Labarrière reprend quantité de mythes antiques mettant en scène des femmes - déesses ou mortelles. Si le titre et la quatrième de couverture laissent imaginer que les sources du sexisme seront analysées dans cet ouvrage, il n'en est en fait rien. Il est bien entendu intéressant de (re)découvrir les légendes fondatrices de notre culture occidentale mais pour ce qui est de l'analyse, on repassera ! En lisant les extraits ci-dessus, on a quasi tout lu. Alors, bien sûr, libre à nous de chercher la symbolique nous-mêmes à travers ces histoires... en se détachant de la vision partiale de l'auteur qui semble croire que seules les femmes en prennent pour leur grade dans la mythologie alors que les hommes - dieux ou mortels - sont également mis sur le grill sans que leur soit épargné l'étalage de leurs défauts et mesquineries.
A lire si l'on veut découvrir des récits de figures mythologiques féminines, pas si l'on connaît déjà et qu'on s'intéresse plutôt à l'égalité des genres.
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La beauté des déesses et des mortelles - nous venons de le voir avec Pandore - est une constante des récits mythologiques. On peut dire que s'insinue ainsi, dès l'origine culturelle de l'Occident, le diktat de la beauté, encore aujourd'hui insidieusement imposé à la femme. Il suffit de regarder n'importe quelle publicité, d'ouvrir n'importe quel magazine de mode, et même d'observer le recrutement des présentatrices et journalistes des chaînes télévisées pour constater que, malgré tous les beaux discours de dénégation, la beauté demeure un critère non seulement de valorisation féminine, mais, plus sournoisement, de légitimité. Ce critère, tellement déterminant à toutes les époques, qu'on le veuille ou non, trouve donc aussi, du moins en partie, son origine dans la culture mythologique.
Comme nous l'avons suggéré, des oeuvres d'artistes les plus considérables jusqu'aux lieux communs des dîners en ville et aux plaisanteries de bistrot, les travers, les vices, les imperfections dont est si commodément affublée la créature féminine mythologique - la créature féminine quasi originelle donc - se perpétuent, indéfiniment adaptés et mis au goût du jour, mais tout aussi indéfiniment caricaturaux, pour ne pas dire exclusivement négatifs, injustes, avilissants et dégradants.
Le thème mythologique de la puanteur envoyée aux femmes de Lemnos en châtiment n'est pas qu'anecdotique. Il revêt même une importance toute particulière. Il apparaît en effet comme la source du préjugé anti-féminin terrible qui se perpétuera durant des siècles, préjugé exprimé, tant oralement que par écrit, dans une formule lapidaire, répétée à 'envi de l'Antiquité aux derniers soubresauts de la chasse aux sorcières en Occident, à la toute fin du XVIIe siècle: "La femme pue."
On ne peut s'étonner que la femme - Cassandre et bien d'autres dans ces légendes - accumule tant de mauvais traits quand on sait que, dès l'origine, elle est conçue comme un châtiment infligé aux mortels, aux hommes donc.
On induit l'idée que cette femme - "la" femme en général - est soit une forcenée de la vertu, soit une forcenée du sexe. Sainte ou salope, pour dire les choses tout net. Le préjugé, on le sait, fera florès...
Les grandes arnaques sont révélatrices de leur époque. C’est ce que démontre l’écrivain et journaliste Dominique Labarrière dans son nouveau livre qui raconte 12 des plus grandes arnaques de l’Histoire. Dominique Labarrière. – « 12 arnaques qui ont changé l'Histoire », de Dominique Labarrière est publié aux éditions Pygmalion.