TROIS NOUVEAUX ACADEMICIENS
- Titre : "HORS CONCOURS" surimpressionné sur une VG du Dôme de l'Académie française - PP du Dôme -
Daniel ROPS, chez lui, lisant un
journal, écrivant à son domicile avenue
Victor Hugo à Neuilly PP - Photographies de ROPS et CLAUDEL -
Paris, Albert BUISSON, chez lui, historien et économiste membre de l'Académie des inscriptions et belles lettres -
Jean COCTEAU,...
La seule vérité c'est celle-là, celle que nous donne notre lutte pour notre âme, le combat contre l'ange. Les hommes d'aujourd'hui méconnaissent cette vérité essentielle de l'être qui se vainc, qui se surpasse.
- Le mal, ce n'est pas seulement ce qu'on subit, c'est ce qu'on inflige. Si, pour être heureux, il est indispensable de faire souffrir, que vaut-il mieux ?
- N'hésitez pas, mieux vaut faire souffrir. La pitié est un sentiment de faibles. Si l'être que vous devez sacrifier n'est pas capable de se défendre seul, pourquoi vous, le défendriez-vous ? Pour des raisons de morale ? Pour obéir à des principes que les médiocres ont inventé afin de garantir leur petite tranquilité, par peur des autres, des forts ? La pitié, quel avilissement.
Chaque être a dans sa vie, au moins une fois, une occasion de jouer son destin. Ceux qui ont de la chance ne paient pas trop cher cette occasion. Les autres, plus cher. D'autres, à un prix si élevé qu'ils n'osent pas le payer.
Quand on a souffert comme moi, on ne sait plus si l'on a le courage de risquer sa chance. On voudrait seulement être oublié dans son coin par le sort, vivre modestement, non dans le bonheur, mais dans cette absence de malheur qui en est la caricature.....
...Chaque être n'a pas la possibilité de conquérir son bonheur. Il y en a à qui toute chance a été refusée. Ils n'ont rien à attendre, ils ne peuvent pas forcer le destin. Peut-être n'ont-ils pas de destin du tout.
- Non répondit-il ... chaque être a, dans sa vie, au moins une fois, une occasion de ...- comme vous dîtes... de jouer son destin. Ceux qui ont de la chance ne paient pas trop cher cette occasion unique. Les autres paient plus cher, d'autres à un prix si élevé qu'ils n'osent pas le payer....
.... Vous n'avez peut-être vécu que deux ou trois instants, ceux où vous avez éprouvé que quelque chose d'autre passait dans votre nuit, quelque chose qui voulait être éveillé et que vous avez refusé.
Quelques paragraphes au début de saint Luc et de saint Matthieu, de rapides allusions au cours de la vie publique du Christ, une sobre image enfin silhouettée par saint jean dans le drame du Calvaire : rien de plus pour nous renseigner sur le plus émouvant des personnages qu'en dehors de Jésus l'Évangile évoque pour nous. Si l'on mesure la place immense qu'occupe, de nos jours, dans la piété chrétienne, la Vierge Mère, si l'on considère, régnant en gloire sur l'Église byzantine, la "Théotokos" de Daphné et de l'Athos, et, planant sur l'Occident fidèle, la Sainte Vierge tutélaire d'Amiens, de Reims et de Chartres, la médiatrice qu'on prie à Lourdes, à la Salette, à Fatima, la disproportion apparaît prodigieuse entre la base textuelle sur laquelle repose ce culte unanime et les formes majestueuses qu'il présente à nos yeux. Marie, Mère du Christ, est la plus discrètes des figures que le livre inspiré nous apprenne ; il n'en est pas de plus célèbre, ni qui touche plus universellement les cœurs.
Ce qu'une société comme la nôtre, desséchée par le rationalisme, se refuse à comprendre, les plus vieilles traditions en ont fait une des bases spirituelles de l'humanité.
Seconde partie
Moise et Canaan
Chapitre II. La loi et la terre
... La plupart des énigmes que semblent poser maintes œuvres d'art ont, là aussi, leur explication. (...)
Que sont donc ces textes étranges, situés en marge de l'Écriture Sainte et sui semblent pourtant entretenir avec elle on ne sait quelles surprenantes relations ? Qu'entend-on par Apocryphes ? Dans son sens étymologique, en grec - "Apocryphos" - le mot veut dire « caché » ou « secret ». Cette qualification leur a-t-elle été donnée en raison du mystère qui était censé entourer leurs origines, leur doctrine ? Il est malaisé de le dire. (...)
... il prit très vite une signification péjorative. Pris globalement, le terme désigne de nos jours toute œuvre littéraire qui, par son titre ou son contenu, a la prétention de se ranger dans l'Écriture Sainte, mais à laquelle l'Église refuse ce privilège. (...)
Il n'est pas très commode de se reconnaître dans le magma de ces ouvrages, dont le principal caractère est que le texte, n'étant pas fixé par l'autorité de l'Église, flotta au gré de toutes les fantaisies et de toutes les intentions. Ils se copient les uns les autres, se trahissent, se concurrencent. Les versions grecques, syriaques, coptes, arméniennes, latines, d'un même document, ne se ressemblent pas. (...)
Savez-vous ce qu’on désignait, au Moyen Âge, de ce beau titre de « Légende dorée » ? Un gros, un énorme livre où un savant prélat avait rassemblé tout ce qu’il avait pu trouver d’intéressant, de curieux, parfois d’amusant et toujours d’instructif, sur les Saints et les Martyrs de l’Église.
Ventre affamé blasphème aisément.
Seconde partie.
Moise et Canaan
L'histoire est toujours une science conjecturale.
Daniel-Rops