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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ayant lu "Le chercheur d'or" il y a bien longtemps, j'ai beaucoup trop tardé à reprendre le chemin, ou plutôt le vol, comme les oiseaux, vers Rodrigues, île sur laquelle JMG vient surtout à la recherche du passé de son grand-père, de la quête de sa vie, ce trésor illusoire, et surtout de ses rêves qu'il fait partager à ses lecteurs, même s'il affirme que "les rêves ne se partagent pas".

D'abord l'écriture de pureté absolue de le Clézio emporte le lecteur dès la première page, le long de la rivière, un oeil sur les nuages, et puis tout au long du livre, c'est un éblouissement perpétuel devant un tel talent littéraire. Ceci avec les nombreuses descriptions allant quelquefois jusqu'à la personnification de la nature, des arbres, des pierres basaltiques, des oiseaux, de la mer, du soleil, du vent, chacun jouant leur rôle d'instruments superbement dirigés par le chef de l'orchestre, l'écrivain, le vrai, celui que l'on ne rencontre presque plus.

L'histoire de ce petit territoire est également contée par l'auteur, avec beaucoup de délicatesse, permettant d'écouter bien au-delà du "langage de la vallée" et d'entendre peut-être les voix presque évanouies de ces gens qui ont survécu sur l'îlot.

Et puis le temps, inexorable, la maison ou plutôt la demeure, les souvenirs, la nostalgie, l'affection pour ce grand-père inconnu mais tellement présent. Une multitude de symboles affleurent sous la plume de l'écrivain, à chacun de les saisir, de les savourer jusqu'à la délectation des dernières pages.

Là, c'est l'apothéose sur le sens de l'être, avec l'océan et les oiseaux, les traces ultimes du grand-père et des questions auxquelles il appartient à chacun de nous de donner une réponse, imprégnés que nous sortons d'une lecture magnifique par l'écriture d'un prince de la littérature.



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Pour ceux qui ont aimé « le chercheur d'or », lecture du « voyage à Rodrigues» indispensable. Publié l'année d'après, ce petit roman/journal constitue comme une sorte de grosse apostille au précédent, tout au moins pour sa partie sur l'île de Rodrigues…

L'île de Rodrigues : la plus petite et la plus désertique des îles Mascareignes, auxquelles elle appartient tout en étant rattachée administrativement à l'île Maurice. C'est là que le grand père de l'auteur, un ancien juge banni passera trente ans à la recherche d'un hypothétique trésor de corsaires ; à noter que Maxime, le héros du « Chercheur d'or » n'y passera que quatre ans…

Descendant d'une famille de Bretons émigrés à l'île Maurice au XVIIIe siècle, Jean-Marie le Clézio nous offre un petit (156 pages) roman/journal où il est question de la recherche d'un trésor ; en fait bien plus que ce simple trésor…
Bien entendu, il ne trouvera rien dans l'Anse aux Anglais, si ce n'est bien son grand père, et par là même ses racines…

Comme dit plus haut, ce « Voyage à Rodrigues » constitue un complément indispensable au « Chercheur d'or » : on y observe un parallèle saisissant entre Maxime (le héros du « Chercheur d'or ») et Le Clézio lui-même, dans la mesure où l'un se cherche et l'autre est la recherche de ses origines… mais l'un n'est-il pas consubstantiel à l'autre ?

Bref, un récit d'une grande puissance évocatrice sur fond d'insularité ; vent, embruns, pierres, qui font la spécificité de cette île perdue. le tout porté par le style incomparable de notre dernier prix Nobel de Littérature en date…Superbe.
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" En écrivant cette aventure, en mettant mes mots là où il a mis ses pas, il me semble que je ne fais qu'achever ce qu'il a commencé, boucler une ronde, c'est-à-dire recommencer la possibilité du secret, du mystère"
Ces quelques lignes très émouvantes résume à mon sens cette enquête prodigieuse à laquelle s'est livrée Le Clézio pour parler du trésor que son grand-père a cherché des années dans l'île de Rodrigues.
Ces mots nous transportent dans cet îlot battu par le vent, nous voyons sans peine ces oiseaux survolant la mer.
Quelle écriture, quelle poésie, une alchimie entre la terre et le ciel, le passé et l'avenir, le devenir.
Fascinant petit roman, à lire sans aucun doute.
"La fin de toutes les aventures est là, figée dans l'éternité, et Jason est sans doute le seul qui ait trouvé ce qu'il cherchait, l'or de l'immortalité"

Sublime, non ?
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Il est d'usage de diviser l'oeuvre de le Clézio en deux parties : la première sous le signe de l'angoisse et de la violence, la seconde sous le signe de l'apaisement et de la sérénité. Alors que "le procès-verbal" inaugure la première partie en 1963, "Voyage à Rodrigues" fait clairement partie de la seconde période de l'oeuvre.

Une quête, comme toujours chez Le Clézio. Dans cette seconde période la simplicité et la sobriété de l'écriture donnent toujours un rendu unique, la voix de le Clézio est reconnaissable entre toutes. Un surdoué de la langue française qui saisit toujours la réalité dans ce qu'elle a d'essentiel.

Ecoutons donc :

"Le paysage est d'une pureté extraordinaire, minéral, métallique, avec les arbres rares d'un vert profond, debout au dessus de leurs flaques d'ombres, et les arbustes aux feuilles piquantes, palmiers nains, aloès, cactus, d'un vert plus aigu, pleins de force et de lumière."
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Magnifique ! Surtout si on a lu le Chercheur d'Or qui est pour moi un des plus beaux livres de le Clezio
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