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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Étant Bruxellois et, de surcroît, grand amateur de polars, je me devais de lire ce premier roman à quatre mains d'Yves Vandeberg et Laurent Vranjes.

L'action se déroulant dans ma ville, j'ai donc pris grand plaisir à reconnaître les différents endroits décrits au fil des pages (le French Kiss, le Royal Baudouin Tennis Club, etc), ainsi que certains personnages, dont la sympathique brésilienne Ivonne. Ajoutez à cela des dialogues bien de chez nous et des expressions belges absolument savoureuses (et reprises dans un petit lexique en fin d'ouvrage), et je me suis senti à la maison tout au long de cette lecture. de plus, l'ambiance bruxelloise pleine d'humour permet d'alléger quelque peu cette histoire de tueur en série riche en hémoglobine.

L'ambiance était donc là pour me séduire, mais l'intrigue, certes classique mais particulièrement prenante et pourvue d'un final imprévisible, n'est heureusement pas en reste. L'enquête menée par l'inspecteur bruxellois David Corduno et son équipe parvient en effet à entretenir le mystère jusqu'à la dernière page. L'identité du tueur en série sanguinaire qui multiplie les crimes horribles tout en narguant la police, s'avère en effet difficile à deviner et incite à tourner les pages… même si le manque d'indices n'est pas uniquement frustrant pour les enquêteurs.

La narration, qui privilégie l'efficacité, alterne habilement les points de vue des enquêteurs, des futures victimes et du meurtrier, avec une nette préférence pour les passages dédiés à ce dernier. À l'inverse des scènes où les auteurs ont plus tendance à simplement décrire les évènements, celles-ci invitent le lecteur à partager les pensées morbides du tueur et sont du coup beaucoup plus immersives.

Il serait dommage de passer à côté de ce polar au décor bruxellois séduisant, proposant une très bonne intrigue, surtout que la version on-line est disponible pour seulement 1,49 euro.

Personnellement, je serai de la partie pour la suite des aventures de l'inspecteur David Corduno et de son équipe.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Eh les schattekes, vous cherchez un thriller bien de chez nous où vous allez pouvoir retrouver des coins de notre chère Bruxelles? Ecrit dans le ton du braaf brusseleir, je vous l'ai tout trouvé et en plus, il est très réussi. Non, je ne suis pas klet ou zot et ne vous dis pas de carabistouille. Voilà une tof enquête criminelle bien atypique où les saveurs belges se retrouvent à chacune des pages.

Franchement, je me suis éclatée tout au long du récit. En plus d'être original par le fait qu'il se déroule dans mon cher et plat pays, plus particulièrement à Bruxelles, des spécificités bien de chez nous se retrouvent à chacune des pages. Quel plaisir de retrouver tout cela dans mes lectures avec un style d'écriture très plaisant et malgré tout, un suspens grandissant durant l'enquête.

Il s'agit avant tout d'un roman bien noir mais il n'en reste pas moins qu'une touche d'humour y figure également. Pour les non belgophiles, ne vous inquiétez pas, un index des expressions et mots bien de chez nous est présent dans les dernières pages.

Sachez que la suite de « Jeux de mains » est déjà disponible aux Editions Esfera. Non peut-être ! Je vous en parlerai. Là-dessus, je vous fais une bais' et vous dis à bientôt.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Voilà un ouvrage qui a faillit ne jamais voir le jour. En effet, yves Vendeberg qui débuta cet écrit en 2007, s'arrêta en chemin, pensant ne pas être à la hauteur. C'est bien des années plus tard, qu'il croisât Laurent Vranjes et qu'il ressortît ses vieux écrits pour les faire lire à ce dernier.
Bien en a été, puisque Laurent réussira à convaincre Yves du potentiel de son récit et lui proposera de collaborer à la finition de l'ouvrage.
Ainsi c'est à quatre mains que repris Jeu de main.....
L'écriture se fit dans un premier temps chacun de son côté, Écrivant des chapitres meurtriers, pour a termes synthétiser l'ensemble et éliminer les incohérences.
Exercice difficile mais rondement menée, puisqu'a la lecture du livre, il est impossible de deviner qui a écrit quoi.
Voilà l'histoire de cet ouvrage narré par les deux auteurs rencontrés au salon du livre de l'iris noir de Bruxelles.
Concernant l'ouvrage en lui même, l'écriture est fluide et l'intrigue intéressante même si l'ensemble manque de rebondissement.
Les chapitres sont toutefois bien trop longs et obligent de longs moments de lecture.
Un peu dans la lignée de Seven d'Anthony Bruno, le meurtrier défi l'inspecteur Corduno par une succession de meurtres de plus en plus trash.
Au milieu du livre , on pense facilement imaginer la chute, mais heureusement le dénouement est inattendu, et la fin moins linéaire que le reste de l'ouvrage redonne du peps à l'histoire.
Les deux auteurs réussissent donc à livrer un ouvrage plaisant et la lecture de la suite, ....jeu de vilain, n'est évidemment pas une option, mais une obligation, car même si l'ouvrage a bien une fin, il laisse volontairement des questions en suspens qui méritent leurs réponses.
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Ce livre dont j'ai lu le retour carrément enthousiaste de Danino Garnault me faisait envie et pourtant, il attendu des mois dans ma PAL. Grâce au challenge, je l'en ai sorti et le plaisir a été double puisque je l'ai lu en lecture commune.
L'histoire : le couple d'auteurs belges nous livre ici une histoire terriblement sanglante. Moi qui aime ça, il n'y a pas à dire : j'ai été servie ! Après deux années d'accalmie, le tueur en série qui a fait trembler les rues Bruxelloises reprend du service. Ce tueur qui a lancé un défi personnellement à l'Inspecteur principal David Corduno de la police criminelle de Bruxelles. Corduno se doit d'arrêter ce malade avant le décompte fou égrené par ce dernier. À chaque victime, une nouvelle phalange est coupée et emportée. Si ce n'était que ça... Il laisse derrière lui des scènes de crime absolument insupportables à soutenir. La cruauté du tueur va crescendo, plus le temps passe, plus il prend en assurance et en imagination morbide. Va-t-il s'arrêter après les dix victimes comme la police en a déduit ?
Les personnages : J'ai trouvé les personnages très intéressants et développés. Ils ont chacun leur personnalité et qu'on aime ou pas tel ou tel personnage, ils forment une équipe soudée. J'ai bien sûr beaucoup aimé David, de par son passé douloureux et son courage, sa volonté et sa détermination. Une armoire à glace qui n'a peur de rien à part de perdre celle qu'il aime, Sasha... Son personnage m'a aussi séduite, je l'ai trouvée drôle et forte, douce et si amoureuse. S'il y a eu un instant où j'ai pensé que leur relation était trop belle pour être vraie, le fait qu'ils soient si complices m'a fait ravaler mon côté si négatif.

J'ai apprécié chacun des autres personnages et malgré ça, il est arrivé un moment où j'ai douté de tous.
Ressenti général : La plume des auteurs est très fluide et j'ai été bien contente de trouver un lexique pour les expressions belges, j'y ai appris des choses très intéressantes ! Si j'ai trouvé qu'il y avait un soupçon de grossophobie au départ, j'ai eu beaucoup moins cette impression par la suite. J'ai été subjuguée par l'enquête de David et de son équipe. Une enquête très bien menée malgré leurs échecs, une intrigue extrêmement bien ficelée. Les scènes de crime sanglantes et pour le moins originales m'ont bien ancrée dans l'enquête et dans l'histoire, les auteurs ont le sens du détail et j'ai adoré ça. J'avais vraiment l'impression d'y être et de sentir le dégoût m'envahir.

Ce que j'ai d'autant plus apprécié dans ce livre, ce sont les pointes d'humour disséminées tout du long. Un humour que je partage et qui m'a fait rire à plusieurs reprises.

Un suspense terrifiant, j'ai lu les dernières pages en me rongeant les ongles et en me torturant l'esprit sur l'identité du coupable. Et quelle surprise ce dénouement ! J'ai cependant été un tantinet déçue par les motivations du tueur, je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus personnel.

Néanmoins, j'ai passé un excellent moment en compagnie de nos Inspecteurs belges et j'espère bien lire la suite très bientôt.
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C'est un livre tout à fait particulier qui déboule en France depuis peu. Jeux de mains… est le tout premier polar d'Yves Laurent, un auteur francophone et qui arrive ici avec une histoire un brin classique mais qui ne manque pas de retenir l'attention par bien des aspects. Il y a tout ce qu'on aime dans un polar, un tueur sanglant, une intrigue à tiroirs, un cadre brillamment posé. Et s'il y avait même ce petit plus qui fait toute la différence ? Lettres it be vous dit tout !


# La bande-annonce


« Ce coup-ci n'était qu'un "essai" afin de m'assurer que je n'avais pas tout à fait perdu la main, mais, pour ma prochaine victime, je lui réserve une véritable petite oeuvre d'art. Mon vieux Corduno, il va falloir te préparer à en baver grave. »


Après deux années d'interruption, le tueur en série qui donnait des cauchemars au célèbre Inspecteur Principal David Corduno et à son équipe décide de refaire surface afin de poursuivre sa danse macabrement perverse. le point commun de la sixième victime avec les précédentes ? Une nouvelle phalange emportée, mais à la main gauche, cette fois. le sang-froid de Corduno va être mis à rude épreuve au cours de cette enquête bruxelloise ponctuée de traits d'humour et de bains de sang. Mais pourquoi le meurtrier semble-t-il si bien connaître son traqueur ?


# L'avis de Lettres it be


Yves Laurent, un auteur méconnu (enfin, que l'on croît être comme tel…) et qui arrive sur les devants de la scène littéraire francophone avec Jeux de mains… publié chez Esfera Editions. Un organisme tout à fait particulier et qui permet à des auteurs de développer des histoires en pouvant compter sur l'étroite collaboration des lecteurs. Une idée baptisée « Imaginons ensemble » et qui pourrait d'ores et déjà porter ses fruits avec ce Jeux de mains… Alors, qu'est-ce que ça donne ?


Comme dit un peu plus haut, tout y est. Yves Laurent (enfin, que l'on croît être comme tel…) s'autorise tous les classiques du genre. La scène d'autopsie à faire ressurgir subitement votre quatre heures, l'histoire d'amour en arrière-plan, les tortures intérieurs d'un personnage principal forcément rongé par bien des maux, le serial-killer machiavélique qui n'en loupe pas une pour vous foutre les frissons… C'est du classique, c'est du carré, c'est du sérieux. Et pourtant, au milieu de la mêlée, Yves Laurent (enfin, que l'on croît être comme tel…) ajoute quelques petites touches d'originalité plutôt (très) bien senties. Un argot et une ambiance façon San Antonio et Tontons flingueurs qui plaisent plutôt bien au coeur d'une intrigue qui rappelle les plus inquiétants thrillers du genre, des personnages un brin caricaturaux mais carrément bien posés chacun dans leur style… C'est une agréable surprise qui se déroule au fil des pages dans ce polar sans prétention aucune et qui pourtant n'a carrément pas à rougir !


C'est quand même très bien foutu pour l'ensemble. Yves Vandeberg et Laurent Vranjes, deux auteurs planqués derrière le pseudonyme d'Yves Laurent, embarque le lecteur dans un polar somme toute classique et pourtant bien réussi. En effet, difficile de bien faire les choses simples par les temps qui courent. Dans une ambiance mi-San Antonio mi-Seven, ce Jeux de mains... arrive à nous surprendre au détour des pages et des différentes péripéties, jusqu'à un final flamboyant. Un premier roman pour un duo à garder du coin de l'oeil tant les bonnes surprises pourraient s'avérer nombreuses avec leurs parutions à venir. Paraît-il que la suite des aventures de David Carduno et sa « dream team » serait déjà en cours de préparation…


Retrouvez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Je ne vois pas que dire d'autre que "Waow, ce livre c'est de la bombe !"
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Bonne surprise que ce livre de Yves Laurent ! Une bonne enquête avec une bonne fin , des personnages attachants et bien décrits ! On se laisse embarquer dans cette histoire, un bon petit page turner se passant en Belgique avec tous les ingrédients belges et dialogues ! je recommande, je vais lire la suite...
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Bonjour, Jeux de Mains de Yves Vandeberg et Laurent Vranjes.
374 pages.

Le cauchemar du célèbre Inspecteur Principal David Corduno refait surface après deux ans d'interruption.
Le tueur en série après ses cinq premiers meurtres deux ans auparavant et donc cinq phalanges emporté, continu avec une sixième victime et s'attaque aux phalanges des mains gauches maintenant.
Des scènes de crimes sanguinolentes et d'une violence extrêmement.
Toujours un petit mot dissimulé dans les victimes à l'intention de l'inspecteur.

Peut-être une histoire de vengeance, qui met à rude épreuve l'équipe criminelle.
Aucun indice pour les mettre sur la moindre piste.
Quel est le mobile de tous ses meurtres et pourquoi David Est-il concerné?

Une écriture fluide avec beaucoup de dialogue et un peu d'humour.
Les auteurs puisqu'ils sont deux, nous on concocté un récit bien ficelé.
L'intrigue est minutieusement bien travaillée.
Le doute s'installe et les fausses pistes se forment.
La psychologie des personnages est très poussé, beaucoup d'informations hors enquête un peu trop à mon goût, qui alourdit le rythme de lecture.
Les trois quarts du livre s'enchaînent à vive allure, et ça devient vraiment addictif.
La fin est vraiment excellente mais j'aurais voulu une explication.
Peut-être dans la suite..... (J'espère)!
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Une (bonne) enquête policière avec pas mal d'hémoglobine, et aussi quelques scènes de sexe explicites, le tout dans un ton belgo-bruxellois très accentué, ça vous tente ? Alors vous avez trouvé le bon livre ! On y croise un tueur en série réellement psychopathe, un policier très doué qui se retrouve ainsi face à sa première série d'échecs, et son équipe très humaine, très amie, très soudée qui l'entoure chacun avec ses spécificités. Bref, que du bonheur !

Évidemment, ce qui précède était la version courte, car je dois bien l'avouer : malgré un sentiment très positif qui persiste deux jours après avoir terminé ce bouquin (eh oui, pour une fois j'ai un peu tardé à rédiger mon avis), les quelques regrets qu'il a suscités sont toujours bien présents eux aussi – et je dis bien regrets, pas défauts, car il s'agit bien d'un ressenti tout à fait personnel, et ici il est exacerbé par le fait que l'essentiel de l'intrigue se déroule « chez moi », à Bruxelles, où je vis désormais depuis plus de 20 ans, où a toujours vécu mon mari, et où sont nés mes trois enfants.

D'abord, comme dans de nombreux livres très « localisés », je regrette que l'éditeur n'ait pas proposé de carte pour présenter ma ville ! Il est quand même question de plusieurs des communes de Bruxelles-Capitale, ainsi que de plusieurs communes de la périphérie (flamande) – pour moi qui vis ici, c'est du quotidien ; pour un Namurois (Namur étant la « capitale de la Wallonie », or je suis namuroise et y ai vécu plus de 25 ans, n'allant alors à Bruxelles que de façon très épisodique pour faire du shopping…) ou un Français ou un Québécois, qui, les uns comme les autres, ne connaîtraient Bruxelles que de très loin, mais qui se risqueraient à lire un tel livre ; bref, pour des non-initiés, tout cela ferait peut-être « couleur locale », mais ça génèrerait aussi pas mal d'incompréhensions, qui peuvent entraîner une certaine frustration – d'autant plus que la situation géo-linguistique de la Belgique, et de Bruxelles en particulier, est compliquée ! Je ne demande pas une introduction géo-politique à mon pays, juste une petite carte bien faite aurait été déjà bien utile.

En revanche, l'éditeur (en concertation avec les auteurs j'imagine) a fait le choix de proposer ce livre avec un double marque-page : l'un très sympathique qui rappelle la couverture, c'est toujours appréciable, et l'autre, double-face, qui reprend, je cite, les « expressions belges ». Si, au début, j'avais trouvé l'idée formidable, à l'usage je suis nettement plus dubitative. En effet, ces expressions belges sont un florilège certes alphabétique mais complètement aléatoire (et dès lors pas forcément opportun) d'expressions populaires issues du flamand, de mots typiquement bruxellois, ou parfois bruxello-wallons qui sont utilisés au jour le jour, mais aussi de mots d'usage courant qui ne sont même pas tout à fait des belgicismes ! J'ai notamment été bien étonnée de trouver dans cette liste des mots tels que « souper » - après tout, on soupe aussi dans certaines régions de France ! – ou « nonante » - que nos amis suisses ont également adopté, et qui soit dit en passant, est beaucoup plus logique (d'un point de vue mathématique) que l'imbuvable quatre-vingt-dix !

Mais surtout, ce que je veux dire avec tout cela, c'est que les auteurs usent et abusent de ces mots et expressions… donnant à Bruxelles (et à la Belgique) une teinte très particulière, qui est certes agréable et fait sourire tout le long du livre quand on connaît, mais qui a malgré tout un petit côté artificiel et peut faire penser aux non-initiés que les Belges ne savent décidément pas parler un « bon français » - ou, pire, pourrait leur faire penser que ce livre est truffé de « fautes ». Alors, je les rassure (mais ils liront moins mon avis qu'ils ne liront ce livre) : non, on ne parle pas comme ça, comme nos personnages, au quotidien à Bruxelles ! le langage que les auteurs mettent dans la bouche de nos personnages existe certes, mais se rencontre surtout dans certains quartiers plutôt populeux, et auprès d'une population d'un âge plus avancé que celui de nos héros. Ainsi, il paraît forcé et peu naturel, quand il apparaît de façon ainsi exagérée dans les dialogues de nos protagonistes.
En outre, je reconnais que j'utilise moi aussi un certain nombre de ces expressions (et, s'il en est que je n'utilise pas spontanément, aucune ne m'était inconnue), mais certainement pas au rythme soutenu de nos personnages, et encore moins dans un contexte professionnel quel qu'il soit ! Pour ne donner que quelques exemples : cette liste contient « -ke : (suffixe) petit » (vous avez pensé à Manneken Pis, non ?) – eh bien, tous les jours, spontanément, j'appelle mon petit, dont le prénom est Julien, « (mon) Juleke » ! C'est normal et c'est mignon (enfin, ça l'est pour nous). En revanche, cette liste cite aussi « smeirlap : saligaud, cochon, ordure », que pour ma part je n'utilise jamais, à moins d'être très, très, très, très (vous avez compris) en colère contre la personne que je désignerais ainsi ; d'ailleurs, la traduction vous donne déjà une idée – en réalité, c'est un mot 100% flamand (ce qui n'est pas signalé), et en flamand donc, c'est une grave insulte qu'il vaut mieux ne pas prononcer à haute voix… Oh ! et je fais régulièrement du « stoemp » pour ma famille… mais ce n'est pas exactement de la « purée de pommes de terre aux légumes », même si ça y ressemble, de loin! le mode de préparation est différent, et souvent très « familial » (comme tous les plats typiques, c'est aussi un moyen de cuisiner les restes, qui peuvent être très variés) et le degré d'écrasement est très grossier, laissant de gros morceaux bien visibles…

Tout cela étant dit, au risque de me répéter : je dis oui à une langue française qui n'a pas honte de ses racines propres, de ses spécificités régionales même empruntées à une autre langue, et qui les utilise sans faux-semblants… mais j'adhère plus difficilement à ce choix des auteurs d'accentuer ces traits-là, dès lors de façon trop artificielle, au risque de flirter avec une certaine caricature. Mais comme je disais : je pense que c'est un choix parfaitement assumé des auteurs, et je le respecte tout à fait ! même si ça me donne un petit sentiment de malaise en pensant à l'image que ça peut refléter de ma chère ville, auprès de ceux et celles qui ne connaissent pas, et qui feraient l'erreur de prendre ce livre et les expressions de ses personnages au pied de la lettre…

À part ces détails géo-linguistiques, auxquels je suis très sensible comme vous l'aurez compris, ce livre est vraiment un tout bon polar qui balade le lecteur comme il balade notre équipe de policiers. Les auteurs ont opté pour une histoire toujours très visuelle, et réellement je suivais la petite équipe tout au long de sa progression dans l'enquête à travers la ville (puisque les noms de rue sont cités clairement, puis on tourne à gauche ou à droite, on s'y croit vraiment !). Comme l'équipe de policiers, on a des doutes sur certains personnages… et si, pour ma part, je n'avais pas deviné qui était le tueur, je n'ai pas non plus été surprise, car tout à coup on se rappelle l'un ou l'autre détail qui avait frappé lors de la lecture, de ces détails parsemés çà et là l'air de rien, sans réelle mise en exergue, mais suffisamment interpellants sur le moment, pour revenir en force au moment de la révélation.

Les personnages ne sont pas ultra-travaillés, on n'est clairement pas dans un thriller psychologique (même si, dans certains passages, on n'en est pas loin), mais ils ne sont jamais lisses non plus et parviennent à susciter un réel attachement : on ressent véritablement la rage mêlée d'accablement d'un David Corduno humilié, confronté à ses premiers échecs dans une brillante carrière de policier ; on a envie d'accompagner son ami de toujours et collègue Michel, malgré ses propres failles dans sa vie privée et le fait qu'il soit moins présent qu'il ne voudrait dans un contexte difficile ; on rencontre avec plaisir les amies de Sascha ; et mention pour « le Fabe » et son esprit parfois décalé d'informaticien – à la limite du cliché, j'en ai connu de ces informaticiens au mode de pensée tellement « différent » du commun des mortels qu'on en reste parfois pantois, mais ici c'est exploité intelligemment.

Pour clôturer, il faut aussi révéler la petite histoire : je lis ce livre bien « tard » car je ne l'ai découvert qu'à la parution du second tome ! J'étais en pleine panne de lecture lors de la sortie de ce premier opus, et l'ai donc complètement manqué ; or, je reprenais peu à peu goût à la lecture lorsque j'ai découvert le second, lors d'une de mes désormais habituelles déambulations en librairie – librairie dans laquelle les nouveautés belges sont toujours mises en avant, et je n'en remercierai jamais assez mon libraire ! Moi qui ne lis presque jamais deux tomes d'une même série à la suite, je sens bien que je ne vais pas tarder à lire « … Jeux de vilains », j'ai hâte de retrouver cette bien sympathique équipe dans une nouvelle enquête !
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L'intrigue m'a plu, la fin peut être un peu moins même j'ai été totalement sidérée de la tournure que prenait les choses, ça m'a scotchée ! J'aurai peut-être aimé un coupable différent, des explications plus fournies, à méditer surtout qu'il y aura peut-être une suite ! J'ai également parfois trouvé le temps long car le manque d'indice faisait faire du surplace à nos enquêteurs et donc idem pour le lecteur, ce qui n'est pas toujours encourageant pour continuer sa lecture... Mais notre curiosité garde le dessus car les assassinats ne s'arrêtent pas et il faut trouver ce responsable ! Bref, un ouvrage génial, un thriller pour lecteurs avertis surtout, qui apprécient le genre. Je ne peux que vous le conseiller mais attention au nuit blanche, vous allez avoir froid dans le dos...
Lien : https://booksetboom.blogspot..
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