"Elle revint vers la table et se rassit, et au bout d'un moment il en fit autant.Ils pleurèrent ensemble, sur les choses qu'ils savaient désormais......"
Plus tard dans la soirée elle venait le voir. Lorsqu'il l'entendait monter, il rangeait vite le roman qu'il était en train de lire et se mettait à taper des phrases sur le clavier de son ordinateur. Elle posait ses mains sur des épaules et regardait avec l'écran bleuté. "Ne travaille trop dur", disait-elle au bout d'une minute ou deux, avant d'aller se coucher.
Derrière le restaurant il y avait une petite plage, et quand ils eurent fini de manger ils se promenèrent un peu le long du rivage, dans un vent si fort qu'ils devaient marcher à reculons. Mrs Sen montra la mer et dit qu'à un certain moment chaque vague ressemblait à un sari séchant sur une corde à linge.
Each day is like a treasure hunt.
"Chaque jour est comme une chasse aux trésors."
Quel style, Lahiri arrive vraiment en 20 pages à complètement m'absorber.....je me rejouis de lire the Namesake.Cela faisait longtemps qu'un receuil de nouvelles arrivait à m'interpeller à tel point. Quelle découverte!
Elle avait l'air presque aussi étroite de face que de profil. En fait, la seule chose qui semblait être en trois dimensions chez elle était sa voix: toute crispée d'amertume, aussi aigre que du lait caillé, et assez perçante pour racler la chair d'une noix de coco. (Page 110)
C’est pourquoi il vit au Pakistan oriental, et non en Inde. Son index traversa l’Atlantique, L’Europe, la Méditerranée, le Moyen Orient ; et se posa finalement sur le grand losange orangé dont ma mère m’avait dit un jour qu’il ressemblait à une femme portant un sari, le bras gauche tendu. (Page 49)
« C'est là que j'ai habité quand je suis arrivé en Amérique, chez une femme qui avait cent trois ans. » « Tu te rappelles ? » dit alors Mala en souriant, stupéfaite, comme moi, qu'il y ait réellement eu une époque où nous étions des étrangers l'un pour l'autre. Mon fils, quant à lui, est toujours très étonné, non par l'âge de Mrs. Croft, mais par le montant dérisoire du loyer, un fait presque aussi inconcevable pour lui qu'un drapeau sur la Lune l'était pour une femme née en 1866. Je vois dans ses yeux l'ambition qui m'a fait partir jadis à l'autre bout du monde. Dans quelques années, il obtiendra son diplôme et fera son chemin dans la vie, seul et vulnérable. Mais je me rappelle à moi-même qu'il a un père qui vit encore, une mère qui est heureuse et en bonne santé. Quand il est découragé, je lui dis que si j'ai pu vivre sur trois continents, il n'y a aucun obstacle qu'il ne puisse vaincre.
Comme moi Mala était partie loin de son pays, sans savoir ce qu’elle allait trouver, pour l’unique raison qu’elle était maintenant ma femme...Si étrange que cela parût, je savais au fond de moi-même qu’un jour sa mort pourrait m’affecter et, plus étrange encore, que la mienne pourrait l’affecter aussi.