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La splendeur et l'infamie est un gros plan sur l'action de Winston Churchill du 10 mai 1940 au 10 mai 1941.
365 jours à raison de 2 pages par jour en moyenne … à ce rythme une biographie du nonagénaire alignerait 70 000 pages … C'est dire que cet ouvrage est tout sauf une biographie et qu'il faut lire et relire François Kersaudy pour tout savoir du Prime Minister.
Mais Erik Larson se focalise sur l'année qui voit l'Empire Britannique se retrouver seul contre l'axe, seul à défendre la civilisation, la démocratie, la liberté. L'année où Churchill entre dans l'histoire.
Le 10 mai 1940 la Wehrmacht passe à l'offensive et envahit la Belgique, la France et les Pays Bas ; le même jour le Roi Georges VI nomme Winston Churchill au 10 Downing Street.
Le 22 juin, la France signe un armistice et le Royaume Uni se trouve seul face à l'axe. Les difficultés, les drames, les échecs se succèdent (Mers-El-Kébir, Dakar, la Grèce) et la Bataille d'Angleterre meurtrit le Royaume.
Mais le 21 juin 1941, Hitler attaque à l'est et le 7 décembre c'est Pearl Harbor … les USA et l'URSS entrent en guerre … Roosevelt et Staline se retrouvent aux cotés de Churchill.
Entre temps non seulement les Anglais ont tenu, le parlement et les médias soutenu la ténacité du premier ministre, mais celui-ci a convaincu l'Amérique de quitter son isolationnisme et de prêter des armements au Royaume Uni.
Erik Larson peint heure par heure ce contexte et révèle les influences et actions des Churchill (son épouse Clémentine, leur fille Mary, leur fils Randolph et son épouse Pamela), de John Colville son secrétaire, de Lord Beaverbrook qui mobilise l'industrie aéronautique et militaire, du professeur Frederick Lindemann son conseiller scientifique, des Américains Harry Hopkins et Averell Harriman (conquis par Pamela).
C'est passionnant, dramatique (le blitz), drôle (la baignoire), enfantin (Winston jouant au train électrique), glorieux.
La splendeur et l'infamie enseigne que l'histoire est écrite par les hommes et les femmes, au prix « du sang, du labeur, des larmes et de la sueur » et rappelle ce que nous devons à Winston Churchill et aux anglais.
« Jamais tant de gens n'ont dû autant à si peu ».

PS : pour lire et relire François Kersaudy :
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On sait peu de choses du quotidien d'un homme au pouvoir et Erik Larson, met en lumière un personnage emblématique de l'Histoire du XXème siècle, à travers ses recherches puisées dans des documents déclassifiés, des journaux intimes.

Même s'il s'agit d'un documentaire, on a rarement pu lire l'Histoire avec autant d'intimités, de manière aussi romancée, avec cette impression d'être à Londres, en 1940. Une période terrible commence, Hitler enchaîne les conquêtes en Europe, pourtant le Royaume-Uni résiste, fait face à l'isolement, à la morosité, et ce, malgré les bombardements et c'est sans aucun doute grâce à la volonté de Winston Churchill et sa personnalité charismatique, fantasque, empathique avec un optimisme à toute épreuve, mais surtout cette volonté de ne jamais se soumettre.

Erik Larson nous fait vivre la première année au pouvoir de Winston Churchill, dont le but est de barrer la route à Hitler, tout en tentant de convaincre Franklin Roosevelt, que la neutralité américaine est impossible. le « Vieux Lion » n'hésite pas à se mettre à dos une partie de la classe politique, doute, mais s'entoure d'hommes en qui il a une totale confiance – Max Beaverbrook, Frederick Lindemann, dit « le Prof » – face à une administration ankylosée, pour faire échouer l'invasion nazie.

La sensibilité de Churchill, son positionnement en « bon père de famille », son dévouement à son pays, son acharnement au travail, en font une personnalité hors-norme, exceptionnelle. Malgré ce portrait d'homme parfait, Erik Larson, n'hésite pas à montrer l'homme tel qu'il est. Un homme qui aime la bonne table, notamment les bons vins, le champagne et les cigares, alors même que le rationnement est en place. Il exige un rythme de travail soutenu de ses collaborateurs alors même qu'il s'octroie des siestes et des bains.

Ce livre s'intéresse aussi aux personnes qui l'ont entouré et qui ont sans doute influencé son quotidien, donc sur l'Histoire : son épouse, sa fille, Mary, adolescente envoyée à la campagne, pour sa sécurité, ses amis. Mais il y a surtout, les citoyens, qui à travers leurs journaux décrivent leur quotidien et dont certains témoignages sont retranscrits.

Grâce aux anecdotes, citations, témoignages, chapitres courts, le livre garde un rythme incroyable, sans jamais perdre son enthousiasme tout en mêlant les descriptions de techniques de guerre, organisation domestique et sentiments amoureux.

Bien longtemps après sa mort, Churchill conserve une place importante dans l'imaginaire politique britannique et reste connu comme l'un des hommes politiques les plus importants du XXème siècle, en raison de sa ténacité face au nazisme, de ses talents d'orateur et de ses célèbres bons mots. Tout en incarnant les valeurs morales ainsi que l'humour flegmatique et la résilience que l'imaginaire collectif associe aux Britanniques.

Dans son discours du 13 mai 1940, Winston Churchill déclare :

« J'aimerais dire à la Chambre, comme je l'ai dit à ceux qui ont rejoint ce gouvernement : je n'ai à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur. Vous me demandez, quelle est notre politique ? Je vous dirai : c'est faire la guerre sur mer, sur terre et dans les airs, de toute notre puissance et de toutes les forces que Dieu pourra nous donner

Une lecture palpitante, où les détails peuvent paraître choquants, alors même qu'ils sont seulement humains, et font toute la force de ce livre, loin d'être une énième biographie de Winston Churchill. le travail de Erik Larson entraîne le lecteur au plus près du pouvoir, pendant l'année cruciale pour l'issue de la Guerre, celle du Blitz, campagne de bombardements menée par l'aviation allemande du 7 septembre 1940 au 21 mai 1941.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Erik Larson nous fait revivre une année exceptionnelle dans la vie de Churchill, l'année mai 1940, mai 1941, l'année de sa prise de fonction en tant que Premier Ministre. Nous le suivons chez lui, au 10 Downing Street ou dans ses résidences secondaires, ou dans les Cabinet War Rooms. Nous suivons au jour le jour les décisions prises pour faire face à cette bataille d'Angleterre qui va démarrer en juillet.

Nous suivons Churchill dans ses démêlés familiaux avec sa fille Mary qui se rebelle mais garde sa vie de membre de la haute société (les bals des débutantes ont encore cours malgré la guerre!) et son fils Randolph, tête brûlée, impétueux et peu prudent quand il s'agit de préserver des documents top secret! la belle-fille de Churchill, l'élégante Pamela, épouse de Randolph, va elle aussi donner du fil à retordre à notre bon vieux lion..

Bref un environnement pas toujours facile.. Heureusement qu'il y a l'épouse, Clémentine, toujours prête à épauler son mari et qui n'hésite pas à donner de sa personne, ainsi quand il s'agit de visiter les abris anti-aériens, pour vérifier que les Londoniens seront protégés.

Erik Larson raconte comme on filme, c'est un récit mi-documentaire, mi-roman, passionnant d'un bout à l'autre avec une foule de détails sur l'entourage de Churchill, sur la vie quotidienne des Anglais pendant cette période.. ainsi on voit l'impact du black-out sur la vie des Londoniens.

Pour Churchill l'enjeu est multiple: il s'agit de protéger la population des raids de la Luftwaffe, notamment lors du terrible incendie de Londres en décembre 1940 (le deuxième de l'histoire de l'Angleterre après celui de 1666!!), il s'agit aussi de préparer la riposte et d'organiser l'effort de guerre et aussi de décider l'allié traditionnel, les Etats-Unis, à entrer en guerre aux côtés de l'Angleterre. Pour cela il faut convaincre les Américains que la situation n'est pas si sombre car les Américains pourraient avoir peur d'une défaite anglaise et que les armes américaines fournies soient reprises par les Allemands...

L'auteur a l'art de nous faire vivre des événements comme si nous y étions! Ainsi l'attaque de Coventry, bombardée par les Allemands le 14 et 15 novembre 1940, est particulièrement bien rendue.

Ce qui est passionnant dans ce livre aussi, c'est de voir l'entourage de Churchill évoluer, avec leurs rivalités, leurs objectifs, leurs faiblesses et leurs atouts..
Parmi ceux dont le rôle est particulièrement bien rendu dans ce livre, on trouve Beaverbrook, d'origine canadienne, qui va s'occuper de la production aérienne pour la Grande-Bretagne. Nous avons aussi Frederik Alexander Lindemann, grand physicien (d'origine alsacienne par son père) et qui va jouer le rôle de conseiller scientifique (il sera anobli par la suite et deviendra baron Cherwell puis vicomte du même nom..) Sunommé "The Prof", il créera un groupe de statisticiens en vue d'évaluer l'état de ravitaillement du pays. Et puis l'inénarrable John Colville, secrétaire de Churchill, qui, en pleine guerre, trouve encore le moyen de conter fleurette à de jeunes nymphettes!!!

Des scènes inattendues, pour ne pas dire ubuesques jalonnent le récit: ainsi lorsque le Prof veut rationner la consommation de thé, c'est un véritable bouclier qui se lève, comment peut-on imaginer une Angleterre combative sans thé? Des initiatives étonnantes ont lieu: ainsi l'Eglise d'Angleterre veut instaurer une journée de prière le 8 septembre 1940 pour marquer le premier anniversaire de la guerre... Amusant de voir aussi comment l'ambassadeur américain de l'époque, Joseph Kennedy, le père du futur président, quitte rapidement Londres pour échapper aux bombardements, ce qui ne le fera pas vraiment bien voir!! de même on assiste aux parties de poker de Randolph Churchill, le fils donc, qui, en pleine mission vers la Méditerranée, trouve le moyen de perdre des sommes folles au poker!!

Des bombes qui surgissent partout, même dans le jardin de Buckingham (avec en représailles un peu plus tard des bombes anglaises dans le jardin de Goebbels), l'atmosphère de peur, les difficultés de rationnement, l'angoisse dans les abris, la difficulté de circuler dans le noir à cause du block-out, tout cela est vraiment bien rendu dans ce livre.

Aussi palpitant et addictif qu'une série, La Splendeur et l'Infamie s'est classé numéro un des ventes dès sa sortie en Angleterre et aux Etats-Unis. Il a été élu meilleur livre de l'année par le Washington Post et Barack Obama l'a désigné parmi ses livres préférés de l'année.
La page d'histoire évoquée dans le livre va s'arrêter à la fin 1941, quand le détournement de la Luftwaffe vers le front russe, conjugué à la vaillante résistance des Anglais, va permettre de relâcher l'étau...
Un livre à ne pas manquer pour tous ceux et celles qui aiment L Histoire

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Alerte coup de coeur ! Un véritable page-turner !
Quand j'ai demandé à lire ce récit, je n'imaginais le pavé que cela pouvait représenter mais je voulais à tout prix connaitre la vie de ce grand Monsieur.
Dès les premières pages, mes réticences quant à la longueur, ont disparu. le récit que fait Erik Larson est tout simplement incroyable. La narration est fluide, intéressante, palpitante, digne d'un vrai thriller.
Erik Larson le dit lui-même, il ne voulait pas d'une énième biographie de Churchill, il voulait quelque chose de plus intime, de plus sensible. Je ne peux pas savoir si c'est différent d'autres biographies car c'est la première que je lis de Churchill, mais en tous les cas j'ai été séduite par l'écriture mais aussi par le personnage.
Quel homme ! Beaucoup de personnes le diront, y compris certains de ses détracteurs, c'était lors de sa prise de fonction en 1940, l'homme de la situation. Une main de fer dans un gant de velours.
Insatiable travailleur, combatif, mais surtout encourageant et formidable orateur, il ne s'avoua jamais vaincu et poussait chacun vers le meilleur.
Il avait le don de remobiliser ses "troupes", le peuple lui-même l'appelait du doux surnom de "Winnie".
Erik Larson ne se contente pas du récit du premier ministre anglais, il élargit la sphère à ses collaborateurs et à sa famille. On découvre également toutes les stratégies politiques mises en place par Churchill pour rallier les USA à la guerre, ou celles de l'Allemagne.
J'ai été touchée par cette opposition entre la guerre d'un côté, cruelle, brutale, et la vie de tous les jours que chacun essaie de mener. A l'instar de Mary, la fille de Churchill, qui continue à aller au bal, ou sort avec ses amis.
J'ai beaucoup aimé également le personnage de Clémentine, la femme de Churchill, une femme forte et influente.
J'ai regretté l'absence de la France dans ce récit. Erik Larson ne parle que brièvement du général de Gaule, ou de la résistance.
Cela reste un coup de coeur que je conseille fortement.
Merci à Netaglley et aux éditions le Cherche midi pour cette formidable aventure.

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Bonjour
Quelle bonne biographie de Winston Churchill, tout cela se lit comme un roman on peut vivre la tension que tout londoniens ont malheureusement été contraints ,on peut également suivre quelques personnages politique et familiale qui ont gravités autour de Winston Churchill.
Les faits très bien expliqués et facile à suivre,bonne lecture à tous.
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Churchill me fascine. Et je ne suis pas la seule. Les historiens, les romanciers, le cinéma, la télé continuent d'explorer la vie de l'homme politique britannique (et prix Nobel de littérature). Certains biographes consacrent des années et des volumes à un examen microscopique de ce parcours hors normes. Erik Larson fait un choix différent. Il se concentre sur une seule année (mai 1940 – mai 1941), sa première année en tant que Premier Ministre. Il va regarder la grande histoire à travers le prisme de l'intime, raconter un an de moments charnières pour le monde à travers le regard du cercle proche du Vieux Lion, dresser un portrait terriblement humain de l'homme public et au final proposer un docu fiction totalement addictif.

Quand Churchill arrive au 10 Downing Street, il est très populaire auprès de ses concitoyens mais mal perçu par la classe politique. On le dit imprévisible, peu fiable.
Sur la scène internationale, Hitler a envahi la Hollande et la Belgique. La Pologne et la Tchécoslovaquie sont déjà tombées, l'évacuation de Dunkerque se profile et la reddition de la France semble difficile à éviter. Au cours des douze mois suivants, Hitler mènera une campagne de bombardements incessante sur Londres, tuant 45 000 Britanniques.
Churchill va maintenir la cohésion de son pays et tenter de persuader le président Roosevelt que la Grande-Bretagne est un digne allié, prête à se battre jusqu'au bout.

On retrouve bien évidemment dans ce document le Churchill qui nous est familier (le fumeur de cigare, le maitre orateur, le malin, le belliqueux). Mais Larson nous montre aussi un autre Churchill, celui qui laisse paraitre ses émotions sans honte, un homme avec une absence totale de vanité personnelle, avec un sens du devoir exacerbé, conscient que quelque chose de plus grand que lui est en train de se jouer.

En s'appuyant sur des journaux intimes, des documents d'archives originaux et des rapports de renseignement autrefois secrets, l'auteur offre un nouveau regard sur l'année la plus sombre de Londres à travers l'expérience quotidienne de Churchill et de sa famille : sa femme, Clementine ; leur plus jeune fille, Mary, qui s'irrite contre la protection de ses parents en temps de guerre ; leur fils, Randolph, et sa belle et malheureuse épouse, Pamela ; l'amant de Pamela, un fringant émissaire américain ; et ses très proches conseillers vers qui il se tourne dans les moments les plus difficiles. Invitant le lecteur à des réunions top secrètes comme à des repas de famille, Larson nous montre comment Churchill a enseigné au peuple britannique « l'art d'être intrépide », comment il enhardi une petite nation à embrasser son heure de gloire, tout en essayant de persuader les USA d'entrer en guerre. Et quand on voit l'homme d'État grimper sur le toit du 10 Downing Street pour regarder les bombes tomber sur Londres, on comprend la frustration du Führer face à la puissance symbolique de la résistance obstinée d'un homme et de tout un peuple. Il sera plus qu'un leader politique, il sera l'inspiration de sa nation et du monde libre. Mon intérêt pour Churchill sort encore grandi de cette lecture passionnante.

« La splendeur et l'infamie » est un beau pavé qui se lit avec la même avidité qu'un roman à suspens où saga familiale et complot politique se mélangeraient. L'auteur arrive à rendre haletante une histoire dont on connait déjà la fin. Juste génial.

Traduit par Hubert Tézenas
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A l'été 1940, la Grande Bretagne est le seul pays européen à résister à la machine de guerre nazie.

Hitler, après avoir tenté de négocier avec ce pays, va déclencher à partir de juillet 1940 des campagnes de bombardements, sur plusieurs mois, qui vont faire un grand nombre de victimes.

La population britannique va faire preuve d'un courage et d'une endurance admirables.
A cela s'ajoute la pénurie alimentaire, l'absence de chauffage.
Bien sûr la population éprouva de la douleur, de la colère...mais aussi de la solidarité, de l'humour...cet humour britannique si réputé.
Et puis, il y a le soutien total de la population pour son premier ministre, Winston Churchill. Celui qui fut le seul chef d'Etat d'Europe qui a tenu tête à Hitler et à sa politique d'une inhumanité sans limite.
Dès la fin des années trente, il a été l'un des très rares hommes politiques britanniques ne se berçant pas d'illusions optimistes sur les vues d'Hitler, dès l'arrivée au pouvoir de celui-ci en 1933.
D'ailleurs, les politiciens britanniques qui furent très "mous" avec l'Allemagne firent preuve de méfiance à son égard lorsqu'il devint Premier Ministre en mai 1940, y compris le roi lui-même.

Churchill sut insuffler, à ce moment le plus tragique de l'histoire anglaise, et disons le, du monde démocratique, la ténacité, le courage de continuer une lutte âpre, cruelle, mais essentielle pour l'avenir du genre humain.
Il s'impliqua avec patience, ardeur dans de difficiles négociations avec Roosevelt pour l'obtention d'une aide matérielle américaine, et surtout pour l'entrée en guerre des Etats-Unis contre l'Allemagne nazie.

Comment ne pas éprouver d'admiration pour un homme de 66 ans, affaibli par son embonpoint, mais qui va trouver la force physique et morale pour être un acteur majeur de la lutte contre le nazisme ?

Cet ouvrage, c'est le souffle de l'Histoire. Et c'est le talent de l'auteur de nous immerger dans ce drame, aux côtés de Churchill au 10 Downing Street, de nous faire partager sa douleur pour son peuple martyrisé et son espérance en la victoire et la paix.

Lorsqu'il parcourait les ruines des agglomérations bombardées par la Luftwaffe, plusieurs témoins de son entourage le virent les larmes aux yeux.

Parallèlement aux évènements tragiques de l'Histoire, Erik Larson nous parle de la vie de famille de Churchill, avec ses joies et ses peines.
Ses collaborateurs font aussi l'objet de lignes émouvantes, et ce qu'ils soient ministres ou secrétaires.

Ce récit est colossal par sa densité, l'intensité dramatique des faits relatés et l'émotion que l'auteur transmet à ses lecteurs.

Un seul conseil : LISEZ CE LIVRE !
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Loin des biographies officielles et des études savantes, ce livre sert l'Histoire de la plus belle des manières parce qu'elle la place à hauteur d'homme.
A partir du 10 mai 1940, date de la nomination du bouillant Winston Churchill au poste de Premier Ministre à la place du "munichois" et trop mou Chamberlain, l'auteur met le projecteur sur une année de "larmes, de sang et de sueur" pour une Angleterre martyrisée par les assauts répétés et meurtriers de la Luftwaffe.
Sa méthode : regarder le passé sous un angle inédit qui mêle la vie quotidienne, les relations intimes et les décisions stratégiques dans le coeur du réacteur en fusion que furent conjointement le 10, Downing Street et la résidence Chequers où Churchill poursuivait le week-end ses travaux, consultations, rencontres.
Erik Larson nous offre une vision originale, loin des poncifs, et donne une dimension humaine à l'action opiniâtre de l'indomptable Premier Ministre, à sa capacité à fédérer les énergies et à encourager et soutenir la résistance de tout un peuple qui démontrera, dans ces moments dramatiques, sa formidable résilience.
Ce livre s'appuie sur un énorme travail de recherche documentaire tant dans les archives officielles que dans les journaux personnels tenus par des membres du cercle rapproché, voire familial de Churchill. C'est ce qui en fait toute la saveur. L'Histoire, telle qu'on aimerait plus souvent la lire, pour mieux l'appréhender et en comprendre les enjeux. Ce petit bout de la lorgnette qu'explore Erik Larson ouvre de grands horizons.
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Attention, lecture addictive ! En près de 700 pages, découpées en courts chapitres dont chaque fin donne irrésistiblement l'envie d'entamer le suivant, voici la chronique intime de la famille Churchill pendant le Blitz.

La période la plus cruelle de la guerre entre le 7 septembre 1940 et le 11 mai 1941, au cours de laquelle Hitler a tout fait pour mettre les Anglais à genoux à coup de raids monstrueux sur les villes britanniques. Près de 8 mois d'apocalypse au cours desquelles le pays dénombra 44652 morts – dont 5626 enfants – et autant de blessés.

Comment Winston Churchill et sa famille vécurent cette infamie ? Une famille parfois étrange avec un fils aîné Randolph, alcoolique et gros perdant au jeu, une dernière fille à la maison qui ne pense qu'à aller danser, même pendant les plus rudes bombardements, une épouse pleine de bon sens, la belle Clémentine, des secrétaires particuliers totalement dévoués et teneurs de journaux intimes et surtout le Lion : Winston.

On le voit animé d'une énergie fantastique : ses discours où il se montre franc et encourageant, grave mais galvanisant, travaillant sans cesse, apparaissant dans des tenues incongrues, lisant et écrivant dans son lit, dans son bain, parfois totalement nu, tenant un cigare dans une main et un verre de Scotch dans l'autre mais souvent aussi dans une combinaison de « sirène » bleu ciel – un vêtement d'une seule pièce enfilé par-dessus les autres et qu'il utilise pour venir s'enquérir des sinistrés, constater les destructions et soutenir les populations.

Dans cette période terrible, ses préoccupation dominantes : l'impossibilité pour la RAF de détecter à temps les bobardiers allemands dès la nuit tombée, l'impérieuse nécessité de faire entrer les Etats-Unis dans la guerre ou à tout le moins obtenir le secours des approvisionnements indispensables apportés par la loi prêt-bail finalement votée par le congrès en mars 1941, la hantise d'une invasion terrestre de l'île par les troupes amphibies nazies maîtresses de la France si proche, l'accélération de la production d'avions.

En regard, l'incroyable résilience du peuple britannique, l'aptitude inouïe de Churchill à susciter le courage de résister, son inlassable force de travail et de persuasion auprès de Franklin Roosevelt. Son choix des hommes aussi, en particulier Max Beaverbrook, le magnat canadien de la Presse qui saura bousculer toutes les organisations pour faire bondir la production aéronautique au-delà de ses limites, qui présentera 14 fois sa démission jamais acceptée … et son conseiller scientifique, le Prof, Frederick Lindemann, physicien controversé capable d'avancées conceptuelles parfois géniales, parfois moins.

Avec cet ouvrage, plein d'humour malgré une matière épouvantable, on retrouve, comme en miroir, la description de l'anéantissement de l'armée française par Jacques Benoîst-Méchin, les notations de William Shirer, alors en poste à Berlin, et on suit aussi jour après jour les états d'âme des proches collaborateurs d'Hitler.

J'avais déjà beaucoup aimé « le diable dans la ville blanche » et « Dans le jardin de la bête ». Je ne suis pas déçue par ce nouvel opus.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Erik Larson est un historien d'un type original qu'on pourrait qualifier de « tabloïd » ou de « cancanier ». Son document qui relate la première année du gouvernement Churchill est abondamment alimenté d'évènements "poeple" puisés dans les journaux intimes des proches de celui-ci, que ce soient des proches politiques, militaires ou familiaux.
Cela produit un effet futile voire dérisoire qui désespère le lecteur qui cherchait la compréhension d'un moment et d'un personnage clé dans l'histoire de la deuxième guerre mondiale, où chaque décision pouvait changer la face du monde. L'auteur se contente du minimum vital en matière de contexte et de perspective historiques, il fait surgir un Churchill qui semble naitre en 1940, on aurait aimé connaitre ce qui dans son passé pouvait expliquer ses qualités exceptionnelles et ses défauts non moins marqués. Ce qui compte pour Larson c'est l'anecdote et particulièrement si elle est sentimentale, c'est le numéro spécial de Gala sur Churchill en guerre.
On saura tout sur les goûts vestimentaires, alimentaires et hygiéniques de Churchill, les amours de ses enfants prennent plus de place que les campagnes militaires. La vie de tous les jours de la famille Churchill est celle de la haute société britannique, guerre ou pas, les soirées au cottage restent indispensables et les domestiques servent plats et boissons raffinés. Dans la famille on est courageux c'est indéniable, sentimentaux aussi, on a la larme facile quand on visite les quartiers bombardés mais les pleurs sont vite oubliés pour courir vers le prochain bal.
Ce livre peut plaire à ceux qui se passionnent pour les coulisses, les alcôves et les petits secrets des grands hommes, pour les passionnés de l'Histoire c'est très décevant voire exaspérant (plusieurs pages sur les habits égarés de l'ambassadeur des USA). Pire l'image de Churchill en sort affaiblie, la vie privée doit le rester, vouloir donner de l'épaisseur humaine par des détails triviaux n'a pas d'intérêt, il est pas utile que le roi soit nu pour juger de son oeuvre.
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