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3,57

sur 248 notes
On nous dit que c'est un page-turner sombre et implacable… et c'est assez vrai finalement mais il y a vraiment à redire !

Les débuts sont vraiment très laborieux et j'ai longtemps pensé, à tort, que c'était mauvais. Les style est brut et direct à l'image de Jorg l'antihéros ado qui met la suspension d'incrédulité à rude épreuve : le chef de bande de 14 ans qui mesure 1m80, qui parle couramment 6 langues, qui connaît les us et coutumes du monde entier comme les mythes et légendes de l'Ancien Temps alors qu'il vit en vagabond depuis l'âge de 9 ans … Comment voulez-vous y croire ?
La narration à 1ère personne permet saisir l'ampleur de la violente amoralité du personnage pour ne pas dire de sa psychopathie, mais le rythme est particulièrement haché par un détestable découpage en chapitres de 5/6 pages, d'où le côté famélique des descriptions qui auraient pu ajouter une forte plus value à l'atmosphère délétère du roman. Ce n'est pas un hasard si cela gagne en qualité quand les chapitres eux gagent en nombre de pages.
De plus on a de nouveau droit au coup des citations de début de chapitres qui émergent plus qu'immergent le lecteur et à une tripotée de flashback censé nous expliquer comment Jorg en est arrivé là. Cela n'aurait pas été plus simple de distiller ces explications dans le puzzle des citations ou au contraire de les ressembler dans 2 ou 3 chapitres plus touffus pour mieux profiter de sa quête de vengeance ??? (ou pas de bonne solution in fine ?)

Passons au(x) personnage(s) :
Jorg est un sociopathe. Il n'a d'affection pour rien et personne. Bref, tout n'est qu'instrument pour parvenir à ses fins. Jorg est un sale con. Petits caprices et grandes ambitions. Bref, du haut de ses 14 ans Monsieur a beaucoup de prétention.
Mais on finit par s'habituer au style, au rythme, à l'ambiance, et au personnage principal car le côté dextérien du personnage est plutôt bien rendu : Jorg calcule tout et tout le temps, jouant au Grand Jeu dont il estime être le seul digne d'en sortir vainqueur, et nous livre ses réflexions, ses ambitions, ses anticipations, et parfois ses émotions contradictoires. le personnage prend ainsi de la consistance au fur et à mesure des pages et finit par être intéressant.
Pour le reste c'est anecdotique : on retrouve des crevards aristocratiques, des magos mégalos et une tripotée de soudards dont on ne retient même pas les noms (ça c'est généralement un mauvais signe). Rares sont ceux qui sortent du lot : Nubain, Makin, le Grand Gorgoth, le petit Gog.

Passons maintenant à l'univers :
Au début on se dit que cet univers secondaire aurait mieux fait d'être primaire :
- Rhin, Seine, Loire ; Connaught, Normandie, Orléanais ; Reims, Limoges; Lyon, Hollandais, Teutons, Nippons
- des références aux auteurs grecs et latins (Euclide, Socrate, Platon, Plutarque…)
- des références à la religion chrétienne avec, Jesu Christ, la Vierge-Marie et la papauté romaine…
On se demande pendant longtemps si l'auteur n'aurait pas mieux fait de carrément écrire un roman historique. Car on est proche d'une version raccourcie et grimm & gritty de "L'Enfant de la Toussaint" de J.-F. Nahmias

Passons maintenant à l'intrigue :
L'auteur, les marionnettistes et leurs marionnettes compliquent inutilement les choses… pour permettre à l'intrigue d'aller de l'avant et à Jorg de continuer à sévir en dépit parfois du bon sens le plus élémentaire. Et on peut avoir l'impression que le twist sur l'univers amené par petites touches est un peu saboté par des apports fantasy légèrement foutraques (les passages nécromantiques sont limites WTF)

Dans les mêmes veines c'est en dessous de "Hordes", "Hawkmoon", "Le Sang des Ambrose" et "Le Baiser du rasoir". Si l'auteur voulait faire conter une quête de vengeance dans une ambiance Guerre de Cents ans, c'est raté. S'il voulait fait de la fantasy à canaille dans une ambiance post-apocalyptique, c'est aussi raté. Mais s'il voulait faire de la Dark Fantasy pour Young Adult, alors là je dis bravo et j'applaudis des 2 mains !
Univers, ambiance, personnages : Jorg avait tout pour être un de ces princes des écorcheurs de la Guerre de Cent Ans dont Froissart nous narrait les horribles méfaits dans ses chroniques. Mais c'est laborieux sur le fond et sur la forme même si l'ensemble se bonifie agréablement au fil des pages. Sûr que l'adolescent psychopathe dont on suit les aventures amorales ne va ne pas plaire à tout le monde. Pour un 1er roman, l'auteur propose des partis pris originaux mais leurs exécutions laissent à désirer. Gageons qu'avec plus de maturité de la part de l'auteur cela va gagner en qualité sur le fond comme sur la forme.
Allons-nous vers un anti-Fitz à la sauce "Hawkmoon" ?
Lien : http://www.chemins-khatovar...
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"c'est un page-turner sombre et implacable". C'est Robin Hobb qui le dit et le truc amusant c'est que Jorg est un anti-Fitz. Oui Jorg est un psychopathe qui à vécu un drame dont un gamin de 9 ans ne peut sortir indemne tant moralement que mentalement, qui ne tergiverse pas avant de prendre une décision et qui n'est pas un looser fini.

Ok, c'est vrai que son personnage n'est pas hyper crédible, depuis qu'il a 9 ans il est à la tête d'une bande de soudards tous plus redoutables les uns que les autres. En 4 ans, il a pillé, violé et tué (parfois les 3 en même temps), un nombre invraisemblable de fois, parle 6 langues, en comprends 6 autres, est autant habile à l'arbalète qu'à l'épée et possède une rhétorique à tout épreuve..

Ok et ? n'est-ce pas justement une volonté de se démarquer de la tendance actuelle orienté Dark Fantasy et amha lancée par le trône de fer ?
De même que l'univers dans lequel les personnages évoluent est un contre-pied aux amateurs de dépaysement, on aura vite reconnu l'europe médiévale, sur lesquels l'auteur greffe des personnages plus contemporains comme Shakespeare et Nietsche, après y avoir intégré certains philosophes Grecs !

Le bestiaire est succint mais original: ca pullule de morts-vivants (la route de la liche porte bien son nom) et pour la première fois, depuis AD&D1, de Leucrotta ! Sauf qu'en fait ils n'ont rien à voir :lol:

2 choses que j'ai moins aimé:
D'abord, la construction des chapitres: ils s'enchaînent entre époque actuelle et événements survenus 4 ans plus tôt. A la base ce n'est pas pour me déplaire (cf la république des Voleurs) mais la ou ça devient compliqué c'est que les Evènements du passé ne sont pas toujours dans l'ordre ! Déchronologue quand tu nous tiens...

Ensuite en mode spoiler
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En Résumé : Autant être clair j'ai trouvé ce roman très moyen, l'auteur ne se reposant que sur quelques bonnes idées intéressantes et surtout sur son personnage central violent, amoral et sombre. Mais voilà l'histoire manque de cohérence et surtout donne l'impression d'avoir été écrite comme une accumulation de scènes dans un jeu de rôle. Les adversaires de notre héros paraissent ne pas avoir un sou de jugeote tant ils se font avoir bêtement et Jorg a l'air d'avoir la plus grande chance de tout l'univers. le personnage de Jorg est, certes pourri, mais il est tellement parfait qu'il en devient ennuyeux et exaspérant tant il sait tout faire et ne se trompe jamais. L'univers est assez intéressant, mais aurait mérité d'être plus développé à mon goût. Puis, une fois arrivé au 75% du livre environ, l'histoire accroche un peu plus, un fil rouge s'installe, l'histoire gagne en cohérence, je ne crie pas à l'exceptionnel, mais quelque chose apparait sauvant le naufrage. Je lirai peut être la suite si Bragelonne refait une promotion sur l'e-book du tome 2 mais encore une fois un coup de coeur qui me parait exagéré et pourtant cette fois je partais sans apriori. Peut être est-ce parce que j'aime quand les choses sont plus développées, plus dense et plus complexe, enfin j'en doute quand même.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Ce roman de fantasy, appartenant à la fois aux sous-genres de la grimdark et de la post-apo est avant tout une histoire de vengeance racontée du point de vue d'un sociopathe.
Jorg Ancrath est certainement le personnage le plus détestable que j'ai rencontré lors de mes lectures, mais quel plaisir ! A la fois machiavélique, drôle et parfois naïf, il est certain que l'on est pas prêt de l'oublier.
Grace à une narration à la première personne, on suit ce jeune psychopathe de l'intérieur. C'est à la fois effrayant et amusant ! Jorg commence comme un simple bandit au début du récit. Mais au cours du roman, avec l'aide de quelques flashbacks, les raisons de ses actions deviennent plus claires. Alors qu'initialement on ne le voyait que comme un monstre, on comprend que c'est surtout un garçon qui a vécu une enfance traumatisante.
Bien que Jorg soit l'intérêt principal du livre, la façon dont Mark Lawrence a bâti son monde post-apocalyptique force le respect. Les grattes-ciel sont devenus l'équivalent de châteaux forts, les paysages sont cauchemardesques après une guerre que l'on devine nucléaire... Mais la religion s'est maintenue, tout comme la culture ancienne. le monde nous est à la fois étranger et bien connu.
Le roman est efficace grâce à des chapitres courts.
Une très bonne surprise !
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Bon soyons francs, j'ai eu du mal à commencer ce bouquin mais également à le finir. Étrangement j'attendais beaucoup de celui ci et j'ai comme une impression de "roulage dans la farine" assez désagréable qui reste en travers de la gorge. Bon je tousse un bon coup et m'attèle tout de même à ce bouquin. J'ai eu du mal à le commencer parce qu'on est vraiment perdu au début. On est paraachuté dans une histoire de vengeance abreuvée par des dialogues décousus qui ne nous permettent absolument pas de nous glisser dans l'ambiance. C'est limite comme si l'auteur ne voulait pas qu'on lise son bouquin!
Puis les choix de celui ci font parti de ce que je fuis le plus en fantasy. Tout d'abord le héros ( l'anti héros plutôt!) est un gamin de 14 ans, qui prépare depuis déjà 4 ans( donc depuis l'âge de 10 ans!) sa vengeance et bien décidé à reprendre le trône qui lui revient de droit ( enfin au fil du récit, on nous révèle que ce droit n'est pas si avéré que cela!). le gamin en question se comporte comme un adulte, vient à bout des plus costauds, des plus expérimentés, et lorsqu'il ne les passe pas par le fil de l'épée, il trouve toujours un moyen d'en venir à bout. Plutôt précoce le gamin! On a vraiment du mal à y croire, et tout cela me semble manquer d'une cruelle cohérence.
Ensuite les multiples références à notre monde montrent sans équivoque possible que cette histoire se déroule soit dans un futur lointain soit dans un réalité alternative. Paradoxalement, le twist révélant ce fait, est plutôt bien amené, et j'avoue que cet épisode, trop court, a relancé mon intérêt pour la poursuite de ma lecture.
Bref à ma grande surprise, une sauce prend tout de même au fil des pages, je me surprends à apprécier les réflexions de Jorg, le gamin prince, futur roi, futur empereur ( futur dieu!!), dans la reconquête de son trône. Il devient presque attachant et gagne une certaine profondeur mais là encore persiste un problème. Tous les spots sont dirigés vers lui et on n'en oublie carrément l'existence de tous les autres personnages, même ceux qui constituent ses "Frères". On a l'impression qu'ils ne sont là que pour meubler l'histoire de ce gamin et lui donner encore plus d'ampleur, d'assise et d'importance.
Je ne sais toujours pas pourquoi j'ai finalement fini ce bouquin, sans doute parce que le caractère complètement allumé, malade, fou, bourrin, calculateur de Jorg m'a plus dans toute cette fantasy un peu trop propre. Par certains côtés, cela m'a rappelé la lecture des Annales de la Compagnie Noire de Glen Cook ( que je conseille vivement!), mais ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien, juste une impression!
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Une aventure de Dark Fantasy violente, ici âmes sensibles s'abstenir, on tranche des têtes, on s'entretue sans motifs entre amis, ça plante ça pique ça explose ça tue.

Ça bouge bien malgré quelques passages un peu long, j'ai vraiment apprécié la seconde partie du livre, que j'ai trouvé bien plus dynamique que le début.

Les personnages eux sont pas mal mais pas non plus transcendant, enfin si ils sont bien sauf le héro :/ qui est un petit prétentieux de 14 ans qui se la joue grave et qui n'a pas trop de cervelle malgré qu'il ait tout vu tout fait déjà à son âge (je trouve qu'à lui tout seul ce personnage est un défaut pour le livre).
Pour les décors et l'ambiance, rien à redire c'est vraiment pas mal, mention spéciale à la traversée de la montagne sous terre qui m'a fait penser à un clin d'oeil à Tolkien.

Plaira surtout aux dévoreur de Fantasy qui n'ont rien à se mettre sous la dent (ça c'est difficile) ou à ceux qui souhaitent découvrir le côté Dark de la Fantasy, même si dans le même genre "La compagnie noire" de Glen Cook est largement au dessus.
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J'ai bien-aimé ce roman, la violence ma pas rebuté outre mesure.

Le côté psychopathe du prince Jorg non plus.
Lecture avec un bon rythme, je me suis pas ennuyé....

La petite déception est sur la résolution de l'intrigue qui ce joue sur deux coups de chances énorme qui tombe du ciel....

Dommage autrement c'est pas magistrale mais agréable.
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Ce livre, je voulais le lire dès le début, sans surprise, étant fan des parutions Bragelonne, mais surtout, je doit bien reconnaître que tout ce qui a été dit sur ce livre m'a vraiment donné envie, ce côté gore que certains lui prêtaient, ce côté dérangeant, voire insoutenable qu'il semblait avoir par moment, moi j'adore !

Le récit nous est raconté en deux temps par le Prince Jorg lui-même, comme s'il s'adressait à nous, qu'il nous relatait son histoire. le passé (4 ans auparavant) et le présent se mélangent habilement, nous dévoilant d'un côté comme de l'autre des éléments nous permettant de comprendre l'histoire et le personnage qu'est ce Prince écorché.

Avec le récit du passé, nous découvrons comment ce petit garçon (car oui il n'a que 9 ans quand il assiste aux meurtres de sa mère et de son petit frère) se retrouve propulsé malgré lui dans un enfer que même les hommes ne devraient pas vivre. Comment malgré son jeune âge, et aidé surtout de ses connaissances et de son intelligence, il va se retrouver à la tête d'une bande d'hommes sans conscience et sans limites.

Dans le présent, on découvre ce qu'est leur vie, et dès le début du roman, on est en plein dedans. Certaines scènes pourraient déranger, je dis bien pourraient, car ce ne fut pas mon cas, même si je peux comprendre que ça le soit pour d'autres. Il y a de la violence, mais c'est le quotidien de ces hommes qui ne connaissent rien d'autre pour vivre. Ils prennent ce qu'ils veulent et plus ils massacrent et plus ils sont contents. Même entre eux, bien qu'ils se nomment frères, des bagarres éclatent souvent. Ces hommes n'ont d'autre but que de semer la terreur partout où ils passent, boire, manger, violer, découper les têtes de ceux qu'ils ont tués, brûler les villages... bref, ils ont tout pour plaire :P

Le prince est un anti héros, et comme il le clame fièrement, il a pêché de toutes les manières possibles. Pillages, viols, meurtres, il ne recule devant rien, même lorsqu'il faut tuer l'un de ses "frères" de route qui ose s'opposer à lui verbalement, ou qui se retrouve devant lui à un mauvais moment. Rongé par une sombre colère, c'est un jeune garçon bourré de culpabilité, celle d'avoir assister à la mise à mort de sa mère et de son petit frère sans avoir bougé. Il ressent une haine constante et face à tout, si bien qu'il peut être totalement imprévisible, obligeant ses frères de route à marcher sur des oeufs la plupart du temps. Malgré tout, c'est un anti héros qui m'a plu, je fus dès le début séduite par son humour. J'ai adoré voir avec quelle dérision il traitait parfois ses frères, comme il se moquait d'eux. J'ai aimé son intelligence et parfois ses raisonnements, j'ai aimé sa force et son courage, sa détermination à aller au bout, quoi qu'il en coûte. J'ai aimé son esprit vengeur et sa soif de justice. Mais surtout, j'ai aimé suivre son évolution, on le voit tout au long du roman, grandir et mûrir, devenir un homme.

Certains points m'ont quand même quelque peu déroutée. L'auteur a créé un monde, mais nous n'en savons pas beaucoup en réalité. On sait qu'il y a la guerre des Cent, ces rois qui se battent pour devenir l'Empereur et réunifier l'Empire. Mais on ne sait pas comment cela est arrivé ni pourquoi, certaines choses restent très floues. Pareil avec certains évènements ou nouveaux personnages, je me suis sentie une ou deux fois perdue.
J'ai en mémoire un certain passage où je n'ai pas compris de quoi il s'agissait, je me souviens même avoir eu peur en pensant, à tord, que l'auteur prenait un virage déplaisant.

Mais tout ça n'a rien enlevé à mon plaisir de lecture, j'ai aimé mon immersion dans le monde chaotique de ce jeune prince qui n'a pas froid aux yeux.

Petite mention spéciale pour ces courts commentaires ajoutés entre chaque chapitre, dans lesquels Jorg nous dévoile les qualités ou les défauts de ses frères, et toujours avec cette touche d'humour qu'on adore.

Pour conclure, c'est un premier roman sombre, nous invitant dans un monde brisé où nécromanciens, fantômes et sorciers terrifient même les plus courageux, une histoire au premier abord de vengeance mais qui se trouve être finalement quelque chose de bien plus grand, qu'on a plaisir à découvrir. le tome 2 sort en VO cet été, ça va être dur de patienter, je vous le dis ! Surtout quand je regarde la couverture (VO) de ce second tome :P
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Selon Robin Hobb (l'auteure de la saga de l'Assasin Royal) c'est un "page-turner sombre et implacable".

Je suis tout à fait d'accord avec elle, pour le côté sombre et implacable. C'est exactement le caractère de Jorg. Il est clairement sans pitié, orgueilleux, ambitieux... cruel aussi ! Et pourtant, on le suit pendant presque 400 pages. On le laisse nous guider à travers tout le pays. Parce qu'il a un petit quelque chose qui fait qu'on a envie de croire en lui, on sent qu'il est capable du meilleur, comme du pire.
Et à travers de nombreux allers-retour entre "aujourd'hui" et "il y a quatre ans", nous allons découvrir comment le Prince Jorg d'Ancrath est devenu Frère Jorg, un bandit de grand chemin, un brigand, un assassin sans aucune pitié.

C'est assez difficile de dire en quoi ce livre est bien. Parce que, finalement, le personnage principal a plus de défauts que de qualités, et pour être franche, à aucun moment il nous laisse croire, espérer qu'il va changer ; qu'une rédemption est possible. Il nous renvoie les côtés les plus sombres de l'être humain. Mais d'un autre côté, il est très pratique. Jorg est quelqu'un de très intelligent. Il a été éduqué pendant une dizaine d'année comme successeur du Roi d'Ancrath. A ce titre, non seulement il sait lire et écrire, mais il a de solides connaissances dans la stratégie militaire mais aussi dans les relations d'ordre politique. de plus, cette formation a été complétée par les enseignements tirés de ses expériences avec ses Frères.

On a l'impression qu'il joue une partie d'échec grandeur nature : il n'hésite pas à sacrifier ses pions ou bien son cavalier noir afin de gagner une bataille. Mais on se rend assez rapidement compte que Jorg lui-même n'est qu'un pion sur un échiquier encore plus vaste. Il va très vite reprendre les rennes de son existence, et entrainer ses Frères dans une entreprise des plus hasardeuse renouant ainsi avec le classique de la Fantasy.

En effet, l'histoire n'a rien de très original pour un livre de Fantasy. Un jeune garçon (vous ai-je précisé que Jorg vient d'avoir 14 ans ?) décide de venger la mort de sa mère et de son frère. Il part donc combattre le responsable à la tête de quelques hommes. Et si, dans cette quête il arrive également à montrer à son roi de père qu'il existe et qu'il n'est pas un garçonnet qu'on peut ranger dans un coin et oublier, c'est parfait.
Bref, rien de très original dans le scénario à proprement parler.

Le monde créé par l'auteur mélange de l'inconnu et du connu. On nous parle des Emotifs, de leucrotas... autant de peuples ayant des particularités étranges et singulières, mais il est également fait mention de la Bible, de Socrate ou Platon. de plus, si on regarde la carte qui est donnée en début de roman, on s'aperçoit qu'une région se nomme la Normardie, on trouve Limoge, Raims, Mans, Lux et Lion (des villes importantes) et au Nord, la ville de Bien trempe ses murailles dans le Rhym.
J'avoue que ces noms me rappellent quelque chose, pas vous ?

Deux choses m'ont beaucoup plu dans ce roman. La première, ce sont les personnages. Ils sont tout sauf ce qu'on trouve dans les autres romans. Pour une fois, le héros est vraiment mauvais, cruel. Ce n'est pas un mensonge, une accroche qu'on utilise... D'habitude, le héros fini toujours par trouver le chemin de la Rédemption (comme Jarek Mace dans l'Etoile du Matin de David Gemmell), ici, non. La seconde, c'est la façon dont l'histoire nous est narrée. Baudelaire parle de la beauté du mal, ici, c'est l'appologie de la violence, de la cruauté. Il y a une forme de beauté dans la façon dont Jorg nous parle des meurtres, des tueries, ou de la façon dont il parle de ses Frères. Voyez plutôt :

Un assassinat n'est rien d'autre qu'un meurtre un tantinet plus minutieux que la moyenne. Frère Sim est minutieux.


Bref, je terminerai par un mot sur la couverture. Je la trouve superbe. Vraiment. Mais... mais je trouve que celle de la VO colle plus au contenu du livre. Eh oui, le gars qui est sur la couverture de la VF est trop vieux pour être Jorg. Celui de la couverture originale est beaucoup plus jeune... et donne de ce fait, plus froid dans le dos !

C'est donc un bon roman de fantasy, avec de la magie, des combats à l'épée, une quête désespérée, des personnages très riches mais assez atypiques. Je lirai la suite sans hésiter !

Lien : http://plaisirsdelire.blogsp..
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Précédé d'une réputation de classique immédiat de la Fantasy « grimdark » (sang, sexe, fureur), LE PRINCE ECORCHE déçoit. Tout d'abord, le style laisse franchement à désirer : c'est plat, sans saveur, ça aligne les passages voulus violents mais gratuitement et sans susciter l'intérêt. Tout est écrit à la première personne et Jorg, le héros, âgé de 14 ans, se voit décrit comme un impitoyable chef de bandes dirigeant une petite armée de vauriens sanguinaires qui ne contestent aucunement son autorité. Car Jorg rumine sa vengeance depuis quatre ans, ce qui nous donne donc un psychopathe fort précoce dont les délires renvoient directement à Caligula. de toute façon, tous les personnages sont des brutes et Jorg s'est imposé comme le chef en raison, notamment, de ses excès de folie furieuse. Aucun n'est attachant, aucun n'est vraiment intéressant.
L'auteur semble avoir voulu pousser à son paroxysme les recettes de LA COMPAGNIE NOIRE et de GAME OF THRONES (magie restreinte, ambiance sombre et sale, personnages moralement ambigus pour ne pas dire largement du côté obscur de la force, violence généralisée, scènes de sexe, tortures, etc.), etc. Bref, il a transformé l'ancienne High / Heroic Fantasy en une Fantasy réaliste plus proche du roman historique que des grandes fresques épique. Adieu le merveilleux, bonjour le crasseux. Pourquoi pas ? Sauf que Mark Lawrence ne parvient pas à maintenir l'intérêt, du moins pour moi.
Le monde décrit, pour sa part, s'avère très classique : du médiéval fantastique en décalage avec le nôtre (mais pas trop) comme en témoignent les références géographiques, religieuses, historiques. Nous sommes presque « chez nous » mais pas tout à fait, ce qui permet une immersion facile et un « world building » restreint. L'essentiel n'est pas là, comme disait l'autre « faut que ça brûle, faut que ça saigne ! ». L'histoire générale, en dépit de l'utilisation de différentes sous-intrigues et de flashbacks censés l'enrichir, se limite à une vengeance sanglante dans un univers post-apocalyptique. Et, comme dans une immense majorité de saga Fantasy, LE PRINCE ECORCHE traine en longueurs : après une introduction tonitruante le rythme se ralentit et avance bien trop lentement pour donner envie de lire la suite. Au final, LE PRINCE ECORCHE constitue donc une grosse déception et ne donne aucunement envie de poursuivre la lecture avec les deux tomes suivants.
Mais soyons honnête : le roman possède ses fans et les avis sont, généralement, largement positifs. A vous de voir. Mois c'est vu.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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