"_A t'écouter, on pourrait croire que tu tentes d'excuser l'innommable.
_J'essaie simplement de vous faire appréhender jusqu'où peut conduire l'extrême malléabilité de l'esprit humain."
"_Vous me faites remuer des choses que je croyais enterrées, messieurs. Je ne m'attendais pas à rouvrir un jour ce chapitre de l'histoire indienne.
_Encore moins avec des policiers français.
_Vous n'avez pas tord. Mais les Indiens ont la particularité de ne pas avoir droit à la double nationalité. Je suis donc comme vous ! J'ai tendance à répéter que je suis indien de de peau, mais français de coeur. Et de papiers, ajouta-t-il en plaisantant."
"La rapidité avec laquelle pouvait dérailler une vie humaine était d'une formidable incongruité. Cette impression latente de n'être qu'une poussière..."
"Les relations entre miliciens, policiers et partis politique reposent sur un jeu d'équilibre très fragile, où chaque mot peut faire basculer le pays dans une guerre civile."
"Il y a toujours une part de vérité qui sommeille derrière chaque mythe."
"Les gamins découvrent la vie en banlieue, le béton, le froid. Pour eux, tout est à refaire, à reconstruire. Pour leurs parents, c'est la chance inespérée d'un nouveau départ. Le rêve occidental."
"Un schéma caricatural, mais qui suscitait un réel engouement. La peur de l'inconnu avait encore de beaux jours devant elle."
"Les traditions sont tenaces. La Constitution indienne a aboli les discriminations au début des années 1950, mais l'Inde est un immense territoire, le plus peuplé au monde ! En théorie, l'évolution des mentalités est inscrite dans les textes de loi. En pratique, le gouvernement ferme les yeux sur ce qu'il se passe dans les régions rurales du pays."
"Et pour qu'un indic reste rentable, la méthode consistait à lui maintenir la tête tout juste hors de l'eau et à le "précariser". Une carotte qui l'obligeait ensuite à garder un pied dans le monde de la délinquance et à fournir toujours plus d'informations.
Parfois, le renouvellement d'un titre de séjour suffisait à tenir la taupe en laisse."
"Il est des trajets qui ne s'oubliaient pas. Qui, par leur puissance évocatrice, ramenaient les souvenirs pour les plaquer de force sur la rétine. Accéléraient le pouls jusqu'à en avoir mal au cœur et provoquaient une explosion au creux de l'estomac, une cascade d'émotions qui dégringolaient, fourmillaient sous la peau."