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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai apprécié la lecture de ce roman autobiographique, qui se lit simplement, sur une période de l'histoire vécue par un jeune garçon et sa famille. C'est aussi l'histoire d'un déracinement. J'ai trouvé ce livre au style très sobre très émouvant.
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Enfances d'un autre temps


A n'en point douter, je préfère Le Clézio dans le registre fictionnel plutôt que celui de la remémoration. Je le trouve plus à l'aise avec ses personnages fictifs qu'avec sa propre matière où l'imagination est par définition limitée. Ses enfances, que ce soit la petite pendant la guerre ou plus âgée à Sainte-Marine en Bretagne n'ont rien de singulier. Seul le témoignage pour l'histoire d'un grand écrivain et l'étalement d'une prose toujours au niveau justifient l'entreprise.

Bien sûr les années de guerre furent pénibles et difficiles, la mort rodait, Mario en aura fait les frais, mais on imagine que ce fut le lot commun de tous ceux qui traversèrent l'événement.

Chanson bretonne est une lettre d'amour à une Bretagne profonde aujourd'hui disparue. En l'espace de quelques années, nous dit Le Clézio, tous ses fondamentaux disparaissent au profit d'une unification occidentale.

Alors que L'enfant et la guerre serait l'expression de ressentis d'une période troublée, où l'enfermement et la faim surgissent comme le souvenir des portes de l'enfer. Chacun des deux contes, qui seraient en vérité plus proche de la mélopée autobiographique, raconte avec précision un Le Clézio en germe. Une nostalgie froide des premières années de l'existence dans une Bretagne authentique ou mythifiée et un arrière-pays niçois encore plus lointain dans l'échelle des âges. Rajoutons à cela les évocations africaines et mauriciennes, le tableau est complet.

Pour conclure, un Le Clézio intéressant mais pas passionnant comme il a l'habitude d'en livrer. On perçoit les couleurs des lieux et des temporalités qu'il évoque mais pas le coeur vibrant qui devrait allumer le nôtre. Il manque ce petit supplément d'âme littéraire qui embarque définitivement le lecteur vers la cause de l'auteur. C'est un document, certes correctement rédigé, mais qui comme tout document impose une barrière glacée entre Le Clézio et nous.

Des ajoncs aux champs de blés, un voyage dans les souvenirs primaires d'une de nos plus belles plumes.




Samuel d'Halescourt
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JMG le Clezio nous invite à un beau voyage, dans ce livre court. Voyage en Bretagne, là où la mer et les ajoncs se rejoignent. Chaque année, avec sa famille, l'écrivain quittait le pays niçois et se rendait dans le village de Sainte Marine où il vivait un été ponctué de chansons et de liberté. Voyage dans son enfance, quand l'insouciance est là malgré la guerre proche. C'est un récit sans chronologie, les souvenirs se succèdent , et c'est un enchantement .
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Ai je aime parce que je suis bretonne? Ou parce que c'est Le Clezio? le livre est composé de 2 textes magnifiquement écrits. L'un décrit ses souvenirs d'enfance à sainte marine pendant les vacances (a côté de Quimper, la région de mes ancêtres) et les changements qu il découvre quand il y retourne quelques années plus tard. le 2eme texte parle de ses souvenirs d'enfance à Nice et dans la vallée de vesubie pendant la guerre. Très émouvant et touchant
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JMG le Clézio nous livre deux récits de souvenirs d'enfance, sachant, que comme il l'explique lui-même à plusieurs occasions, les souvenirs sont souvent une interprétation subjective du passé pouvant s'éloigner du réel. Adolescent, pendant ses vacances, il séjourne en Bretagne et évoque des anecdotes, des rencontres, des gens, des situations, un environnement des années 1950. Il égrène une nostalgie plus tournée sur lui même, et son cheminement personnel que sur les changements, pourtant importants de l'aménagement du territoire. Malgré quelques constats désolants sur les nombreux rond-points, les zones industrielles et commerciales jouxtant les villes, il reconnaît volontiers que le niveau de vie de la population s'est bien amélioré. Une déception perceptible sur la déshérence de la langue Bretonne l'attriste. le second récit, se déroule pendant la guerre, entre 1940 et 1945, des souvenirs d'enfant après ceux de l'adolescent qui évoquent la peur, la faim, le courage et la solidarité, en particulier lorsqu'il évoque l'attitude des habitants de Saint-Martin Vésubie qui ont hébergé et sauvé de nombreux juifs. La qualité d'écriture de l'auteur donne de la chaleur et de l'humanité à ces deux récits, mais on pourra préférer leur préférer des ouvrages plus romanesques.
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...où j'ai retrouvé avec plaisir l'univers de J.M.G. le Clezio dont j'ai lu la plupart des livres.
Avec un aspect qui m'a frappé ici : Le Clezio parle de lui et de sa famille. Notamment il dévoile les traumatismes de son enfance pendant la guerre, ce qui éclaire avec une lumière différente les personnages d'enfants de ses autres romans.
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Ce n'est pas un livre majeur du prix Nobel, mais il distille sa perception de la guerre, à l'aube de laquelle il est né. La construction mentale de l'enfant qu'il fût apparaît au travers de multiples souvenirs, images ou fragments mémoriels d'une enfance ballotée, par nécessité, mais perçue par l'enfant qu'il était comme une normalité puisque sa mère, seule maître à bord, assurait la douceur d'un foyer, quelle qu'en soi la forme, transformant la difficulté de vivre en cette période, une succession de lieux de vie que seul un enfant peut transformer en terrain de jeux. Les privations sont restés toutefois ancrés profondément chez l'adulte et l'écrivain qu'il devint, le marqueur fut cette bombe, souffle explosif qui fit voler en éclats l'innocence jusque là préservée. L'enfant et la guerre, deuxième texte, vient après Chanson bretonne, évocation de vacances dans le Sud-Finistère, quelques années plus tard, qui égrène tel un album des souvenirs d'un passé révolu. Il est intéressant de lire sous sa plume quelques avis sur cette terre bretonne, son histoire, son évolution et un soutien affirmé aux particularismes. Il n'y a aucune nostalgie, comme il le dit, mais on sent poindre par moments quelques regrets d'un monde disparu. Je connais un peu ce coin de Bretagne, au bout du monde, dont il reste quelques vestiges d'une sauvage nature, encerclée par les blessures architecturales du mercantilisme ambiant. Ce sont les éléments qui forgent les hommes et les femmes de cette région, la nostalgie n'a effectivement pas sa place, pour ces paysans dont les conditions de vie misérables étaient parmi les plus éprouvantes de la France d'avant. La Bretagne des années cinquante évolue rapidement, la fracture ville-campagne existe toujours mais les passerelles, autrefois inexistantes, vident peu à peu les campagnes de ses filles et fils qui s'en vont grossir une urbanité galopante, futur(e)s actrices et acteurs des trente glorieuses. C'est la fin d'un monde auquel assiste l'écrivain, il en est conscient, semble-t-il, goûtant avec plaisir des sensations qu'il ne connaîtra plus, sous cette forme.
Plaisante lecture, livre mineur, mais tout en sensibilité, écriture fluide et équilibrée.
Merci à lui.
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