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Citations sur Cartographie de l'oubli (25)

... l'Afrique n'appartenait plus aux Africains, elle était aux Européens, qui avaient gagné le droit de vie et de mort en ce début de siècle [XXe].
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Il s'imagina les petits-bourgeois, après le déjeuner du dimanche, buvant un cognac de France et devisant sur la race humaine, leurs femmes coincées dans un corset, plaignant les soldats obligés de se confronter à ces " nègres ". Et leurs enfants, qui, dès leur plus jeune âge, entendaient ces théories, qui n'avaient rien vu de la vie mais qui savaient mépriser ce qui était différent.

(Extrait chapitre 10 : Windhuk [Namibie], 2 janvier 1894)
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Les hommes normaux ne savent pas que tout est possible.

David Rousset
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À dix-neuf ans, il ne savait pas s'il aurait accepté cette mutation dans le Sud-Ouest africain s'il avait su qu'aujourd'hui il serait là, marchant au beau milieu de ce désastre. Il ne savait même pas s'il aurait accepté de venir au monde. Seulement, on ne lui avait jamais posé la question. Jamais. Des ordres, encore des ordres. Il y était soumis depuis l'enfance.
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"L'enfer semblait avoir élu domicile ici. Trente ans que le protectorat avait été déclaré. Trente ans pour en arriver là. Pour voir des jeunes tirer sur des enfants sans défense, pour voir des femmes se faire écraser par des chevaux lancés au grand galop. Trente ans pour un ordre d'extermination.

Certains fous allaient jusqu'à violer les cadavres. Chacun leur tour, ils jouissaient sur le corps déjà roide d'une femme."

p.377
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Sommes-nous réduits à une simple filiation?
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"Je me suis intérressé à l'héritage, le mien, celui de mon pays. J'ai appris ce débarquement de colons qui ont fait main basse sur un sol qui n'était pas le leur, j'ai appris l'horreur, mais je n'ai pas su quoi en faire. J'ai vu de mes yeux le monde qu'ils ont voulu bâtir et celui qu'ils ont voulu effacer. J'ai essayé de tracer des lignes, de recouper des événements entre eux, de trouver des correspondances pour me réapproprier ma propre histoire, mais chaque fois que je me faisais un jugement, il était tout de suite remis en cause. J'étais jeune et je découvrais à quel point l'Histoire qu'on maintient vivante est modulable et subjective. Le Sud-Ouest africain a été une répétition avant le grand bal. La modernité avant l'heure. Mais personne ne voulait m'écouter. "
p.112
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"- Rompez maintenant, et allez prévenir Heinz. Qu"il sorte un peu la tête de l'eau. Tuer un homme n'est pas une chose si affreuse, ce n'était même pas un Blanc."
p.47
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Pavlov avait dit vrai .C’est un combat qui avait débuté .Le Sud-ouest africain leur apparut soudain comme un endroit terrible. Cette terre allait être le théâtre d’atrocités.
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Posé sur l'arête de la dune, Arthur était stable, mais Jakob bascula en arrière. Il se releva et vint s'asseoir à côté de son ami, couvert de sable. "On l'a fait", dit-il en enroulant les bras autour de ses jambes. Le soleil, au loin, éclairait la figure d'Arthur. Quelle sensation, après avoir été enfermé des mois à l'infirmerie. Sur le sable, des ombres s'allongeaient à l'infini.
Des touffes d'herbes éparses, vertes, jaunes.
La respiration d'Arthur semblait normale.
Des kilomètres de dunes rouges s'éveillaient à la lueur du matin et dévoilaient leurs charmes colorés. Dans des couvettes, le sol était de sel tandis que des arbres millénaires pourrisaient ici. Pas loin, un troupeau d'oryx passait. Arthur fut ému de ce paysage. Tant de formes à imaginer, d'histoires à inventer. Il voulut remercier Jakob, mais les mots qui se formaient dans son esprit étaient trop pathétiques, alors il garda le silence.
Il posa la paume sur le sable, qui était encore frais, y enfouit sa main.
La nature rappelait ses droits. Un endroit vierge de trace humaine, un paysage si accidenté que l'homme dût s'avouer vaincu. Dernier bastion avant la modernité, Éden coincé entre Windhuk et Swakopmund.
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