Les seules personnes à savoir Ingrid et Julienne en vie étaient Faye et Kerstin. Pour le reste du monde, elles étaient mortes toutes les deux. Julienne tuée par son père, un crime pour lequel Jack purgeait une peine de prison à perpétuité en Suède. Il avait failli détruire Faye. L’amour qu’elle éprouvait pour lui avait fait d’elle une victime. C’était pourtant lui qui s’était retrouvé le dindon de la farce.
Julienne avait tellement grandi, ses cheveux avaient presque blanchi au soleil. Chaque jour, de nouvelles taches de rousseur apparaissaient, elle était belle, en pleine santé, heureuse. Tout ce que Faye souhaitait pour elle. Tout ce qu’une vie sans Jack avait rendu possible
Sa belle maison ancienne ne se situait pas dans le village à proprement parler, mais à vingt minutes à pied. Perchée en haut d’une colline aux flancs couverts de vignes. Faye adorait aller acheter du pain, du fromage et du prosciutto crudo. C’était le cliché d’une vie à la campagne en Italie, et elle en profitait à fond. Comme sa mère Ingrid, comme Kerstin et Julienne. Deux ans déjà que Jack, l’ex-mari de Faye, était en prison. Elles formaient un petit quatuor bien soudé.