Modelés par ce monde que nous contribuons à modeler, nous ne lui échappons d’aucune façon
les discours publics sur les problèmes sociaux nous parlent de bien d’autres choses
nier l’état du réel n’est sans doute pas la meilleure façon de pouvoir le transformer
L'individu, le for intérieur, l'esprit ou la subjectivité comme lieu de notre irréductible liberté est l'un de nos grands mythes contemporains. (P. 64)
L'image de travailleuses ou de travailleurs indépendants, entrés par consentement éclairé dans la prostitution et vendant librement leurs services sexuels, livre un tableau quelque peu enchanté de la prostitution qui arrange bien ceux et celles qui veulent pouvoir, grâce à leur argent, disposer librement du corps des autres. (P. 77-78)
Singulier, chaque individu ne l'est que dans la mesure où il se distingue des autres par les expériences qui l'ont constitué. Il est, de ce fait, indissociable des groupes et institutions qu'il a fréquentés, des types d'interactions auxquels il a été amené à prendre part. (p. 54)
La sociologie rappelle que l'individu n'est pas une entité close sur elle-même, qui porterait en elle tous les principes et toutes les raisons de son comportement. Par là, elle vient contrarier toutes les visions enchantées de l'homme libre, autodéterminé et responsable. (p. 8)
Les logiques qui ont contribué à rendre possibles les crimes, les incivilités, la délinquance ou les attentats, poursuivent tranquillement leur déploiement. Comprendre sereinement ces logiques, c’est se donner la possibilité d’agir, et, à terme, d’éviter de nouveaux drames
replacer les intentions individuelles, bien réelles, dans les réseaux d’interdépendance passés et présents qui les ont structurées et les ont rendues possibles
Non ridere, non lugere, neque detestari, sed intelligere.