Bad trip en Alaskal

Je suis perdue, et pour la première fois de ma vie, je ne sais pas comment retrouver mon chemin.

Comme si cet état sauvage dont il use, lorsqu'il me fait l'amour, était le seul moyen pour lui de déverser tout ce contre quoi il cherche encore à lutter.

En fait, ce type, c’est la version masculine de « La Reine des Neiges ». Le moindre mouvement, regard ou mot de sa part, c’est la tempête givrée sur ta gueule.

En fait, ce type, c'est la version masculine de 'La Reine des Neiges'. Le moindre mouvement, regard ou mot de sa part, c'est la tempête givrée sur ta gueule.

Je suis si las de n’endurer que la glace et l’obscurité, mais j’ai si peur de ressentir à nouveau la chaleur et la lumière.

Bazar, en l'instant, je pense qu'à nous deux, nous atteignons à peine dix ans d'âge mental.

Euh... tout le monde le savait, Kal l'associal ! Et tu l'aurais su, toi aussi, si tu passais plus de temps à communiquer avec ce qu'on appelle communément les êtres humains !

Putain ! Je suis à poil, nom d’un carcajou enragé !!!
Cette fois, je parviens à sortir de ma torpeur.
Sans réfléchir, je chope le rideau de douche en plastique et tire dessus comme une folle, afin de me recouvrir.
Ouaip, avec beaucoup beaucoup trop de poigne…
Si fortement, que je l’arrache des anneaux.
Si déterminée, qu’en une seconde, il me drape.
Si stupidement, que la barre qui le retenait cède elle aussi et percute ma tête. Si violemment, que j’en perds l’équilibre, glisse et termine de m’assommer en me cognant l’arrière du crâne sur la faïence.
Si durement, que j’en perds connaissance – toujours à poil.
Meghan
...
Bordel, si on m’avait dit qu’un jour je sortirais une nana assommée et à poil de ma baignoire, j’en aurais probablement ri. Ouais, moi, rire…
Kal

Et je pense qu’il m’achève, lorsque tout près de mon oreille, il me souffle :
— Tu es sur mon chemin, bébé.
Maintenant, arrête de m’allumer ou assume.
OK. J’assume. 

Je souris avec amertume,
puis déplie mes jambes endolories
et arrache ma vue au volcan toujours endormi.
Je pense être suffisamment marquée par sa lave,
nul besoin d’ajouter d’autres cicatrices,
quand je présume que celles internes sont malheureusement déjà bien ancrées.