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3,62

sur 49 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle reconversion originale pour cet homme qui après avoir embarqué avec les plus grands comme Éric Tabarly ou Olivier de Kersauson décide après douze ans de navigation et deux tours du monde de se lancer dans la production de fraises, à Plougastel.
Incroyable, mais vrai !
"On cassait beaucoup, beaucoup trop... Et j'en ai eu ma claque de passer ma vie en chantiers interminables. Je débarquais donc du grand catamaran". Alain Labbé avait depuis longtemps déjà un projet d'écriture et décide donc de partir en Dordogne chez son ami Jean-Claude et c'est là-bas après quelques aventures singulières qu'il va faire connaissance avec Anne-Marie et l'épouser, elle restant en Dordogne avec son fils et lui trouvant du travail à Brest dans un chantier naval. Lorsqu'elle sera enceinte, la décision de vivre tous en Bretagne s'impose, mais voilà que le travail cesse et notre homme se retrouve au chômage. Et c'est là que sa décision de devenir producteur de fraises va prendre corps.
Si j'ai un peu peiné au départ à rentrer dans ce récit, cela n'a pas duré. En effet, difficile de résister à la gouaille d'Alain Labbé lorsqu'il nous conte son aventure, cette aventure terrestre qui n'a rien à envier à son aventure maritime. C'est d'abord l'histoire de la fraise que l'auteur partage avec son lecteur, puis comment il va, au début, pour diversifier, élever des poules en même temps qu'il produira des fraises et ainsi ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier... C'est avec plaisir que nous le suivrons sur les marchés et apprécierons ses bons ou mauvais mots aux clients selon leur attitude. Il nous fera découvrir également comment il procède pour choisir son personnel, que ce soit les cueilleurs ou les vendeuses. Tout cela dans un style très imagé. Mais, bien qu'il ait choisi de plein gré cette sorte de retour à la terre, ce fruit pour lequel la question : ça rougit ? est le départ de la saison, devient vite un peu tyrannique, d'autant que le côté financier se pose. La solitude et l'angoisse sont deux sentiments qui peuvent vite s'emparer du producteur qu'il est devenu.
Les rencontres avec Madame Cariou de la banque, puis, plus tard avec le psy sont particulièrement réalistes.
Le fait d'avoir choisi de narrer ce quotidien sur une année est à mon avis un bon choix car il permet au lecteur de bien comprendre le déroulement de la production et la vie inhérente à celle-ci.
Si Alain Labbé a délaissé la navigation pour les fraises, il n'a pas pour autant oublié celle-ci. Tout au long de l'ouvrage, allusions et comparaisons entre les deux activités, sont omniprésentes, apportent beaucoup de variété et de poésie à celui-ci et ne sont pas sans intérêt. Pour exemple, le rapprochement entre les longues cueillettes et la vie collective sur un bateau de course.
Le bateau fraise, à la fois témoignage de la vie d'André Labbé et documentaire sur les producteurs de fraises se lit comme un véritable roman, émaillé d'anecdotes savoureuses. Belle réussite pour un premier livre. À suivre...

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Après avoir parcouru les océans pendant des années, Alain Labbé a jeté l'ancre. Son nouvel horizon est fait de bâches, de buttes de terre et du brouhaha des marchés. L'errance, il la réserve à sa vie de couple, aussi mouvante qu'en mer moutonneuse. Après une courte formation qui tourne autour la culture des artichauts ou des choux, c'est avec la fraise qu'il entamera sa carrière d'agriculteur. Sans aides financières : il est trop vieux !

Si le fruit rouge parfumé qui annonce les beaux jours arrive assez tard sur le marché pour y rester quelques semaines, il représente en coulisse une année complète de travail ingrat. A peine un court répit en décembre. Et tout au long de l'année, l'angoisse des intempéries, des aléas de la météo et de la pénurie de main d'oeuvre !

C'est tout cela que nous conte Alain Labbé, mêlant habilement le lexique de la voile au discours terrien. Loin d'être pleurnichard, le discours n'est cependant pas angélique. Mais tout passe quand l'humour donne le recul nécessaire pour ne pas sombrer.
On y retourne l'ambiance de la Bretagne terrienne, qui survit comme elle peut.

Le travail est ingrat, mais les rencontres peuvent aussi illuminer un quotidien rude.

Ce témoignage d'un parcours atypique (mais les parcours typiques ne sont ils pas en passe de devenir atypiques ?) est intéressant car bien écrit et instructif.

256 pages libretto 1er juin 2023
#Lebateaufraise #NetGalleyFrance
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Je devais sortir de ma zone de confort pour une lecture et n'aimant pas les fraises, mille excuses à l'auteur. Je pensais sombrer dans une histoire bien terre-à-terre (cela va de soi) avec cette histoire d'exploitation agricole.
Mais que nenni l'auteur est un conteur qui nous embarque dans ses joies et ses soucis. Cerise sur le gâteau, on y parle de mer, de navigateurs, d'aventure.
« Mon Dieu, ai-je pensé aussitôt, ça y est , on en vient à Kersauson… Quelle fatalité, toutes ces soirées vers Brest, où on arrivait toujours à ce type, où on se tournait immanquablement vers la personne présente qui le connaissait ou avait navigué avec lui. Ce marin était-il si terrible que cela en mer ? On aurait bien aimé qu'il soit ainsi, qu'il en demeure au moins un, de ces monstres de capitaines d'autrefois, de ces pirates d'antan, de ces Loup Larsen qui battaient leurs hommes à toute heure ! Sans doute faut-il toujours dépeindre l'homme dans la couleur que l'on attend. Mais que pouvais-je dire d'un type si tourmenté dont l'extrême sensibilité ajoute encore à la complexité ? »
Larguons les amarres passons de mer d'huile à forte tempête.
C'est avant tout l'histoire d'un marin qui navigue à vue avec ses fraisiers.
« En octobre les tunnels ont été débâchés avant les premières tempêtes d'hiver. Ces bâches pèsent cent cinquante kilos et mesurent cinquante-cinq mètres de long. Une fois à terre, roulées ou pliées, elles sont aussi inoffensives qu'un spinnaker ferlé dans son sac. »
C'est parfois houleux mais souvent savoureux.
On y découvre les marchés, les clients, les cueilleurs, sa vie privée, ses galère. C'est drôle, frais.
J'ai moins aimé son escapade en Dordogne. L'histoire du corbeau et du renard m'a secouée même si…
On comprend le désir d'Alain Labbé de passer de la mer aux fraises par goût des choses simples, de l'aventure et surtout cette façon de se contenter de peu.
On s'aperçoit que l'important est d'aimer suffisamment ce que l'on fait pour en supporter les désagréments que ce soit en mer ou dans les champs, rien n'est jamais parfait.
À ma grande surprise ce fut une belle découverte. Il ne me reste plus qu'à hisser les voiles vers d'autres lectures.
Merci aux éditions Libretto
#Le bateau-fraise # Challenge NetGalley 2023
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Après plusieurs années à naviguer sur les mers du monde aux côtés d'Olivier de Kersauson et autres, Alain Labbé s'installe à Plougastel, en tant que producteur de fraises. Un milieu difficile qu'il essaye de nous décrire avec ses mots et à travers les rencontres.
Ce petit livre est un régal à découvrir ! Alain Labbé raconte sa vie de producteur de fraises, ce fruit qui a les faveurs d'une bonne partie de notre pays pour sa couleur, sa forme, son goût ! Il a attiré aussi bien les petits que les grands au marché. Derrière ce petit plaisir il y a beaucoup de travail, des difficultés pour y arriver et Alain Labbé se sent seul ou pousse parfois dans la misanthropie. J'ai beaucoup aimé la description de ces petits moments même si j'ai eu du mal au début avec les retours dans le passé et les souvenirs en mer, la séparation n'était pas assez nette. Ses dialogues avec l'Assassin, Florence ou d'autres font sourire.
Après avoir fini, on a envie de se trouver sur un marché à Plougastel, ou environs, pour goûter quelques fraises d'Alain.
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Les fraises, vous connaissez ? Ce fruit sympathique qu'on trouve sur les étals à partir du mois de mai et qu'on peut décliner sous tellement de formes ? Charlotte aux fraises, tartes aux fraises, confiture de fraises, tiramisu aux fraises, soupe de fraises, coulis de fraises, glace à la fraise ……
Mais derrière ce petit fruit rouge, mesurez-vous tout ce qu'il y a ? Moi, en tout cas je me suis arrêtée à la phase cueillette. En effet, ayant il y a quelques années été mise à contribution pour m'occuper du potager de mes parents pendant leurs congés, j'ai dû cueillir quelques kilos de ces fruits. Il avait plu pendant une semaine avant que je puisse les cueillir et je ne risque pas d'oublier : des fruits gorgés d'eau qui s'écrasaient sur mes doigts et il y avait plein de serpents et d'araignées…Bon, oui, j'exagère un peu, il y avait plein de vers de terre et d'araignées….
Bref, suite à cet épisode , j'éprouve encore plus de respect pour les producteurs de fraises !
Autant dire que le livre d'Alain Labbé qui a fait ce choix de vie et professionnel de devenir producteur de fraises. Et pas n'importe quelles fraises : les fraises de Plougastel.
Et quelle belle tranche de vie. Alain Labbé, avoir vécu des aventures maritimes au bout du monde en compagnie d'Eric Tabarly et Kersauson par exemple, décide de changer diamétralement de vie. Cette fois ci il va devenir un vrai terrien en devenant producteur de fraises.
Le style de l'auteur est agréable à lire, vivant avec toutes ses anecdotes qui implante vraiment son histoire dans notre quotidien.
Sympathique.
Encore merci à Babelio et son opération masse Critique privilégiée ainsi qu'aux éditions Phébus pour l'envoi de ce livre.
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Navigateur au long cours, parfois seul, parfois en compagnie de Tabarly ou de Kersauson, Alain Labbé décide de tout plaquer le jour où la navigation n'est plus simplement synonyme d'aventure, mais plutôt de profits, de sponsors, de voiliers toujours plus grands et toujours plus performants. Après un passage par la Dordogne chez un ami pour écrire un livre, qui ne sera pas publié, il reviendra en Bretagne, à Plougastel, avec épouse rencontrée dans le Sud, et enfant, pour devenir producteur de fraises. Ainsi, depuis 1999, il fait le tour des marchés, vit au rythme de la saison des fraises, survit tant bien que mal aux aléas divers et variés des récoltes ...

En vingt chapitres, qui se déroulent notamment au fil des mois et de ce qu'il s'y passe quant à la production de fraises, il nous raconte, avec une certaine fraîcheur, malgré la difficulté du métier, son quotidien, le tout ponctué de souvenirs de navigation, de souvenirs de la Dordogne également, en un ensemble un peu trop pêle-mêle à mon goût.

Une lecture pas inintéressante, mais qui ne me marquera pas plus que cela, finalement.

Je remercie les éditions Libretto et NetGalley de m'en avoir permis la découverte.
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Une envie de fraise ? Ce n'est pas le début de l'histoire d'une future maman mais le rêve d'un homme, d'un navigateur, compagnon des mers, pendant douze ans, des plus grands : Tabarly, de Kersauson, Loiseau. En 1999, il décide de changer de bâtiment pour se convertir et se ressourcer dans des serres sur la presqu'île de Keraliou, haut lieu de la fraise de Plougastel. de la navigation, il va passer à la culture. Dans le bateau Fraise, il raconte sa reconversion avec son regard aiguisé de marin, il convoque ses connaissances météo, il reconstitue un microcosme entre camelots des marchés finistériens. Ainsi, chaque événement heureux ou difficile dans sa vie de paysan vendeur est prétexte à se remémorer ses aventures maritimes qu'il ne regrette pas mais qui montrent qu'il n'a pas choisi la facilité car être agriculteur engendre beaucoup de stress et n'est pas une sinécure. Ce témoignage nous fait entrer dans un monde laborieux qui procure pourtant tant de plaisirs à ses acheteurs dès le mois de mai. Sa rondeur vermillon, sa fragrance inégalable nous font saliver à sa vue dans ses typiques paniers ! La couverture de l'ouvrage, fort réussie, invite au voyage au pays des fraises. Embarquement immédiat !
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Merci Babelio et les éditions Phébus pour cet envoi qui s'est révélé très intéressant.
J'ai vraiment apprécié le récit de cette reconversion courageuse et la sincérité des propos d'Alain Labbé.
On ne peut qu'admirer cet homme courageux, d'abord en mer puis sur terre. Moi qui hésite à entrer dans mon bain, je ne peux pas comprendre comment des hommes peuvent s'embarquer sur des coques de noix et traverser les océans, sur ou même au-dessous des eaux (pour les sous-mariniers).
J'espère que notre auteur reprendra très vite sa plume pour nous compter une de ses traversées épiques. En tout cas, la mythologie de ces valeureux marins en prend un coup lorsque l'on apprend quelles sont les conditions sanitaires et relationnelles de tels périples.
Côté terre, on réalise aussi la dureté du travail de ces agriculteurs et maraîchers qui peinent du matin au soir, weekends compris pour nous nourrir. C'est une existence toute aussi dure où il faut la même résistance physique et morale qu'au marin. Et on réalise très bien cela à la lecture de ce livre.

Enfin et surtout, on pouvait craindre un de ces multiples ouvrages écrits à la va-vite ou par des tiers laborieux qui fleurissent actuellement sur toutes sortes de métiers. Il n'en est rien et Alain Labbé écrit très bien. Beaucoup mieux même que pas mal d'auteurs actuels poussés par des éditeurs vénaux et les lois débiles du marché littéraire.
Labbé a un évident don de l'observation, probablement développé en mer et qu'il applique à tout ce qui l'entoure. Mais ce n'est pas suffisant si l'on est incapable de retranscrire avec talent et justesse ses vues. Or son style est précis, fin souvent tendrement ironique et certains passages du livre m'ont rappelé le meilleur de Jules Renard.
Le livre de cet "éleveur" de fraises et de mots mérite donc le détour !

Ps: pour l'envoi de la barque de fraises de Plougastel, je communique volontiers mon adresse en mp :)
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"Ici comme en mer, la tempête est un piège dont on ne peut se défaire de la main gauche, celle du passé, des heures précédentes." (152)

Qui aurait cru que cette phrase, anodinement notée au fil de ma lecture, prendrait une dizaine de jours plus tard, alors que je m'attelle à l'écriture de cette critique, un sens neuf et dramatique ? L'avis de tempête, pourtant, était à portée de connaissance de qui voulait bien prendre la peine de s'informer. Les décideurs à l'œuvre ont temporisé, le peuple que nous sommes plie aujourd'hui l'échine. le bateau coronavirus réduit les marchés de plein vent au silence. Seuls les goélands sur les toits ont encore le droit de gueuler et de flotter ici et là au gré de leur instinct.

"Les enfants entrent dans la danse. Les quatre, six ans, me fascinent. Leur front affleure l'alignement des barquettes devant moi. Tandis que le mère ou la grand-mère achète, le regard de l'enfant va des fraises à mes yeux. Un sur dix me vole une fraise." (126)

Ces marchés qu'Alain Labbé décrit avec l'encre de la tendresse et de l'humour. Ses portraits sont campés en une phrase, d'un seul trait de crayon. le regard posé sur la silhouette esquissée, on désire la rencontre, frôler d'un plus près "l'engeance hilare" des producteurs de fraises ou la "femme nue, les cheveux élégamment relevés par une immense fougère". Tel Manu Larcenet dans "Le retour à la terre", il a sa Mortemont : c'est l'Assassin. Personnage aussi inquiétant qu'intrigant, dont le caractère désastreux donne du sel aux situations les plus anodines.

"Je patiente, la porte du tunnel en main tel un larbin, alors que tout un tas de bourdons se présentent pour entrer. Je les vois arriver de loin, petits points zigzaguant dans la clarté du ciel. Quand je referme, pensant que tous sont revenus, un autre arrive et tournoie nerveusement devant la porte close. J'ouvre et je l'engueule." (104)

Portier pour chat, c'est très courant. Mais portier pour bourdons... ! Rien que du vécu, dans ce récit, mais qu'Alain Labbé, en conteur habile et attentif aux vibrisses émotionnelles de son public, réinvente, met en scène et en couleurs... laisse mûrir jusqu'à plein épanouissement en somme, avant de l'offrir en barquette.

[Lu dans le cadre de ces fabuleuses masses critiques]


Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Intriguée par le titre et attirée par un livre se déroulant en Bretagne, je me suis laissée tentée par ce récit.

Je ne connaissais pas ce navigateur, mais j'ai été enchantée par ces souvenirs de navigation auprès des navigateurs plus connus, plus médiatisés mais également par sa reconversion d'agriculteur.
Malgré ce que l'on pourrait penser, beaucoup de points communs entre ces deux vies de labeur, de co-dépendance à la météo, à la Nature - tout comme le titre fait référence.

Alain Labbé met à l'honneur tous ces agriculteurs, maraichers, ... qui triment dur, les mains dans la Terre pour nourrir la France.
L'écriture est sincère, avec une pointe d'humour qui nous font tourner les pages et être touché.

A mettre entre les mains de tout le monde pour se rendre compte de ces métiers essentiels et tellement dévalorisés.
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