Citations sur La reconstruction du paradis (38)
La nature ne discute pas, ne crie pas,
ne se hâte pas, n'essai pas de persuader,
ne s'offre pas en spectacle, ne se dérobe
pas non plus, elle est un Eden qui ne ferme
jamais ses portes et ne chasse jamais
personne...
[Walt Whitman ]
Écrire, c'est se "défixer " et non se centrer, c'est aller voir ailleurs pour regarder en soi.
Mes quelques chers auteurs sauvés du feu (...)
Je les revisite, ensorcelé comme autrefois, réapprenant les beaux risques qu'ils m'ont, chacun à sa manière, autorisé à prendre. (...)
Je relis, je revis, je revois, je trie, je prends, je laisse, je fais la guerre et la paix avec l'avide liseur que je fus. (p. 64)
Marie-Claire Blais, Virginia Woolf, Jean Giono, Faulkner, Hemingway, Gabrielle Roy, Albert Camus, Colette, Maupassant, Flannery O'Connor et tant d'autres proches amis ont brûlé, indispensables compagnes, camarades de première nécessité. (p. 17)
Il neige à plein ciel. Le roman de Pasternak a brûlé , mais son hiver de force
feule toujours en moi, me rappelant qu'on écrit parce qu'on a été heureux sans le savoir et qu'on compte bien , quoi qu'il arrive , l'être de nouveau, ne laissant à aucun prix le temps nous voler l'ivresse de l'instant.
leonce a ajouté une citation de Robert Lalonde
Les ténèbres de l'oubli , ça n'existe pas : tant que le coeur continue de battre, le retour du passé, même effrayant, passionne comme un songe en couleurs. Le passé, le nôtre, même effrayant ravive le feu d'exister, éloigne la mort, nous fait trembler d'impatience, non pas de tout recommencer, mais de commencer pour de bon.
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Qu'est-ce exactement que le souvenir? Une empreinte, une trace, des images qui palissent , semblent vouloir s'éclipser pour de bon, mais reviennent en force, l'oubli ne voulant pas d'elles ?
Mon père aurait su avec ses pinceaux faire bien mieux que moi avec mes pauvres mots. (p. 70)
Le coeur serré, nous faisons des piles, les ficelons, les remettons dans la boîte.Les images font à jamais partie de nous, avec ou sans photos. Et pour l'écrivain que je suis, elles sont du précieux matériau, ces saisons disparues mais à jamais vivantes.
Je sors dans la grande lumière, descends au village à pied et converse longtemps avec un chêne qui seul monte la garde au bord du lac. Il n'a encore perdu aucune de ses feuilles. Il me chuchote : " Tout rouillé que je suis, je tiens bon. Fais donc comme moi, mon ami ! "