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Critique de celindanae


analog/virtuel est le premier roman de l'autrice indienne Lavanya Lakshminarayan. Il est sorti en anglais en 2020 et arrive en France chez Hachette dans la collection le Rayon Imaginaire dirigée par Brigitte Leblanc. C'est le quatrième titre publié dans le Rayon Imaginaire après Les Dix mille portes de January d'Alix E. Harrow en octobre 2021, Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley en janvier et Destination Outreterres de Robert Heinlein en avril. En effet, le label vise à la fois la redécouverte de titres connus et l'édition de nouveautés, et ce dans les différents genres de l'Imaginaire. analog/virtuel est une fresque dystopique qui a été finaliste du prestigieux prix Locus.

analog/virtuel est un fixup, c'est-à-dire une succession de textes se situant dans un même univers. Les vingt nouvelles de différentes longueur forment un tout et s'interconnectent par les événements, parfois les personnages, parfois des faits qui apparaissent anodins. Les différentes histoires présentent des tranches de vie de personnages, des moments clés dans l'univers, et offrent une véritable mosaïque d'Apex City, cette ville futuriste construite sur les ruines de la cité indienne de Bangalore.

La situation mondiale a changé, marquée par les guerres, les catastrophes climatiques. Les cités sont devenues des entités indépendantes. Apex City est gérée par Bell Corp, un puissant consortium privé qui dicte ses lois. Tout est lié au mérite, à la productivité des individus faisant de la ville ce que l'on appelle une » technarchie méritocratique ». Les individus sont ainsi répartis en plusieurs catégories : les Analogs, aussi appelés les Dix pour Cent, qui sont les rebuts de la société, les soixante-dix pour cent de la société ou classe moyenne et les Virtuels, les vingt pour cent restant formant l'élite. La majorité de la population est la classe moyenne qui vit dans la peur d'être rétrogradé et de devenir Analog, mais qui espère secrètement s'élever pour atteindre les bourgeois, les vingt pour cent les plus productifs. Les Analogs vivent dans des bidonvilles, sont privés de la technologie, sont considérés comme des moins que rien et font même l'objet de visites guidées pour montrer au reste de la population l'horreur qu'ils représentent. Parmi les Virtuels, les Un pour Cent, les plus riches dirigent la mégalopole et la technologie règne en maitre tout comme les réseaux.

Cet univers si particulier est décrit au travers de petites histoires de personnages se trouvant dans toutes les catégories, ce qui permet de bien comprendre le fonctionnement de la ville. Bien entendu, en soulevant le voile, on devine notre monde avec les plus pauvres vivant à la marge, la toute puissance des grandes firmes capitalistes, les réseaux sociaux et leurs influences, l'individualisme. Cependant, Lavanya Lakshminarayan n'écarte pas l'espoir, il reste le courage de certains, une forme de rébellion contre un système fonctionnant seulement au mérite.

L'univers présenté est riche et présente de nombreuses facettes même s'il reste assez classique dans le genre de la dystopie. Mais ce qui fait le charme du roman est sa narration, sa manière de raconter en offrant différentes histoires, et de nombreuses réflexions. L'autrice propose un univers où il est possible de retourner facilement avec des histoires de différents formats.

analog/virtuel est ainsi une belle réussite proposant un univers où le mérite est roi. La forme et la narration apportent énormément, dépeignant sous la forme d'une mosaïque d'histoires la ville d'Apex City. On espère retrouver Lavanya Lakshminarayan très prochainement.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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