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Critique de Bigmammy


Attention, lecture addictive ! En près de 700 pages, découpées en courts chapitres dont chaque fin donne irrésistiblement l'envie d'entamer le suivant, voici la chronique intime de la famille Churchill pendant le Blitz.

La période la plus cruelle de la guerre entre le 7 septembre 1940 et le 11 mai 1941, au cours de laquelle Hitler a tout fait pour mettre les Anglais à genoux à coup de raids monstrueux sur les villes britanniques. Près de 8 mois d'apocalypse au cours desquelles le pays dénombra 44652 morts – dont 5626 enfants – et autant de blessés.

Comment Winston Churchill et sa famille vécurent cette infamie ? Une famille parfois étrange avec un fils aîné Randolph, alcoolique et gros perdant au jeu, une dernière fille à la maison qui ne pense qu'à aller danser, même pendant les plus rudes bombardements, une épouse pleine de bon sens, la belle Clémentine, des secrétaires particuliers totalement dévoués et teneurs de journaux intimes et surtout le Lion : Winston.

On le voit animé d'une énergie fantastique : ses discours où il se montre franc et encourageant, grave mais galvanisant, travaillant sans cesse, apparaissant dans des tenues incongrues, lisant et écrivant dans son lit, dans son bain, parfois totalement nu, tenant un cigare dans une main et un verre de Scotch dans l'autre mais souvent aussi dans une combinaison de « sirène » bleu ciel – un vêtement d'une seule pièce enfilé par-dessus les autres et qu'il utilise pour venir s'enquérir des sinistrés, constater les destructions et soutenir les populations.

Dans cette période terrible, ses préoccupation dominantes : l'impossibilité pour la RAF de détecter à temps les bobardiers allemands dès la nuit tombée, l'impérieuse nécessité de faire entrer les Etats-Unis dans la guerre ou à tout le moins obtenir le secours des approvisionnements indispensables apportés par la loi prêt-bail finalement votée par le congrès en mars 1941, la hantise d'une invasion terrestre de l'île par les troupes amphibies nazies maîtresses de la France si proche, l'accélération de la production d'avions.

En regard, l'incroyable résilience du peuple britannique, l'aptitude inouïe de Churchill à susciter le courage de résister, son inlassable force de travail et de persuasion auprès de Franklin Roosevelt. Son choix des hommes aussi, en particulier Max Beaverbrook, le magnat canadien de la Presse qui saura bousculer toutes les organisations pour faire bondir la production aéronautique au-delà de ses limites, qui présentera 14 fois sa démission jamais acceptée … et son conseiller scientifique, le Prof, Frederick Lindemann, physicien controversé capable d'avancées conceptuelles parfois géniales, parfois moins.

Avec cet ouvrage, plein d'humour malgré une matière épouvantable, on retrouve, comme en miroir, la description de l'anéantissement de l'armée française par Jacques Benoîst-Méchin, les notations de William Shirer, alors en poste à Berlin, et on suit aussi jour après jour les états d'âme des proches collaborateurs d'Hitler.

J'avais déjà beaucoup aimé « le diable dans la ville blanche » et « Dans le jardin de la bête ». Je ne suis pas déçue par ce nouvel opus.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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