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Critique de tienstiensolivier


Et bien merde, ça c'est con. Je viens d'écrire mon billet sur l'"Éloge de la fuite" d'Henri Laborit et alors que je m'apprêtais à le relire pour vérifier si je n'avais pas écrit trop de bêtises, paf ! Perdu, disparu.

Voici donc un condensé de mes notes.

Pour autant que je m'en souvienne, c'est en écoutant Albert Dupontel qui évoquait Henri Laborit et son "Éloge de la fuite" dans une interview que je me suis dit que cette lecture pourrait me plaire. Merci donc d'abord à lui.

Première impression : comment associer "éloge" et "fuite"?
En effet, fuir selon moi n'a rien d'elogieux ou de glorieux. Jusqu'à cette lecture évidemment.

Et au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture, je pensais à cette phrase de Jiddu Krishnamurti" : Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade."

Et donc, pour s'adapter à cette société malade, basée sur la compétition et le rendement, on peut faire autrement que se goinfrer d'antidépresseurs, de tranquillisants ou autres anxiolytiques...

Je cite l'auteur :
"Il y a plusieurs façons de fuir. Certains utilisent les drogues dites psychogènes. D'autres la psychose. D'autres le suicide. D'autres la navigation en solitaire.
Il y a peut-être une autre façon encore : fuir dans un monde qui n'est pas dans un monde, le monde de l'imaginaire."

Et là, je suis redevenu Peter Pan. Waouw!!

Et puis, je me souviens avoir lu cette réflexion de Georges Brassens qui va, il me semble dans le même sens que ce qu'écrit Laborit:
" J'écris parce que, le monde dans lequel on est, ne me convenant pas, je créais un monde parallèle dans lequel je fais ce que je veux."

Je pensais aussi à Jean Genêt qui parle de la prison comme de son "havre de paix" et qui s'évade à force de fantasmes et d'imagination.

Enfin, je repensais à Morel, le personnage des "Les racines du ciel", le roman de Romain Gary.
Morel, militant jusqu'au-boutiste, épicentre du roman avec sa quête absolue de la fin de la destruction des éléphants, raconte une histoire qui lui est arrivée dans le camp où il était prisonnier des nazis. Un certain Robert rentre un jour dans le block comme s'il avait une femme à son bras, exhorte ses camarades d'infortune à reconsidérer leur quotidien en fonction de cette femme imaginaire, et de se conduire en hommes. Refusant de livrer l'image au commandant mécontent de la métamorphose trop positive du moral des prisonniers, Robert se retrouve enfermé un mois en cellule, en revient affaibli mais «sans trace de défaite dans les yeux». Pour résister, il avait trouvé autre chose : «Donc, quand vous commencez à souffrir de claustrophobie, des barbelés, du béton armé, du matérialisme intégral, imaginez ça, des troupeaux d'éléphants, en pleine liberté, suivez-les du regard, accrochez-vous à eux, dans leur course, vous verrez, ça ira tout de suite mieux…»

Pour celles et ceux qui me feront le plaisir de lire ce billet, désolé de ces écarts mais c'est parfois à travers des exemples que je m'iprègne mieux de que je viens de lire.

L'essai de Henri Laborit ne se limite bien sûr pas à mes quelques élucubrations. C'est un petit livre écrit en tout petit avec un interligne très serré mais c'est un livre dense, très dense.

Livre qui fait partie des rares bouquins que je relirai parce que j'en apprendrai encore bien davantage tant les différents concepts développés par Henri Laborit sont riches, qu'il s'agisse du libre arbitre, de la foi, de la liberté, l'amour, la mort pour n'en citer que quelques uns.
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