Écriture délicieusement désuète ;
À l'époque le(s) train(s) arrivai(en)t probablement à l'heure !
Et puis s'ils n'étaient pas au rendez-vous exact c'était sans grande importance !
Nul besoin de convocation ministérielle !
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Au vallon d'enfance
Cinq heures. Le soleil a quitté le vallon.
C'est l'instant de l'adieu de son dernier rayon :
Aux cimes d'un coteau, l'or pâli qui subsiste
Va sombrer dans les bras que lui tend l'ombre triste
Les versants ne sont plus habillés de splendeur ;
L'automne n'a gardé qu'une terne couleur.
Mais je viens te revoir, joli coin de verdure
Dont jadis, tant de fois, je longeai les bordures.
Et voici la prairie au regain foisonnant ;
Saine, grasse, elle brille, et quoi de surprenant !
Nul n'ignore le nom de « celle » qui l'abreuve,
Et, durant les étés, la sauve de l'épreuve.
Voyons derrière sa rive ! elle est là dans son lit :
Tranquille, paresseuse, à peine elle bruit.
Enfin, je te retrouve, ô « Céronne » à l'eau pure
Miroitant au travers des câlines ramures…
p.53
En mémoire du petit train
Mainte fois, la chose fut dite
Qu'on allait nous le supprimer ;
Or, la plupart s'écriaient vite :
« Non, cela ne peur arriver ! »,
Et toujours il filait bon train,
le petit train.
Il lui restait des jours de gloire
À notre vaillant transporteur.
Lorsque avaient lieu marchés ou foires
Il ne manquait de voyageurs !
S'y côtoyaient fermiers, fermières,
paniers, panières…
L'hiver, quand le gel miroitait,
Aucun souci de dérapage,
Quel roi du parcours il semblait !
Sans conteste et pour tout usage,
Il n'existait meilleur taxi,
ni tilbury.
p.61