Je tiens à mes livres, même s'ils sont en format de poche et usés. J'aime les voir. Je lis les titres sur la tranche et les sensations de la lecture me reviennent, je revois ce qu'ils ont changé en moi. Cela m'aide à vivre. J'en ai besoin. Point.
Je tiens à mes livres, même s'ils sont en format de poche et usés. J'aime les voir. Je lis les titres sur la tranche et les sensations de la lecture me reviennent, je revois ce qu'ils ont changé en moi. Cela m'aide à vivre. J'en ai besoin. Point.
Il avait aimé cela, cette absence d'engagement qu'il qualifiait secrètement de retour à l'enfance, là où les choses sont légères, là où se prend et se donne du gratuit.
Vincent se trouva sexy comme une saucisse de Strasbourg trop cuite.
Puisque aucune foi ni aucune loi ne me retient sur terre de force et ne m'empêche de prendre la mesure du vide, de l'absence totale qui m'attend, puisque seule l'interdiction que je m'impose à moi-même me tient lieu d'assurance sur l'avenir, ne pas décider de disparaître avant mon père et ma mère, serment que je respecterai aussi longtemps qu'il est en mon pouvoir de rester en bonne santé, puisqu'il est exclu de choisir le rien à la place du pas grand-chose, de se poser même la question, de peser même le pour et le contre, pour quelques années encore, puisque j'ai demandé au hasard et à mon usine souterraine d'orienter mes choix et rencontres fortuites vers une possibilité de connaître l'amour, ne serait-ce qu'une fois, de traverser cette vallée-là, d'y séjourner le temps de sentir dans ma chair que la vie, même sans sens, vaut, j'accepte à l'avance les déconvenues, leurres, chausse-trapes, y survivrai, car il s'agit de rester encore, et, tant qu'à faire, ménager la possibilité d'être prêt le jour où ce paysage espéré s'ouvrira devant moi. Aujourd'hui, Estelle, j'escalade avec confiance les derniers hectomètres de rochers qui me séparent de la vue sur ce qui suit, j'accepte à l'avance ce que je vais découvrir derrière le sommet que j'aperçois, je ne cherche pas à l'imaginer, tout juste m'y rends, disponible.
Estelle (...) dit qu'elle se sentait à contre courant, en pleine libération quand l'époque demandait aux femmes de se "libérer de la libération obligatoire", de ne pas se sentir obligées de travailler, de redécouvrir les joies de la maternité à plein temps, " ne vous trompez pas mesdames, redécouvrez les vraies valeurs, la modernité est là " Elle expliqua à quel point elle se sentait loin de ce discours réactionnairese dissimulant sous des dehors actuels
Tout était si fragile. On pouvait s'enfoncer dans une noirceur que rien ne semblait suffire à dissiper, on pouvait constater un jour, après un coup de téléphone, qu'on avait atteint un degré respectable de reconnaissance dans sa profession, on pouvait décider d'écrire soi-même une histoire et se demander si on était en train de devenir écrivain, on pouvait mourir sans prévenir.
J'ai perdu confiance en moi. J'ai perdu confiance en l'autre. Je ne sais qui me les rendra. Il va me falloir du temps avant d'accueillir un autre homme à mes côtés, pour que cela redevienne possible, pour que j'aie foi en mon choix, en ma capacité de trouver un homme à la hauteur de mes exigences minimales. Pour l'instant, je déduis de mon expérience que je ne saurai même pas l'identifier;Ceux que j'ai choisis jusqu'à présent ne correspondent en rien à l'homme avec lequel je peux imaginer aujourd'hui tenter quelque chose. Je ne sais même pas s'il m'est possible de désapprendre.
La femme qu'il regardait avec amour était une autre, il voyait en moi celle qu'il attendait, cette femme préexistait à mon arrivée dans sa vie. Je suis devenue sa chose en devenant son épouse.
On ne prend pas assez au sérieux ces épisodes où l'autre nous irrite. Parce qu'on l'aime. On continue à avaler, c'est ainsi que va la vie, se dit-on, tout ne peut pas être parfait. Et le jour où quelque chose se bloque en travers du courant, on évite de noter que plus rien ne s'écoule. Toutes les petites péripéties agaçantes de la vie de couple commencent à s'accumuler, comme coincées dans une bonde bouchée.