Aussi- est il besoin de le répéter ? le combat contre le sexisme est d'abord le combat contre tout ce qui, dans les attitudes, les mots, les plaisanteries, les gestes, les intentions, se trouve perverti par ce chancre mental de l'approbation.
On ne peut donc que toujours prêcher la liberté, et encore la liberté, et il faut renverser toute barrière, toute étroitesse artificielle, car il est plus sage de faire confiance aux voix du désir qui s'élèvent du sein de l'être humain, même lorsqu'elles s'expriment de travers, qu'à des théories préconçues et falsifiées. -
Cela dit, aujourd'hui dans un monde où les réseaux sociaux - ne devrait-on pas les qualifier d'sociaux ? - déversent, le plus souvent sous couvert d'anonymat, des torrents de violence, de brutalité, de vulgarité, de bêtise agressive, il serait peut-être temps de prendre la mesure du pouvoir des mots, de leur in fluence sur les manières d'être.
On a coutume de dire que les paroles s'envolent, que les écrits restreint. C'est sans doute vrai juridiquement. Mais c'est largement inexacte au plan psychologique et social. Si les mots s'envolent, c'est pour aller se nicher dans l'inconscient de l'homme d'où, un jour ou l'autre, sous l'effet d'un stimulus plus ou moins prévisible, ils rejailliront, convertis en actes. Le venin est là, avant tout.
Il en va de même des lois. Montaigne le notait déjà en son temps - XVI e siècle - dans ses Essais.- Les femmes ont raison de se rebeller contre les lois parce que nous les avons faites sans elles -, écrit-il avec une belle et cinglante lucidité.
Aussi, quitte à paraitre candide, passéiste ou conformiste, nous insisterions sur l'importance qu'il y a à se parler avec respect. Tout simplement parce que le mot respect - fait souche commune, étymologiquement, avec - répit - .
Autrement dit, le mot porte en lui l'expression d'une trêve dans l'animosité ou la violence.
Ce n'est pas rien.
Dans le milieu professionnel, bien qu'on s'évertue à le nier, le sexisme ne cesse de sévir, de prospérer même.
Nous avons vu qu'il n'y a rien d'innocent dans le choix des mots.
Le mannequin a toujours été ce que le mot désigne, un objet, une chose.
La prostituée qui vend son corps nous jette au visage ce que nous sommes, ce que sont nos sociétés, ce qu'est leur logique de fonctionnement. Cette logique imparable selon laquelle tout est marchandise. Car, effectivement, tout est ou devient à terme marchandise.
- Vous seules savez donner à tous ce gout du travail, ce sens de la discipline de la modestie, du respect qui font les hommes sains et les peuples forts. Vous êtes les inspiratrices de notre civilisation chrétienne. -