains. "La Princesse de Clèves" démontre l'importance des femmes dans la littérature, mais aussi les valeurs que doivent inculquer ces dernières, telles que l'honneur ou encore la fidélité ce qui, de mon point de vue, fait qu'il puisse être considéré comme didactique, plus particulièrement à travers le personnage de la mère qui consacrera toute sa vie à l'éducation de sa fille, faisant de cette dernière une femme respectable, avec de nombreux principes et de nombreuses valeurs.
Le Duc de Nemours et la Princesse de Clèves sont deux personnages représentatifs de l'idéal précieux : beaux, intelligents et gracieux. de fait, ils n'ont pas de défauts apparents. le roman de Madame de Lafayette n'en reste pas moins "réaliste" ou plus précisément "vraisemblable" dans la mesure où elle dépeint les dilemmes de l'amour auxquelles aurait pu être confrontée n'importe quelle dame de l'époque.
Ce livre sera un régal pour les amoureux de la langue. Un vrai petit bijou comme on n'en voit plus.
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La Princesse de Clèves (IV Partie)

Quand elle commença d'avoir la force de l'envisager, et qu'elle vit quel mari elle avait perdu, (...)______ qu'elle eut pour elle−même et pour monsieur de Nemours ne se peut représenter.

l´haine
l'amour
l'horreur
l' honte

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