Le Bouclier Obscur

« Au temps des grands démons et des sorciers tout-puissants, les hommes scellèrent des pactes depuis lors noyés dans les ténèbres. Mais ce qui est perdu peut être retrouvé, et lorsque des êtres d'une cruauté défiant l'imagination investissent notre époque [par le biais d'un ordinateur, relié au Vatican], l'incarnation d'un mal ancien et redoutable va forcer un jeune homme à redécouvrir LE BOUCLIER OBSCUR »

J'ai (enfin !) termine ce livre d'à peine 300 pages. le style d'écriture fluide et naturel permet de passer rapidement le cap du premier tiers du bouquin et ce malgré des scènes gores et des « images » de viols et de sexe bestial (le mot « violent » étant trop doux pour les décrire... donc, âmes sensibles... etc.).

Mais le « jeune homme » dont il est question ne m'était pas particulièrement sympathique, disposant lui-même d'un vide emphatique évident, capable d'enjamber les morts atroces avec une incroyable légèreté et ne se souciant que peu de son entourage.

Quand, à deux-tiers de l'histoire, le Bouclier obscur (façonné au Moyen Âge) fait son abracadabrante apparition, on devine illico qui va ré-expédier les démons (oui, parce qu'entretemps ils se sont multipliés comme des petits pains), dans l'empire des ténèbres.
J'ai alors lu le dernier tiers en grandes diagonales, or, j'ai quand même encore « buté » sur une surprise... il sera plus exact de parler d'un revirement et qui finit ce récit, digne d'une série Z, d'une façon plutôt réductrice.

J'ai aussi essayé de lire ce livre comme un pastiche des romans d'horreur mais la tartinade excessive de substances sanguinolentes, de l'imagerie de sexe fantasmatique et les descriptions de démons infâmes, presque burlesques, m'a vite ennuyée.
Généralement, j'apprécie les histoires fantastiques... plus subtiles.

J'avais adoré toute l'histoire du Donjon de Naheulbeuk et, en voyant ce roman, écrit par John Lang, j'espérais repartir dans ce type d'humour qui m'avait particulièrement plu. C'est une déception.
D'abord, les personnages … On ne peut pas s'y attacher malheureusement, tant ils sont égoïstes. Il arrive des événements horribles autour d'eux et leur seule réaction consiste à être heureux de faire partie d'une aventure. Les seules émotions que le protagoniste, par exemple, exprimera seront présentes quand certaines horreurs le toucheront plus personnellement … Pas très empathique comme personnage !
Ensuite, l'histoire regorge de facilités scénaristiques qui en sont presque ridicules. de plus, je n'ai pas du tout accroché à l'humour, qui aurait pu permettre de pardonner ces facilités. En effet, contrairement au Donjon de Naheulbeuk, ici, les personnages ne sont pas du tout incapables mais plutôt ironiques, ce qui m'a beaucoup moins plu.
Enfin, petit détail qui renforce le côté « amateur » du livre, l'édition est catastrophique … J'ai compté au moins 5 coquilles vraiment visibles, ça donnait l'impression de lire un livre a peine fini…
Je pense avoir un début d'explication concernant ce qui pour moi sont des défauts importants. Bien que je n'y joue pas moi même, je pense qu'il y a un grand côté « jeu de rôle » dans ce livre. Dans un jeu de rôle, on peut incarner un personnage auquel il arrive des horreurs mais prendre tout à la légère, c'est un jeu ! Mais dans un roman, présenté comme étant un thriller de fantasy, ça passe vraiment beaucoup moins bien.

Après lecture des critiques je me suis lancé. Mais le résultat n'a pas été à la hauteur de mes espérances. le propos du personnage principal est très caricatural et ses refléxions sur les événements et sur de nombreux sujets en général le rendent assez creux.
Si la lecture est simple, ce qui est plutôt agréable dans ce genre d'histoire, laissant une place importante à l'action, je ne me suis jamais senti impliqué, pas plus que les protoganistes de l'histoire qui balayent souvent toute l'horreur d'une situation d'une boutade comme si tout cela n'était pas très sérieux après tout.
Le livre est un peu gore, manque à mon avis cruellement d'ambiance. J'ai survolé cette histoire comme s'il s'agissait d'une parodie, sans vivre aucun drame, sans trop y croire car les personnages, quel dommage, manquent de consistance.