La splendeur et l'infamie est un gros plan sur l'action de
Winston Churchill du 10 mai 1940 au 10 mai 1941.
365 jours à raison de 2 pages par jour en moyenne … à ce rythme une biographie du nonagénaire alignerait 70 000 pages … C'est dire que cet ouvrage est tout sauf une biographie et qu'il faut lire et relire
François Kersaudy pour tout savoir du Prime Minister.
Mais
Erik Larson se focalise sur l'année qui voit l'Empire Britannique se retrouver seul contre l'axe, seul à défendre la civilisation, la démocratie, la liberté. L'année où
Churchill entre dans l'histoire.
Le 10 mai 1940 la Wehrmacht passe à l'offensive et envahit la Belgique, la France et les Pays Bas ; le même jour le Roi Georges VI nomme
Winston Churchill au 10 Downing Street.
Le 22 juin, la France signe un armistice et le Royaume Uni se trouve seul face à l'axe. Les difficultés, les drames, les échecs se succèdent (Mers-El-Kébir, Dakar, la Grèce) et la Bataille d'Angleterre meurtrit le Royaume.
Mais le 21 juin 1941,
Hitler attaque à l'est et le 7 décembre c'est Pearl Harbor … les USA et l'URSS entrent en guerre … Roosevelt et
Staline se retrouvent aux cotés de
Churchill.
Entre temps non seulement les Anglais ont tenu, le parlement et les médias soutenu la ténacité du premier ministre, mais celui-ci a convaincu l'Amérique de quitter son isolationnisme et de prêter des armements au Royaume Uni.
Erik Larson peint heure par heure ce contexte et révèle les influences et actions des
Churchill (son épouse Clémentine, leur fille Mary, leur fils Randolph et son épouse Pamela), de John Colville son secrétaire, de Lord Beaverbrook qui mobilise l'industrie aéronautique et militaire, du professeur Frederick Lindemann son conseiller scientifique, des Américains Harry Hopkins et Averell Harriman (conquis par Pamela).
C'est passionnant, dramatique (le blitz), drôle (la baignoire), enfantin (Winston jouant au train électrique), glorieux.
La splendeur et l'infamie enseigne que l'histoire est écrite par les hommes et les femmes, au prix « du sang, du labeur, des larmes et de la sueur » et rappelle ce que nous devons à
Winston Churchill et aux anglais.
« Jamais tant de gens n'ont dû autant à si peu ».
PS : pour lire et relire
François Kersaudy :