Citations sur Printemps et autres saisons (17)
Ensuite, mes oncles et mes tantes Zayane sont venus de la montagne, pour ramener ma mère, parce qu’ils voulaient lui trouver un autre mari, et me garder avec eux. Ma mère a dit oui, et une nuit elle s’est échappé, elle s’est cachée dans un fondouc jusqu’à ce que ses frères et ses sœurs se lassent de la cacher. Alors, elle a décidé de partir, elle aussi. Elle m’a mise dans une boite en carton, et elle a voyagé en camion et en autocar. Dans les marchés, elle s’asseyait par terre, la boite à côté d’elle, et elle attendait qu’on lui donne à manger.
C'est comme cela que je veux la voir encore, quand elle a descendu la coupée du Britannia, apportant avec elle la lumière et la douceur de son île, le bleu magique de la mer des Indes, l'éclat de l'écume sur les récifs, les forêts, les lames brillantes des cannes, le chant des oiseaux.
Ca me fait quelque chose quand les jours s'allongent, que la lumière grandit et que le soleil se couche de plus en plus à l'ouest, au-dessus des collines, comme s'il allait faire le tour complet de l'horizon.
Il écoutait son souffle devenir rauque. « Je t'aime, je t'aime. » Il répétait les mots, comme s'ils l'entraînaient encore plus profond en elle, effaçant le reste du monde. La mer, les dunes, la nuit, le bruit du vent et les vagues, c'était elle, il n'y avait qu'elle. Elle l'emportait, il glissait en elle comme une barque sur la mer, comme s'il n'y avait pas de fin, pas de mort, que tout devait durer toujours.
Ce que j'aimais le plus, c'était voir le soleil se coucher à l'ouest, sur les collines qui deviennent comme des nuages bleus. (p.14)
Je marche dans les rues vides en chantonnant tout ce qui me passe par ma tête. Comme je ne savais plus où aller, je suis allée au bord de la mer, sur la plage. Je me suis assise, orteils nus, contre le mur de soutènement, à l'abri du vent, pour essayer de fumer encore une de ces fameuses cigarettes américaines. Je n'aime pas la fumée quand je suis enfermée, ce que j'aime, c'est voir la fumée tourbillonner dans le vent, au soleil.
A Nightingale, la lumière et le ciel ne devaient pas cesser d'exister, jamais. Il y avait les champs de blé jusqu'aux rives du fleuve, et de l'autre côté, la forêt de chênes-lièges, jusqu'aux premières collines. Quelquefois, quand il faisait clair, on voyait les hautes montagnes qui brillaient au loin. Du côté de la mer, les dunes de sable jaune, semées de plantes épineuses. (p.27)
C'était comme s'il n'y avait plus de temps, ou plutôt comme si le temps n'avait plus d'importance, plus d'impatience, qu'il avait cessé de s'enfuir...
Ce que j'ai eu plus c'était voir le soleil se coucher à l'ouest sur les collines qui deviennent comme des nuages bleus dans la maison la mer il y avait deux petites fenêtres basse fermée par des grillages à cause car je me souviens de ce que j'ai ressenti quand on va voir une pauvresse mais pour y vivre pour rester des mois des années un désespoir comme jamais je n'avais imaginer un trou noir je tombe en arrière sans espoir de pouvoir remonter
Le soir, il y a les cris angoissés des merles dans les jardins. Ils volent de plante en plante, à la recherche d'un endroit où passer la nuit. Mais peut-être que ce n'est pas cela qui les inquiète. C'est la nuit qui vient, l'ombre qui grandit, le soleil qui s'éteint derrière la terre. Ils sentent le froid de l'espace, ils voient la lumière bleue de la lune, ou bien quelque chose se déchire en eux, leur fait mal.
Le ciel devient jaune. Les fenêtres de la maison aux acanthes s'allument dans le soleil couchant. Le faîte des palmiers est encore dans la lumière, et en bas, la nuit unit les feuilles des acanthes comme sur l'eau d'un lac. Il y a des sortes de moustiques tigrés qui se posent sur moi, piquent mes bras, mes chevilles. (p.102)