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EAN : 9782330118549
180 pages
Actes Sud (06/03/2019)
3.85/5   95 notes
Résumé :
Une famille marseillaise est un jour convoquée à la préfecture. Une enquête sur leurs origines familiales au vu de la modification de leur patronyme bien des années auparavant les place soudain dans une situation dramatique. Dès lors commence pour le fils aîné une longue cavale pour échapper aux purges mises en place par le gouvernement.

Prix Lire en poche de littérature française 2022 pour son roman Les Métèques.
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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L'extrême-droite au pouvoir en France qu'adviendrait-il des étrangers, des sans-papiers, mais aussi ceux en règle, ceux qui sont français car nés en France, les métèques en somme ? Eh bien Denis Lachaud a imaginé leur sort : il serait purement et simplement éliminés. Une dystopie qui glace le sang. Et même si dans un premier temps elle peut sembler excessive, elle fait réfléchir sur ce à quoi peut nous mener les discours haineux de la droite radicale, malheureusement de plus en plus écoutée.
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Les métèques de Lachaud n'ont pas la poésie de celui de Moustaki, mais ils choquent et font réfléchir.
Célestin, 20 ans, vit chez ses parents dans la hantise de la boîte aux lettres, où un jour le facteur dépose le courrier tant redouté convoquant toute la famille à la Préfecture. Il s'agit, en effet, d'inviter les citoyens au nom francisé à reprendre leur patronyme d'origine. Et dommage pour ceux qui s'y refusent.

Etrange, puis angoissante dystopie que ce court (mais dense) roman.
A travers la narration de Célestin, qui se découvre de nouvelles origines et s'en trouve stigmatisé au point de devoir fuir, l'auteur aborde des thèmes devenus aussi sensibles que l'immigration, l'assimilation, l'identité, l'adaptation. Ce faisant, il relie dans son récit quatre générations de persécutés, de la Shoah à une analogie de la crise migratoire actuelle, mais l'articulation s'est avérée un peu trop délicate à mon goût.
En outre, je ne me suis pas attachée à Célestin, lui-même détaché de ses émotions pour mieux résister. Les autres personnages ne me sont pas apparus plus plaisants, mais le ton du roman étant grave, ils ne dénotent pas. En ce sens, Lachaud démontre une belle cohérence dans la maîtrise de son récit.
Par ailleurs, j'ai apprécié la tension croissante qui sous-tend cette histoire, jusqu'à créer une sensation de malaise dans ma lecture, où l'absence d'explication et de dénonciation renforce l'impression de cauchemar. Enfin, la France décrite m'a glacée : un pays où les "métèques" disparaissent peu à peu, tandis que la vie suit paisiblement son cours -du déjà vu.

C'est donc un roman dur et dérangeant, qui rappelle le danger nationaliste qui guette toute démocratie, et qui ranime l'empathie envers tous ceux qui sont contraints à l'exil et à la survie dans un monde hostile ou indifférent.
Ce livre n'est pas le plus drôle de l'année, mais on peut toujours ré-écouter Moustaki pour rêver encore à toute une éternité d'amour....
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Un roman noir qui fait écho aux heures les plus sombres de notre pays, avec la fuite de Célestin pour échapper aux milices lancées à ses trousses. C'est un récit qui questionne sur la notion d'identité, d'exil, de différence, sur l'acceptation de l'autre. C'est un roman dont on espère qu'il n'est pas d'anticipation, même s'il colle au plus près de la réalité pour le sort des migrants. Enfin, c'est un texte poignant, qui questionne et interpelle. Un texte salutaire.
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Un excellent livre qui fait froid dans le dos. Transposer toute la haine et la peur qu'ont vécu les juifs pendant la seconde guerre mondiale à notre époque et notre quotidien est un trait de génie qui vous envahit pendant tout le livre. Une réflexion bien menée , la bête n'est jamais morte et nous devons veiller a ce que ça ne recommence jamais
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Certains romans vous attrapent dès les premières pages pour ne plus vous lâcher. D'autres, par leur sujet, vous plongent dans des abîmes de réflexions. Quelques uns, moins nombreux, se dévoilent doucement au fil des pages et réussissent à nous immerger dans une réalité insoupçonnée. Et puis, encore plus rare, ces trois éléments peuvent se retrouver dans un même roman. " Les métèques" est l'un de ceux-là !
Pour ne pas gâcher le plaisir de la lecture, il ne faut quasiment rien dévoiler de l'intrigue ( et éviter de lire la quatrième de couverture qui en dit peu mais encore trop ). Nous sommes à Marseille, chez les Herbet, famille bien française : Un père, une mère, trois enfants. L'aîné, Célestin, presque deux mètres de silence, sera le narrateur. Yseult, vit une vie d'ado comparable à beaucoup. Rico, le cadet, passe son temps à dégommer des guerriers sur sa tablette. Entre eux, l'amour circule au milieu de quelques prises de bec bien normales. L'arrivée d'un courrier émanant de la préfecture et intimant la famille à se présenter un lundi à 14h, rend le déjeuner plutôt taciturne. le lecteur s'interroge sur ce voile d'inquiétude qui enveloppe cette famille percevant un danger. le passage dans les locaux administratifs, s'il révèle quelques éléments nouveaux à priori pas vraiment inquiétants, fait tout de même monter l'angoisse de la famille d'un bon cran. Malaise. Très vite, un événement cathartique plonge soudainement le narrateur au coeur d'une violence sourde sans que le lecteur saisisse bien les tenants et les aboutissants. La fuite de Célestin et son périple dans le sud de la France nous dévoileront un réel infiltré par la noirceur humaine... Au fil des pages, nous collerons aux basques de Célestin, pour un roman aussi haletant que fortement ébranlant.
L'écriture de Denis Lachaud, épouse avec maîtrise les nombreuses accélérations du récit, profitant de quelques temps plus calmes pour tendre au lecteur un miroir où se reflétera, entre autre, le racisme ordinaire qui gangrène chacun de nous mais aussi cette possibilité d'être bientôt le passager d'une de ces coques de noix qui s'essaient à traverser quelques mers en quête d'un nouveau destin. Mêlant habilement quelques histoires du passé avec un présent qui semble n'avoir retenu aucune leçon, le texte nous empoigne et ne nous lâche jamais. Un élément un peu improbable du début, sur l'adolescence des grands-parents paternels, deviendra petit à petit un élément hautement symbolique grâce à l'énergie d'un récit qui nous amène, avec finesse, à réfléchir sur l'importance cruciale du devoir de mémoire. La connaissance de l'Histoire et de celle de sa famille servira le jeune héros à appréhender un présent salement porté à flatter les instincts les plus vils.
Au terme de ce roman passionnant et passionné, on se dit que dans un océan de platitude éditoriale et nombriliste, il est rassurant de croiser des textes qui allient la force d'un romanesque assumé avec un propos fort, essayant de mettre un coup de projecteur sur un monde au bord de chavirer. " Les métèques", oeuvre forte, sensible, engagée ne pourra que vous bouleverser par son actualité tristement présente mais illuminée par son impeccable regard sur des différences qui devraient être notre force.
Lien : https://sansconnivence.blogs..
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critiques presse (1)
LeMonde
16 avril 2019
Dans un futur proche, à Marseille, descendre d’immigrés est devenu dangereux. Il faut bientôt renoncer à la France. Une fiction dérangeante et dure.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Les graines germent, les racines cherchent la terre et s’accrochent, les plantes se déploient au plus vite en direction de la lumière qui leur donne la vie, elles poussent leurs feuilles hors de la tige, puis leurs fleurs, et voici déjà le pas lourd de l’horticulteur, voici le sécateur qui se présente, mâchoire ouverte…
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[…] il est de notoriété publique que la police nationale et l’armée française abritent un remarquable contingent de fachos.
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Les gens qui ont vécu au XXe siècle, les gens qui ont vécu les années 1920, les années 1930, les gens qui ont vécu les guerres, la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale, la guerre d'Algérie... Avoir vécu ces années là... Cette pensée m'effraie. Elle m'a toujours effrayé. p.81
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Je regrette tout ce que j'ai fait qui a pu vous décevoir, tour ce que j'ai dit qui a pu vous irriter. Je n'ai rien vu venir. p.97
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Mon père ne tarde pas à réapparaître, métamorphosé par la crainte. L'enveloppe qu'il vient d'ouvrir libère un flot de potentialités inquiétantes. Les voilà qui se déversent sur nos vies et nous fragilisent avant même que nous en prenions connaissance, les voilà qui détruisent nos certitudes quant au futur. Je le voyais venir, ce jour.
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Videos de Denis Lachaud (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Denis Lachaud
Teaser de l'émission "Dans le Texte" présentée par Judith Bernard, sur le site Hors-Série. Invité : Denis Lachaud, à propos de son livre "Ah ! ça ira…". http://www.hors-serie.net/Dans-le-Texte/2016-05-14/De-la-violence-politique-id181
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