AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 85 notes
5
5 avis
4
6 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le Clézio vient sur l'île de Rodrigues à la recherche de ses origines. Il suit les traces de son grand-père, à la recherche d'un trésor de pirate. Son grand-père passera trente ans de sa vie à déchiffrer des énigmes illusoires pour trouver le trésor du pirate La Buse. C'est l'occasion pour le narrateur de nous parler de cette île, qui s'est peu à peu transformée au fils du temps. Même la nature n'est plus tout à fait la même. Les rochers se transforment imperceptiblement, les arbres poussent, grandissent puis sont déracinés par les cyclones… le temps passe. Le Clézio revient sur les origines et l'éclatement de sa famille, l'abandon de la maison familiale, maintenant transformée en musée, au milieu de l'île Maurice. C'est un livre sur l'impermanence.
Lorsque l'on arrive à Rodrigues, on a encore le sentiment d'arriver sur une île au milieu de l'océan Indien, en dehors du temps. Tout s'y est un peu arrêté. Peut-être une sorte de naïveté perdue. Un autre espace-temps !
Commenter  J’apprécie          460
Une île en chasse une autre. J'ai quitté la minuscule Flattey de l'Islande pour une autre volcanique, Rodrigues. Autre latitude, autre mer, autre climat, mais là aussi une quête, là aussi une énigme non résolue, à la recherche d'un ancêtre jamais côtoyé. La publicité faite au nouveau roman de le Clézio m'a incité à lire un de ses nombreux écrits pour y retrouver sa plume magique. Sur le site internet de la médiathèque locale trois ouvrages semblent disponibles. Un titre m'interpelle "Voyage à Rodrigues", il est relégué au magasin, il n'est pas en rayon, ce qui signifie qu'il est peu demandé. Peut-être sera-t-il victime du désherbage annuel et bientôt mis au rebut, pour laisser place à des nouveautés plus attirantes ? Il est temps de le ressortir de son antre, de le remettre en lumière, afin de sonder l'âme d'un écrivain dont l'immensité du talent n'a d'égal que celle de l'océan.
Un récit d'une centaine de pages, à la recherche du trésor que son grand-père avait espéré trouver dans l'Anse aux Anglais, sur les rives de la rivière Roseaux. Cet ancêtre qu'il n'a pas connu, J.M.G. va tenter d'en percer le mystère sur l'île où son aïeul a échoué, dans un premier temps physiquement, car expulsé de l'île Maurice où il avait été dépouillé par ses proches. Echoué sur un bout de terre en plein Océan Indien, grand comme Belle Ile et Jersey. Dans un second temps psychologiquement, car il a échoué également dans sa quête, à la poursuite des chimères, animaux fabuleux mais monstres à différentes facettes difficiles à cerner. L'île au trésor n'a pas révélé ses secrets. Toutes les explorations maritimes, fussent-elles vécues - Bougainville, Cook, Magellan - ou imaginées - la toison d'or de Jason, la Cocos de Stevenson, la mystérieuse de Verne - procurent plus d'amertume que de thunes dans la mer. La quête du grand-père se transforme en enquête par le petit-fils, retrouvera-t-il l'âme de cet ancêtre qu'il n'a pas connu ? C'est un dilemme cornélien, "Rodrigue(s) as-tu du coeur" ? Mais le sol de cette île reste insondable, même après trente années de recherches faites par le grand-père, le secret ne sera pas révélé. J.M.G. le Clézio se devait de faire ce voyage, le roman qu'il avait écrit dans "Le chercheur d'or" n'était pas suffisant pour comprendre le sens de l'exil de son aïeul. Seules les sensations véritables éprouvées à fouler le sol, à observer les plantes et les oiseaux marins, à sentir les parfums insulaires, peuvent permettre de comprendre le passé en revivant les endroits explorés jadis. Mais un demi-siècle plus tard, le paysage a changé. Les oiseaux ont dû se réfugier sur les îlots, car les humains et les rats apportés par eux ont eu raison des espèces endémiques. La plus emblématique fait "dodo", il reste deux exclusivités, une tortue et une chauve-souris. Et les recherches faites par l'écrivain en retrouvant les mêmes points marqués de repères par son grand-père, notés par des lettres et des chiffres - 29, 33, points R, Y - restent sans réponse. Pas de point G, la jouissance n'apparaît que dans l'âme, le corps est prisonnier de ses pérégrinations futiles.
Restent les magnifiques descriptions des lieux rencontrés. J'ai mis trois jours à lire les transcriptions des paysages, une lente lecture de peur de quitter cette île, relisant plusieurs fois ces phrases lumineuses.
"Alors le paysage lui-même devient miroir, et je peux entrevoir ici, sur cette terre, sur ces pierres, dans la ligne des collines desséchées, comme le visage et l'ombre de mon grand-père, ineffaçables".
"Je vois les racines des vacoas, des tamariniers accrochés à la terre brûlante, je vois ces feuilles lisses, aiguës comme des lames, et je comprends que ce message que je cherche, qui est écrit au fond de cette vallée, ne peut me parvenir, seulement m'effleurer".
"La mer, le seul lieu du monde où l'on puisse être loin, entouré de ses propres rêves, à la fois perdu et proche de soi-même".
"Dans cette tranchée vide, quand le soleil de l'après-midi brûle mon dos et fait briller mon ombre sur le fond du ravin, jusqu'au cercle noir du puits comblé, peut-être qu'enfin je ne fais qu'un avec mon grand-père, et que nous sommes unis non par le sang ni par la mémoire, mais comme deux hommes qui auraient la même ombre".
Ironie du sort, à l'instant où je lis la dernière phrase, "Le tamarinier est déjà bien vieux, je crois qu'il ne résistera pas au prochain cyclone...", un autre cyclone, dénommé Freddy, vient de passer à 300 km au Nord de Rodrigues.
Celui-ci est monstrueux, mais il a épargné ce qui reste de vacoas, aloès et tamariniers.
Dépêchez-vous de lire ce bijou, avant qu'il ne soit plus qu'un souvenir.
Commenter  J’apprécie          160

Ce journal de bord, ce Voyage à Rodrigues, éclaire l'oeuvre de le Clezio.
Son obsession des êtres déracinés.
La sensualité de son écriture, tellement poétique.
Sa fascination des départs, forcés ou non. Des ailleurs dont on rêve et que, peut-être, nous n'atteindrons jamais tout à fait. Ou pas exactement.

Dans le Chercheur d'or, si vous avez eu le bonheur de le lire, Le Clezio romançait les aventures de son grand-père. Se permettait de les imaginer, noir sur blanc, de leur donner un relief de contes.

Ici, c'est son voyage à lui. Jean-Marie Gustave le Clezio. Lui et l'île Rodrigues. Une quête presque mystique, celle d'un inconnu, ce grand-père admiré, dont la légende le poursuit.

La quête de l'or.
Pas tant pour devenir riche que pour vivre. Un peu plus fort. Avoir une raison de tout risquer. Intranquille.

Je retrouve sa plume avec le même bonheur. Il s'y mêle une certaine magie, à chaque fois. Je voudrais lire chaque ouvrage de ce Monsieur à voix haute, ses mots sont des notes et sa musique me transporte.
Commenter  J’apprécie          111
Partir sur les traces de son grand père sur l'île de Rodrigues, rependre ses notes et autres documents et rechercher les symboles malgré le passage du temps de cette folle chasse au trésor.

J-M.G. le Clézio, dans Voyage à Rodrigues, raconte son voyage sur cette île pour rechercher les traces de son grand père.
Complémentaire au Chercher d'or, version romancé et modifiée de l'histoire de son grand père, ce livre offre une vision original sur cette chasse au trésor. Même si le fond ne forme pas une histoire romancé, mais plus un essai où les chapitres sont indépendants les uns des autres et ont chacun un thème propre.

C'est une oeuvre qui parait très personnel pour l'auteur, comme une quête de soi et cela se ressent à la lecture.
Commenter  J’apprécie          100
L'écriture miraculeuse de l'auteur m'a permis d'apprécier ce court roman où J. M. le Clézio tourne pourtant en rond autour d'un ravin dans une île perdue sur les pas de son aïeul, ruiné et à la recherche d'un hypothétique trésor.
La forme du récit compte plus que le fond, , ou plutôt la forme donne à voir le fond de cette minutieuse description.
Commenter  J’apprécie          40
Un petit livre qui se lit vite. Voici ma première exploration de JMG le Clezio. Ici, nous suivons le narrateur (JMG himself?) sur les traces de son grand-pere dans l'Anse aux Anglais, sur l'île de Rodrigue. L'ancêtre en question y chercher le trésor mythique d'un corsaire ayant écumé ces eaux.
Au delà, le narrateur cherche un autre trésor, le lien avec son aïeul et ce qu'il cherchait lui même, un autre paradis, le souvenir de cette maison Eurêka, dans laquelle il aurait grandi. Comme la répétition de générations en générations d'une quête séminale liée à l'exil.
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (237) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage au pays des arbres

Quel est le personnage principal ?

Jules
Pierre
Mathis

3 questions
8 lecteurs ont répondu
Thème : Voyage au pays des arbres de J.M.G. Le ClézioCréer un quiz sur ce livre

{* *}