Un ancien journaliste, qui, comme par hasard, s'appelle
Adam Langer, cherche à devenir un écrivain professionnel, après avoir publié un premier roman – intitulé Neuf pères –. Dans ce but, il renoue avec un écrivain plus connu qu'il avait interviewé en tant que journaliste et avec lequel il avait sympathisé. Cet alter-ego s'appelle Corner Joyce. Il est aussi en panne de succès et raconte à A. Langer l'étrange histoire qui lui est arrivée.
Le lecteur est ainsi baladé entre deux niveaux de récits qui s'entremêlent.
Un premier niveau traite de la vie de journaliste et d'écrivain précaire, vivant avec une professeur d'université, elle-même occupant un statut précaire. C'est la vie d'
Adam Langer.
Le second niveau est celui de l'histoire que raconte Corner Joyce à
Adam Langer. C'est la vie de Corner Joyce.
Celui-ci a reçu une offre étrange de la part d'un certain Dex, accompagné d'un garde du corps, Pavel. Dex lui demande de lui écrire un livre dont il sera le seul lecteur et qu'il n'aura pas le droit de vendre ou publier ailleurs. À court d'argent, malgré sa grande méfiance, Corner accepte et rédige un roman policier – que l'on peut considérer comme un troisième niveau de récit.
Dans ce roman policier, un gangster subtilise la clé USB contenant le 10e tome d'une série à succès (avec loups-garous et vampires, sorcières, etc.).
Dex et Pavel réceptionnent le manuscrit et réapparaissent quelques semaines plus tard après avoir mis en oeuvre ce que décrivait la fiction : ils se sont emparés de la clé USB dont parle le roman rédigé sur commande par Corner. Or, l'auteure de la série des sorcières et vampires, qui donc, existe dans le monde réel, a trompé Dex – elle n'a pas respecté le contrat d'exclusivité qu'elle lui avait accordé. C'est d'ailleurs la signature de ce contrat qui avait provoqué l'exclusion de Corner de la maison d'édition, ce dernier ayant eu jusqu'ici beaucoup moins de succès.
Mais Corner se sent lésé par Dex et Pavel qui ne lui avaient pas expliqué ce qu'ils feraient de son roman. Sa colère est d'autant plus motivée qu'ils peuvent dorénavant utiliser son manuscrit contre lui.
Par ailleurs, Corner doit expliquer à son épouse ce qui lui arrive – elle se doutait bien que quelque chose de louche se tramait. Face à l'étrangeté de la situation que lui décrit Corner, l'épouse est incrédule et veut qu'ils se séparent. Dex et Pavel surgissent alors, ils savent qu'il a parlé à son épouse du roman – on saura plus tard, qu'ils avaient placé des microphones dans un stylo qu'ils lui avaient offert.
En guise de dédommagement, Dex et Pavel exigent un nouveau roman que Corner s'empresse d'écrire, en pensant cette fois les piéger. Mais non, ils sont plus malins et tentent de l'abattre.
De rebondissements en rebondissements, Corner demande à
Adam Langer d'écrire l'histoire qu'il vient de lui raconter. Adam rédige le récit, mais en vérifiant tout ce que lui a raconté Corner, il découvre que tout est faux. Disons à moitié faux (les adresses, les noms, etc.).
La fin m'a laissé dans l'expectative, n'ayant pas bien compris où l'auteur voulait en venir.
Peut-être qu'au-delà des multiples niveaux de lecture imbriqués, avec lesquels
Adam Langer joue et perd le lecteur, l'auteur ne cherche pas à écrire un roman policier, mais une satire du milieu de l'édition, comme le laisse entendre les nombreuses références à la littérature américaine contemporaine.