Quand on a peur, quand on a mal, on n'ennuie pas les gens. On cache sa peine. On la tait. On l'enfonce en soi.
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Le malheur demeure un pain dur et solitaire qui se bouffe dur et solitaire jusqu'à la dernière miette.
Il y a un sain côté "chacun pour soi" dans la peine, on ne peut pas s'en débarrasser sur son voisin.
Et oui,oui,oui, je suis un utopiste : si l'on croit de toutes ses forces aux illusions, je demeure convaincu qu'elles se réalisent... Ne serait-ce que parce que l'homme est Dieu et que s'il le veut, il peut tout. Pourquoi ? Car il est doué de raison ! Et la raison est omnipotente. Il suffirait de la développer, de l'élever, de la nourrir, pour qu'elle améliore le monde sur les trois plans qui répondent à l'humanité : celui du développement intellectuel, du perfectionnement moral et de la prospérité économique .
Quand on a peur, quand on a mal, on n'ennuie pas les gens. On cache sa peine. On la tait. On l'enfonce en soi. Et l'on se débrouille pour vivre non pas avec sa douleur, mais avec le reste.
Stop ! Pas de pathos. Et jamais de reproches. Inutile d’évoquer pour lui les étapes de cette interminable descente aux enfers. Elle ne lui parlerait pas de l’hiver et du froid. Elle ne lui dirait pas que, dans la maison, les tuyaux avaient gelé avant d’exploser. Qu’il faisait six degrés dans sa chambre, qu’elle grelottait et ne pouvait lui écrire qu’au lit. Qu’ailleurs dans l’appartement, c’était pire. Que la cuisine et le couloir étaient de véritables patinoires. Qu’elle avait dû arracher les boiseries et les parquets pour les brûler et tenter de réchauffer Mummy, dont la maladie empirait. Son médecin parlait de l’opérer. Elle n’allait pas l’assommer avec les angoisses de la vie quotidienne. Rien non plus sur la faim. Elle tairait qu’aujourd’hui, elle avait vu une longue file d’attente devant une affichette :
viande de chien : trois roubles la livre
souris : vingt kopeks.
En septembre 1920, la colère de Zinoviev s'abbati sur le 23 avenue Kronverkski, troisième étage, appartement n°5 : il ordonna une perquisition.
La première haïssait la seconde, qui n'adressait pas la parole à la troisième. Comment les remplacer toutes, sans pour autant se brouiller avec aucune ?
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Quand on a peur, quand on a mal, on n'ennuie pas les gens. On cache sa peine. On la tait. On l'enfonce en soi. Et l'on se débrouille pour vivre non pas avec sa douleur, mais avec le reste.
Quelle armée servez-vous ? Celle des oppresseurs ou celle des opprimés ? Le moment est venu pour vous de choisir ! Le passé ou l'avenir : à quel monde appartenez-vous ?
- J'appartiens à la Russie.