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3,7

sur 578 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Jean-Marie le Clézio nous donne ici un bref aperçu autobiographique centré sur la personne de son père. Celui-ci, de nationalités française et britannique, avait fait un mariage d'amour avec sa cousine. Mais sa vocation de médecin l'a amené à exercer très longuement en Guyane britannique, ensuite au Nord-Ouest du Cameroun, enfin au Nigéria. D'abord élevé en France par sa mère, le jeune Jean Marie Gustave a tardivement fait connaissance de son père . Il a alors découvert un « Africain » investi dans son métier, dur avec lui-même comme avec les autres et de plus en plus frustré.
On comprend facilement le choc qu'a constitué pour le futur écrivain sa rencontre avec son géniteur. D'autant que, en même temps, le jeune garçon a été immergé dans une région de l'Afrique profonde, « sauvage et très humaine », où tout était radicalement nouveau pour lui. Le Clézio écrit: « Je me souviens de tout ce que j'ai reçu quand je suis arrivé pour la première fois en Afrique: une liberté si intense que cela me brûlait, m'enivrait, que j'en jouissais jusqu'à la douleur. (…) Ce trésor est toujours vivant au fond, il ne peut pas être extirpé. Beaucoup plus que de simples souvenirs, il est fait de certitudes ».
La vie du père de J. M. G. a été brisée par la seconde guerre mondiale. Elle s'est même terminée péniblement en métropole. A la fin du livre, il y a beaucoup de tristesse…
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Dans ce court récit, JMG le Clézio rend hommage à son père, qui durant 22 ans a exercé en tant que médecin militaire itinérant de l'empire britannique en Afrique. Lorsqu'il le rencontre pour la première fois en 1948, JMG le Clézio a 8 ans. Son père est alors marqué par ses années de séparation avec sa famille durant la guerre, années de solitude et d'isolement durant lesquelles son travail dans la brousse l'a vieilli prématurément. Pour le petit garçon, son père est un homme dur et autoritaire, en total contraste avec la liberté, la vie pleine et grouillante qu'il découvre en Afrique.

Souvenirs des années d'enfermement durant la guerre, souvenirs des premières sensations sur le sol africain, souvenirs d'une terre foisonnante où les corps s'éveillent enfin… JMG le Clézio enfant découvre un véritable paradis en arrivant au Nigéria. Mais le sujet de ce texte proprement biographique n'est pas lui mais bien son père, Raoul le Clézio, un homme pour qui l'Afrique était le continent d'adoption et dont il dresse le portrait. Racines mauriciennes, études de médecine, premières années aventureuses et enchanteresses avec sa femme dans l'ouest camerounais, cassure lorsque la guerre éclate et le prive de sa famille, retrouvailles tardives puis retour « en exilé » en France, la vie de Raoul le Clézio se déroule à travers le récit de son fils. Car si l'enfant ne comprend pas la dureté voire la brutalité de son père, l'homme qu'est devenu l'écrivain sait réhabiliter  un inconnu chéri.
JMG le Clézio a certainement retrouvé trop tard son père pour qui les années de séparation ont été une véritable blessure et l'ont privé de l'enfance de ses enfants. Entre ces derniers et lui-même, beaucoup d'incompréhension persistera, allant même jusqu'à des relations tyranniques. Pourtant, l'auteur ne cache pas son admiration pour cet homme qui haïssait le système colonial et vivait au plus près des hommes et des femmes qu'il soignait, conscient de leur générosité tout comme de leur folie. L'Afrique ne quittera jamais Raoul le Clézio tout comme aujourd'hui elle est partie intégrante de la vie de JMG le Clézio. Alors, si l'Africain a manqué les premières années de la vie de son fils, il est certain qu'il lui a transmis ses racines et ce goût pour l'ailleurs, le voyage et les gens.
La beauté et la sincérité des mots alliées aux photographies du père de le Clézio dans mon édition font de ce petit livre un ouvrage qui atteint parfaitement son objectif : rendre hommage au père et louer la beauté d'un continent qui a marqué pareillement un père et un fils.
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Le portrait d'un père et d'une Afrique noire au travers de chapitres thématiques pour aborder la familiarité de l'auteur avec ce continent. Corps, insectes, coutumes, paysages... autant de biais pour peindre un dépaysement familier, celui d'un père devenu étranger, d'un pays éloigné devenant nourricier.
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J.M.G le Clézio est l'auteur de L' Africain , un roman où l'auteur évoque son enfance passée en Afrique et sa vie en France en compagnie de sa mère. L'auteur a vécu loin de son père médecin en Afrique, au Cameroun . Il est marqué par les beaux paysages africains et l'exotisme régnant . Tout cela est décrit de fort belle manière , de façon magique. On sent que la beauté de continent l'a fortement empreingnée.Au passage, il évoque sa relation avec sa mère à laquelle il est fort attachée. L'auteur nous apprend
l'engagement anti-colonial de son géniteur. A la retraite, le père rentre en France mais désabusé.
Un très beau et bon roman écrit savamment et dont la lecture est plus que captivante.
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Difficile de parler de roman, un livre plus certainement plutôt autobiographie. Il nous parle ici de deux rencontres essentielles de sa vie : celle avec l'Afrique à l'âge de huit ans, et simultanément celle de son père qu'il n'avait pour ainsi dire jamais vu, étant élevé par sa mère en France (période de guerre). Son père est médecin de brousse. Tout est magnifique dans ce livre. D'une puissance charnelle, il nous décrit sa découverte et sa passion pour le pays. Livré à lui-même, épris de liberté, il va alors comprendre ce qu'est le monde des adultes, son père exercera à son égard une discipline toute militaire. La fin est justement consacrée à cet homme revenu en France à l'âge de la retraite, seul et désabusé (miné par sa haine du colonialisme), après une vie qu'il a consacrée à soigner les autres.
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Voici le portrait d'un père qui devient le portrait d'une Afrique, si ce n'est l'inverse, ou peut-être les deux.
Il est question aussi de souvenirs d'enfance, auxquels se greffe peu à peu un regard distancié, voire interrogatif sur un père qui pensait lier son destin à ce continent. A vie !

Mais les enjeux de pouvoirs, le choc colonial, les maladies et les guerres vont déformer et rompre le charme de ces contrées, jadis habitées et appréciées pour ce qu'elles offraient. Ainsi, l'Afrique, pour cet homme qui sombre sous l'oeil désenchanté de son fils "n'avait plus pour lui le même goût de liberté".

La conjonction de l' Afrique qui se délite et ce père qui "s'effondre" est la force de cette oeuvre autobiographique par ailleurs bien écrite.
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L'écrivain nous brosse son portrait ainsi que celui de son père, médecin militaire au Nigéria, colonie britannique. 0 l'âge de 7 ans il embarque avec sa mère sur un paquebot pour le rejoindre. C'est au cours de ce voyage qu'il commence à écrire des petits textes et des poèmes. L'acte d'écrire pour lui restera à jamais lié à un voyage. Il découvre en Afrique, une vie libre et sans contraintes malgré la discipline sévère de son père autoritaire. Son enfance en Afrique aura une influence déterminante dans sa vie, puisqu'il voyagera sans cesse, se disant n'appartenir à aucun pays. Belles descriptions des paysages de l'Afrique et de la population.
Pour terminer je cite une de ses phrases :"l'arrivée en Afrique a été pour moi l'entrée dans l'antichambre du monde adulte."
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Un court récit autobiographique sur son enfance en Afrique, là où il a vraisemblablement connu son père, né à l'Ile Maurice, puis exilé en Angleterre où il a fait ses études de médecine avant de pratiquer dans les Colonies britanniques : la Guyane, le Cameroun, le Nigéria. Un père absent la plupart du temps, sauf durant quelques années de son enfance où J.M. le Clezio a vécu à Ogoja au Nigéria avec sa famille. Une histoire touchante, bouleversante racontée avec sensibilité, force et caractère. J'aime beaucoup cet auteur, un grand conteur. J'ai déjà lu d'autres romans de lui et cette lecture m'amène à reconnaitre encore une fois le grand talent de cet écrivain.
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Certes, le livre est très très bien écrit mais il est complètement dépassé. Il faut partir du principe que l'auteur y décrit l'Afrique des années 50, en brousse. Plus rien ne correspond à ce qu'il a écrit à l'époque. Si vous avez déjà été en Afrique, je pense que ce livre vous décevra, si vous comptez y aller, ne le prenez pas comme référence, vous ne vous y retrouverez pas. Par contre, sur une plage, au soleil, quand on ressent le désir de lire un livre qui se lit rapidement, aux descriptions rédigées avec soin, avec un brin de poésie et un texte travaillé au mot près, alors, oui, il est pour vous.
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Beau livre de JMG le Clézio qui évoque le continent africain à travers la mémoire de son père, médecin militaire dans la brousse. Belle écriture sensible et harmonieuse avec des images africaines pleines de nostalgie.
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