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Quelle bien belle surprise que ce livre !

2042. Lisa vit dans un Paris réinventé à une époque où l'humanité n'a pas eut d'autre choix que de faire face au réchauffement climatique mais également aux avancées de la technologie. Des drones sillonnent la capitale à l'affût d'une cigarette fumée de trop, les ascenseurs indiquent le poids de leurs usagers et tout le monde est équipé de lentilles qui peuplent le métro parisien d'animaux chimériques.

En parallèle, le lecteur découvre le journal de Laure, la mère de Lisa, qui raconte le choc terrible que fut l'exil de son amour de jeunesse dans les années 90 …

Portrait d'une mère abîmée par un grand amour adolescent et de cette fille qui ne connaît pas vraiment celle qui lui a donné la vie. Qui a grandit sans la comprendre.

Aude le Corff offre un roman unique et captivant qui traite à la fois de cette quête d'une mère inconnue, de cette compréhension de celle qui l'a mise au monde, ce monde qui livre ses dernières ressources.
Je ne peux que vous inviter à vous lancer dans cette lecture au message important. A l'orée des genres, il offre une lecture terriblement originale et réussie de bout en bout.

Une belle surprise je vous dis !

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Aude le Corff a trouvé une manière habile de traiter de la question environnementale. Dans «La mer monte», elle confronte le quotidien de Lisa en 2042 aux souvenirs de sa mère Laure.

Nous sommes à Paris, Boulevard des Batignolles. Sortant du métro station Rome, Lisa se hâte de rentrer chez elle pour n'avoir pas à affronter la forte chaleur qui écrase la ville malgré les mesures prises, à savoir «blanchir les toits, les trottoirs, les façades, ventiler, ombrager les différents espaces». Lorsque s'ouvre la porte de son appartement, qui l'a reconnue, elle aura pu apprécier le quai végétalisé, entendre les drones omniprésents, écouter les conseils de créatures virtuelles, admirer les fougères arborescentes, se faire héler par une vendeuse de sandales connectées.
En cette année 2042, son interlocuteur virtuel lui aura résumé les données enregistrées sur sa santé: «Vous avez ri quatre fois, ce qui est bon pour votre santé, et à part trois élévations dues au stress, votre rythme cardiaque est resté stable. Votre tension est normale. Vous n'avez marché que vingt-deux minutes, contre quarante préconisées par le ministère de la Santé, nous vous conseillons demain de sortir à la station Courcelles, et de finir votre trajet à pied afin de ne pas devenir obèse.»
On imagine tout à la fois le bénéfice de ces informations et l'agacement que peut provoquer cette surveillance permanente. Lisa n'a du reste pas envie d'en savoir plus. Pas plus qu'elle n'a envie de rappeler sa mère qui a déjà essayé de la joindre à trois reprises. Elle se fait livrer son repas du soir, et après un passage sous le jet brumisateur, enfile sa tunique d'intérieur avant de s'affaler sur le canapé pour regarder un épisode de sa série préférée en réalité virtuelle avec Topor, son compagnon qu'elle n'appelle plus «robot» depuis bien longtemps.
On imagine le plaisir qu'à pu avoir Aude le Corff à imaginer notre quotidien dans un peu plus de deux décennies, ne se contentant pas des trouvailles techniques, mais aussi de dresser cette évolution de la société vers davantage d'individualisme, la plupart des appartements étant désormais conçus pour des personnes seules. le second sujet qui préoccupe la population, ce sont les effets du dérèglement climatique et l'afflux de réfugiés, venant notamment des côtes françaises: «La maison de mon enfance, sur la pointe nord de l'île de Ré, a subi de nombreux dégâts. le salon a pris l'eau plusieurs fois, elle n'est plus habitable. Un héritage englouti, et tant de souvenirs près du phare des Baleines à présent inaccessible. La plupart des insulaires ont déménagé, la plage sur laquelle je jouais petite n'existe plus, avalée par la mer qui est montée bien plus vite que ne l'avaient prédit les scientifiques. Les digues renforcées n'ont pas résisté longtemps.»
C'est dans cette maison, aujourd'hui rayée de la carte, que sa mère a appris qu'elle ne reverrait pas son fiancé, parti quelques jours plus tôt rendre visite à sa famille en Toscane. Sans davantage d'explications, il déménage en Australie, laissant Laure dévastée.
Un mystère que Lisa va essayer de percer en découvrant les agendas de sa mère, en creusant dans les étapes de sa vie depuis sa naissance durant la canicule de 2003, en passant par les différentes catastrophes naturelles qui ont conduit de «l'ère de la pollution sans conscience à l'ère écologique dure».
Un mystère qui va tenir le lecteur en haleine, qui va illustrer les relations difficiles entre mère et fille, et qui va donner au roman une dimension psychologique supplémentaire. D'autant que l'épilogue est aussi habilement construit que le livre lui-même.
Comme l'ont relevé certains membres du jury du Prix Orange du Livre 2019, il n'est somme toute pas si fréquent que les écrivains s'emparent de problématiques actuelles comme le réchauffement climatique. Aude le Corff relève le pari haut la main.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Lisa est une femme de son temps, 2042. Elle est critique face aux progrès technologiques et aux répressions rendus plus faciles, qui agissent au nom de la santé publique et de la sécurité intérieure.
Parfois cependant, elle profite du confort proposé par des robots domestiques. La vie semble facilitée, elle est aussi plus déshumanisée. En toile de fond, le problème des migrants est à la fois de plus en plus critique et de plus en plus occulté.Lisa recherche des contacts plus humains, notamment avec Liam, son voisin, et se préoccupe de sa mère, Laure, qui ne s'est toujours pas remise du départ soudain et inexpliqué de son petit ami, cinquante ans auparavant.

L'auteure invente un monde qui traduit nos inquiétudes d'aujourd'hui tout en le dotant d'avancées technologiques savamment imaginées, offrant quelques caricatures qui ne manquent pas d'humour.

L'histoire du rapprochement de Lisa avec sa mère est touchante, les pages du journal intime de Laure - lues par Lisa -, le rendent poignant. L'auteure nous livre une réflexion sur la difficulté de vivre avec une dépression, que ce soit pour la malade ou l'entourage. J'aurais aimé d'ailleurs que l'histoire nous en dise un peu plus sur cet aspect, au moment du dénouement.
Lien : https://partagerlecture.blog..
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Je prends enfin le temps de chroniquer La mer monte de Aude le Corff, reçu grâce aux éditions Stock, que je remercie.
Nous sommes en 2042. Des catastrophes naturelles ont frappé le monde et forcé les dirigeants des pays développés à entamer une transition écologique radicale.
Direction Paris où nous découvrons Lisa. Elle a vécu son enfance auprès d'une mère souvent absente et lunatique, qui tenait avec soin son journal. La fillette, qui le lisait en cachette, a ainsi découvert un épisode douloureux pour sa mère : dans les années 1990, son petit ami est brutalement parti au coeur de l'été, sans un mot. Laure ne l'a jamais revu, et Lisa s'interroge encore.
Sa famille s'est toujours montrée silencieuse au sujet de cet abandon et des bouleversements qui ont suivi.
Que lui a-t-on réellement caché ? Elle décide alors d'enquêter...
La mer monte est un excellent roman que j'ai pris plaisir à lire rapidement et qui m'a transporté dans deux mondes. Différents mais complémentaires.
D'un coté, nous suivons Lisa, en 2042. Ce n'est pas dans si longtemps que ça et pourtant... les choses ont bien changées ! Il fait chaud, horriblement chaud.. la vie est différente et ce n'est pas si difficile à croire à ce monde ultra connecté.
Et puis nous revenons, grâce au journal intime de Laure, dans un monde que je connais bien : les années 1990. Laure et moi avons sensiblement le même age, je me suis donc un peu retrouvé dans certains de ses souvenirs. J'ai trouvé ça très intéressant de passer ainsi du présent au passé. On découvre des secrets de famille, des non-dits, un futur proche qui fait un peu (beaucoup...) froid dans le dos.
Ce premier roman d'Aude le Corff est une très bonne surprise, je lui mets avec plaisir cinq étoiles :)
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Nous sommes en 2042 ; il es difficile de respirer, les drones sont partout, les robots envahissent le quotidien et il fait chaud. Tout cela est malheureusement bien crédible.
Lisa, trentenaire, vit dans cette époque oppressante. Ses relations avec sa mère sont tendues. Celle-ci n'a jamais réussi à se remettre de la disparition sans explication de son premier amour. Lilas a besoin de comprendre pourquoi.
L'ambiance, un chouia angoissante, est bien rendue, les flash back dans les années 70 aussi. La fin est toutefois assez prévisible.
C'est néanmoins une lecture agréable servie par un écriture simple.
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« La mer monte » est un roman à deux voix. Alternativement, on suit le quotidien de Lisa, la fille et la vie de Laure, sa mère à différentes époques. Ces deux femmes vivent en 2042 dans un futur à la fois proche et lointain. Beaucoup de choses n'ont pas changés mais certaines ont évolué pour notre confort ou pour notre survie. Pour se faciliter la vie, un grand nombre d'objets et de systèmes ont été inventés. Il n'est donc pas rare de croiser un animal virtuel, des poupées plus vraies que nature ou des tas de drones dans le ciel. Mais aussi, pour faire suite aux catastrophes naturelles, les êtres humains ont dû s'adapter. Ainsi, des dispositifs ont été mis en place afin d'améliorer le rapport des Hommes à l'environnement.

Dans ce nouveau monde, Lisa s'interroge sur sa mère. Elle cherche dans son passé quelles seraient les raisons de son angoisse permanente. Grâce au journal tenu par Laure il y 30 ans, le lecteur découvre au fur et à mesure, l'histoire d'amour qui se cache derrière ce mystère. le scénario parfaitement maîtrisé va l'entrainer dans une enquête captivante au dénouement plein de surprises.

On assiste à un roman d'anticipation pour adultes, genre assez souvent réservé aux livres jeunesse. Cela permet de traiter des thèmes inquiétants de notre époque, en projetant les répercussions sur notre futur. le monde tel que l'imagine l'autrice se révèle crédible et angoissant lorsque l'on analyse la manière dont évolue notre société. Aude le Corff réussit un livre sur l'écologie et le développement durable, qui n'est jamais accusateur. Elle extrapole seulement le réel pour nous mettre en face de nos décisions. Cette vision de demain, guidée par une quête de vérité passionnante, constitue une oeuvre efficace et nécessaire. Quand une lecture divertissante devient intelligente, on en redemande !
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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"Peu de personnes nous aiment profondément dans une vie. Quand elles meurent, l'amour qu'elles nous portent, si précieux, disparaît avec elles".

Quand on aborde le thème de la transmission, forcément, on pense à la famille, à l'intime. Aux relations toxiques qui perturbent des vies entières. Matière en or pour les romanciers. Cependant, ces dernières années, l'actualité nous parle aussi de transmission à l'échelle de la planète. Quel monde allons-nous laisser aux générations futures ? Une question qui taraude Aude le Corff depuis très longtemps et qui lui permet ici de renouveler le thème tout en lui donnant un relief singulier, grâce à cette double dimension.

Pour cela, elle nous transporte en 2042. Une date qui semble à la fois lointaine et si proche. 2042, c'est après-demain. Son héroïne, Lisa est assez solitaire et toujours perturbée par sa relation compliquée avec sa mère, Laure, dont elle cherche à comprendre les failles. Il s'est visiblement passé quelque chose dans les années 90, une histoire d'amour qui a mal tourné et laissé des traces. Mais depuis, le monde a changé. Les catastrophes annoncées ont bien eu lieu. le dérèglement climatique a fini par toucher de façon dramatique l'un des états les plus sceptiques et une prise de conscience a enfin eu lieu pour tenter de limiter les dégâts. Les températures sont montées quand même. La mer aussi. Certains bouts de terre ont été submergés, comme l'île de Ré où Lisa passait ses vacances, enfant, chez ses grands-parents. A Paris, en 2042, on gère la chaleur avec des systèmes sophistiqués de brumisateurs dans les lieux publics, le métro, les appartements, on compte sur la végétalisation de tous les bâtiments, autant pour rafraichir que pour se nourrir grâce aux espaces dédiés aux cultures potagères et fruitières. Les vêtements sont thermorégulateurs, hommes et femmes ont adopté la tunique et les sandales, comme les romains de l'Antiquité... Et Lisa est le produit de ces deux évolutions. Celle de sa sphère intime, de la douleur qui brouille sa relation avec sa mère, et celle de l'environnement au sens large qui influe sur sa personnalité et son comportement.

En 2042, les appartements sont connectés, l'assistance et la surveillance sont permanentes. Pour le bien des individus, a priori. L'univers que met en place Aude le Corff est vraiment très bien dessiné, à partir de progrès technologiques dont les prémices sont déjà connues de nos jours et dont il suffit d'imaginer les développements à un rythme toujours plus rapide. Certaines choses font sourire, d'autres peuvent inquiéter mais l'ambiance n'est jamais anxiogène. On devine que la prise de conscience des menaces environnementales a obligé à des mesures drastiques et que les nations développées et les plus aisés tirent leur épingle du jeu tandis que les autres... Même si le propos n'est pas vraiment politique, la conscience citoyenne n'est pas absente. Et tandis que Lisa enquête toujours sur les circonstances du drame qui a plongé sa mère dans les affres d'une dépression dont elle ne s'est jamais vraiment débarrassée, les allers-retours entre passé et futur (pour le lecteur) teintent le récit d'une certaine nostalgie, comme si l'auteure voulait alerter sur ce que nous pourrions regretter, un jour, au milieu de ces avancées technologiques qui sauvent (vieillesse et maladies sont en train de perdre la bataille) mais au prix de contraintes parfois liberticides.

"On n'est jamais satisfait de son époque" se moque Laure face aux atermoiements de Lisa. Pourtant, un fil les relie. Celui des mots. Laure était bibliothécaire, Lisa libraire avant que la livraison par drones et la dématérialisation à outrance ne réduisent drastiquement cette activité. Les mots, Laure les a posés dans un journal intime dont Lisa a lu des bribes en cachette. Ce sont eux qui véhiculent cette nostalgie, à travers les livres papier dont Lisa ne peut se passer.

Vous l'aurez compris, Aude le Corff réussit, par ce décalage temporel, à installer une atmosphère singulière qui donne à la narration une dimension particulière sans jamais lui ôter son caractère addictif. On veut connaitre le fin mot de l'histoire. Pourtant, ce qui trotte dans la tête en refermant ce roman c'est l'idée qu'entre passé et futur, il y a le présent. Et que c'est de lui (et de nous) que dépend la suite.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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D'un côté on a un souci écologique : la mer monte
D'un autre, on a un souci psychologique : la mère déprime.
Et au milieu il y a la fille qui tente de vivre dans un présent où le souci de la planète a transformé le quotidien.
Et au milieu il y a une fille qui tente de déchiffrer le passé secret de sa mère.

Parce que la mère, dans le lointain XXème siècle a été amoureuse. Mais du jour au lendemain, très mystérieusement, toute communication a été coupée avec son amoureux. de là a germé une dépression dure, qui revient dans sa vie comme une vague insistante. Alors la fille veut comprendre. Pour expliquer les comportements de sa mère. Sa tristesse, ses absences.
Je n'ai pas vraiment accroché avec ce thème, ce n'est pour moi pas l'atout de ce roman. J'ai toujours envie, quand je croise des personnages qui s'engluent dans leur malheur, de leur dire de se bouger, de les secouer, plutôt que de m'apitoyer sur leur sort.

En revanche, je salue l'imagination de l'auteure qui a vraiment repensé complètement la façon de vivre sur une planète déjà un peu malade.
Je salue aussi la délicatesse avec laquelle elle délivre le message "faites attention à la terre", car elle ne nous envoie pas en frontal les 10 Commandements du consommateur responsable. Je vous garantis que si cela avait été le cas, je n'aurais pas fini le roman.
Au contraire, elle imagine vraiment demain et c'est fascinant : les lentilles qui permettent de voir la nuit qui rendent les lampadaires inutiles ; les arbres lumineux ; les animaux "augmentés" qui ont un pelage rafraîchissant, idéal en cas de canicule ; les drones surveillants qui rappliquent en cas d'augmentation soudaine du rythme cardiaque....Et je vous laisse découvrir les autres en lisant ce roman.

Car oui, je recommande de le lire.
On dit que les scientifiques qui ont organisé le voyage vers la lune se sont inspirés de Jules Verne ; eh bien je recommande aux chercheurs actuels de mettre en pratique certaines innovations proposées dans ce livre.




Vous avez là les deux principaux thèmes de ce roman.
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Paris, 2042.
Lisa vit dans la capitale française qui a subi le réchauffement climatique et l'évolution technologique ; entre chaleur et drones qui surveillent les faits et gestes, Lisa tente de remonter dans le passé de sa mère Laure pour comprendre son histoire familiale par le biais du journal intime que celle-ci tenait dans les années 90.
Quel événement a déclenché la tristesse que Laure n'a jamais réussi à surmonter, n'y a -t-il pas un secret derrière tout cela ?
On alterne entre le passé de Laure et le "présent" en 2042 de Lisa.
Ce doux mélange d'une société futuriste emprûnt d'une catastrophe écologique annoncée, associée à une technologie qui ne cesse d'évoluer, et d'un passé vécu comme un traumatisme donne ce roman extrêmement original et bien écrit.
Clin d'oeil à Julien du blog La bibliothèque de Juju qui a mis ce joli roman dans mes mains.
Lien : http://etlemondedesosso.cana..
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Nous sommes en 2042. Une succession de catastrophes naturelles a fait rentrer le monde dans une ère d'écologie dure. Imaginez un monde de voitures autonomes, de robots, de drones qui sillonnent le ciel, de logements connectés, d'hologrammes... Une civilisation où les livres sont remplacés par des lectures projetées par les lentilles, où les voyages ne sont que virtuels car la plupart des continents de l'ancien monde sont devenus inhabitables, où la colonisation de Mars est devenue la seule issue pour la survie des humains... Ce nouveau monde comporte des avancées qui peuvent faire rêver car le cancer est vaincu, les signes du vieillissement sont effacés par la thérapie génique mais tous ces progrès s'accompagnent de telles dérives et d'une telle privation de liberté que cette vie est loin d'être parfaite.

Lisa, née lors de la canicule de 2003, a vu le monde se transformer après la dévastation de New-York par un ouragan en 2022. Dans ce nouveau monde où il faut moins consommer Lisa construit des fermes verticales. Lisa entretient une relation compliquée avec sa mère Laure qui souffre de mélancolie depuis ses dix-huit ans. Quand Lisa était petite Laure disparaissait parfois sans explication ou rabrouait son enfant. Lisa n'a pas reçu d'amour de sa mère qui elle-même avait manqué de l'attention de sa propre mère. A l'adolescence Lisa a lu le journal de sa mère et a découvert que Laure a vécu une rupture amoureuse à la fin du lycée dans des circonstances très particulières.

Ce roman est constitué de l'alternance de l'histoire de Lisa en 2042 et de celle de sa mère qu'on découvre grâce aux extraits de son journal dans lequel elle s'adressait à Thomas qui l'avait abandonnée à la fin du lycée.

J'ai aimé le principe de ce double récit qui fait alterner l'histoire de Lisa en 2042 et celle de sa mère Laure dans les années 90, histoire de deux femmes évoluant dans deux mondes au contraste intéressant. L'intrigue constituée de secrets de famille est joliment menée et émouvante, les personnages sont très attachants et le dénouement surprenant, j'ai craint à un moment d'avoir deviné le secret de Laure mais je m'étais fort heureusement trompée et j'ai pu ainsi apprécier le récit jusqu'à sa dernière ligne.
Le monde imaginé par Aude le Corff en 2042 est parfois drôle mais le plus souvent effrayant d'autant plus que tout parait plausible dans ce que l'auteure décrit, pratiquement tout peut arriver dans un avenir assez proche. J'ai aimé que ce texte pour lequel on sent que l'auteure s'est beaucoup documentée décrive un monde futuriste certes incongru mais pas complètement improbable, le dosage d'imaginaire m'a parfaitement convenu car je n'aime pas particulièrement les romans d'anticipation. Ce récit constitue une sorte d'alerte d'une auteure qui s'interroge sur notre avenir et nous fait partager ses inquiétudes pour l'environnement sans pour autant écrire un texte militant ou moralisateur.
Aude le Corff a adopté une construction habile pour traiter un sujet assez rarement évoqué en littérature. Un roman nécessaire très réussi qui me donne envie de découvrir les précédents titres de cette auteure.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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