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Citations sur Les amours de Psyché (12)

Éloge de l'amour

Tout l'Univers obéit à l'Amour ;
Belle Psyché, soumettez-lui votre âme.
Les autres dieux à ce dieu font la cour,
Et leur pouvoir est moins doux que sa flamme.
Des jeunes cœurs c'est le suprême bien
Aimez, aimez ; tout le reste n'est rien.

Sans cet Amour, tant d'objets ravissants,
Lambris dorés, bois, jardins, et fontaines,
N'ont point d'appâts qui ne soient languissants,
Et leurs plaisirs sont moins doux que ses peines.
Des jeunes cœurs c'est le suprême bien
Aimez, aimez ; tout le reste n'est rien.


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Lorsque les villes de la Grèce étaient encore soumises à des rois, il y en eut un qui, régnant avec beaucoup de bonheur, se vit non seulement aimé de son peuple, mais aussi recherché de tous ses voisins. C'était à qui gagnerait son amitié ; c'était à qui vivrait avec lui dans une parfaite correspondance; et cela, parce qu'il avait trois filles à marier. Toutes trois étaient plus considérables par leurs attraits que par les États de leur père. Les deux aînées eussent pu passer pour les plus belles filles du monde, si elles n'eussent point eu de cadette; mais véritablement cette cadette leur nuisait fort. Elles n'avaient que ce défaut-là, défaut qui était grand, à n'en point mentir; car Psyché (c'est ainsi que leur jeune sœur s'appelait), Psyché, dis-je, possédait tous les appas que l'imagination peut se figurer, et ceux où l'imagination même ne peut atteindre. ]e ne m'amuserai point à chercher des comparaisons jusque dans les astres pour vous la représenter assez dignement : c'était quelque chose au-dessus de tout cela, et qui ne se saurait exprimer par les lis, les roses, l'ivoire ni le corail. Elle était telle enfin que le meilleur poète aurait de la peine à en faire une pareille. En cet état, il ne se faut pas étonner si la reine de Cythère en devint jalouse. Cette déesse appréhendait, et non sans raison, qu'il ne lui fallût renoncer à l'empire de la beauté, et que Psyché ne la détrônât : car, comme on est toujours amoureux de choses nouvelles, chacun courait à cette nouvelle Vénus. Cythérée se voyait réduite aux seules Îles de son domaine; encore une bonne partie des Amours, anciens habitants de ces îles bienheureuses, la quittaient-ils pour se mettre au service de sa rivale.
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Il en est de l'amour comme du jeu :c'est prudemment fait que d'en apprendre toutes les ruses, non pas pour les pratiquer mais afin de s'en garantir. Si jamais vous avez des filles, laissez-les lire.
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L'époux que les Destins gardent à votre fille
Est un monstre cruel qui déchire les coeurs,
Qui trouble maint état, détruit mainte famille,
Se nourrit de soupirs, se baigne dans les pleurs.
A l'univers entier il déclare la guerre,
Courant de bout en bout un flambeau dans la main :
On le craint dans les cieux, on le craint sur la terre,
Le Styx n'a pu borner son pouvoir souverain.
C'est un empoisonneur, c'est un incendiaire,
Un tyran qui de fers charge jeunes et vieux.
Qu'on lui livre Psyché : qu'elle tâche à lui plaire :
Tel est l'arrêt du Sort, de l'Amour, et des Dieux.
Menez-la sur un roc, au haut d'une montagne,
En des lieux où l'attend le monstre son époux.
Qu'une pompe funèbre en ces lieux l'accompagne,
Car elle doit mourir pour ses soeurs et pour vous.
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- Je répondray, dit Ariste, que les mortels sont mortels quand ils pleurent de leurs douleurs, mais quand ils pleurent des douleurs d'autruy ce sont proprement des Dieux.
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Mais Psyché n'en était qu'à prendre plus facile,
Car pour un qu'ils cachaient elle en soupçonnait mille ;
Leurs anneaux, leurs boucles, leurs noeuds,
Tour à tour de Psyché reçurent tous des voeux ;
Chacun eut à part son hommage.
Une chose nuisit pourtant à ces cheveux ;
Ce fut la beauté du visage.
Que vous en dirai-je ? et comment
En parler assez dignement ?
Suppléez à mon impuissance ;
Je ne vous aurais d'aujourd'hui
Dépeint les beautés de celui
Qui des beautés a l'intendance.
Que dirais-je des traits où les Ris sont logés ?
De ceux que les Amours ont entre eux partagés ?
Des yeux aux brillantes merveilles,
Qui sont les portes du désir ;
Et surtout des lèvres vermeilles,
Qui sont les sources du plaisir ?
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Les voici, dit ce couple ; et nous vous assurons
De la clarté que fait la lampe.
Pour le poignard, il est des bons,
Bien affilé, de bonne trempe ;
Comme nous vous aimons, et ne négligeons rien
Quand il s'agit de votre bien,
Nous avons eu le soin d'empoisonner la lame :
Tenez-vous sûre de ses coups ;
C'est fait du monstre votre époux,
Pour peu que ce poignard l'entame.
A ces mots un trait de pitié
Toucha le coeur de notre Belle :
Je vous rends grâces, leur dit-elle.
De tant de marques d'amitié.
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Ce méchant couple amenait avec lui
La curieuse et misérable envie.
Pâle démon que le bonheur d'autrui
Nourrit de fiel et de mélancolie.
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L'architecte y posa les vivantes images
De ces objets divins, Cléopâtres, Phrynés,
Par qui sont les héros en triomphe menés.
Ces fameuses beautés dont la Grèce se vante,
Celles que le Parnasse en ses fables nous chante,
Ou de qui nos romans font de si beaux portraits,
A l'envi sur le marbre étalaient leurs attraits.
L'enchanteresse Armide, héroïne du Tasse,
A côté d'Angélique avait trouvé sa place.
On y voyait surtout Hélène au coeur léger,
Qui causa tant de maux pour un prince berger.
Psyché dans le milieu voit aussi sa statue,
De ces reines des coeurs pour reine reconnue.
La Belle à cet aspect s'applaudit en secret,
Et n'en peut détacher ses beaux yeux qu'à regret.
Mais on lui montre encor d'autres marques de gloire
Là ses traits sont de marbre, ailleurs ils sont d'ivoire
Les disciples d'Arachné, à l'envi des pinceaux,
En ont aussi formé de différents tableaux :
Dans l'un on voit les Ris divertir cette Belle ;
Dans l'autre les Amours dansent à l'entour d'elle ;
Et sur cette autre toile Euphrosine et ses soeurs
Ornent ses blonds cheveux de guirlandes de fleurs.
Enfin, soit aux couleurs, ou bien dans la sculpture.
Psyché dans mille endroits rencontre sa figure ;
Sans parler des miroirs et du crystal des eaux,
Que ses traits imprimés font paraître plus beaux.
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C'est pourquoi nous dirons en langage rimé
Que l'empire flottant en demeura charmé.
Cent Tritons la suivant jusqu'au port de Cythère
Par leurs divers emplois s'efforcent de lui plaire.
L'un nage à l'entour d'elle ; et l'autre au fond des eaux
Lui cherche du corail et des trésors nouveaux :
L'un lui tient un miroir fait de crystal de roche ;
Aux rayons du soleil l'autre en défend l'approche.
Palémon qui la guide évite les rochers :
Glauque de son cornet fait retentir les mers :
Thétis lui fait ouïr un concert de Sirènes :
Tous les Vents attentifs retiennent leurs haleines :
Le seul Zéphyre est libre, et d'un souffle amoureux
Il caresse Vénus, se joue à ses cheveux ;
Contre ses vêtements par fois il se courrouce.
L'onde pour la toucher à longs flots s'entrepousse ;
Et d'une égale, ardeur chaque flot à son tour
S'en vient baiser les pieds de la mère d'Amour.
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