Elle appréciait ces histoires, les aventure de l'une, les extravagances de l'autre. Elle se délectait des blagues salaces débitées à longueur d'heures, du récit détaillé des prouesses scabreuses. Elle était fascinée par ce petit monde à la lisière de la société normée, aux confins indécis de l'univers professionnel. Un monde entre travail et plaisir, une sorte d'oscillation entre épreuve et loisir, nonchalance et violence, rire et tristesse, promesse et regret. Elle s'étonnait toujours de la reproduction implacable de ce métier au-delà des âges, malgré l'approche, malgré la condamnation et l'excommunication. Elle était hypnotisée par ces filles gloutonnes de hasard qui louent leur corps dans une indifférence obscène. Elle était magnétisée par leur aptitude insignifiante à l'égard du sexe, leur désinvolture face à la précipitation pitoyable des hommes, la frénésie fulgurante des uns, l'impotence des autre.
Lien :
http://latrace.wordpress.com..