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Citations sur Le donjon de Lonveigh (11)

Une vieille légende de ma Bretagne rapporte l'histoire d'un cadavre de pauvre qui enfanta d'une fleur. J'étais le cadavre, et je nais de Florence, recollé, transmué, je nais du vert de Masaccio et de l'or de l'Angelico, je renais du creuset de la ville, de l'ocre cuit des palais.
J'accède au feu de l'Ange.
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L'orage brûlait à la surface du lough. Des épées lumineuses fracturaient les montagnes.
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_ Vous allez écrire une biographie ?
_ Non, répliquai-je. Surtout pas. Je déteste cela. En aurais-je le projet, Thomas Daigre me fermerait son donjon.
_ Thomas Daigre est tellement narcissique et heureux qu'on parle de lui qu'il ne vous fermera plus son donjon. Ce sera à vous de fermer le donjon sur Thomas Daigre. Mais cela, c'est votre affaire.
La remarque me surprit. Nous passâmes autre chose.

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Je suis lourd de mots qui seraient comme autant de rêves inaboutis...
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Avant-propos

Pour celui qui l'a créé, le roman porte toujours en filigrane ses secrets de fabrique. Et, à cet égard, la lecture de Lonveigh aura ravivé des souvenirs qui flottaient en moi et que la fréquentation des pages de ce livre sombre et mouillé aura réssuscités et coagulés, me laissant à penser qu'un romancier n'a pas à tenir un journal ou à écrire le récit de sa vie, ses fictions étant comme les reliquaires où il dépose , au passage, la trace ou la matière de ce qui le hantait à ce moment-là de son existence.
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La nuit engourdissait la mer. Le ressac s'exténuait. Les colonnes, elles, tanguaient, un fracas émanait de leur base, je les sentais vibrer sous mes pas, tel un pavage inégal, descellé, livré au vent mauvais. La chaussée en fusion me parlait d'épopée et de passage, de cosmos commençant, de filiation et d'unité archaïque. Noirs amers de l'origine. La route sombrait, ornières liquides, axe fracassé. Porte marine. Il eût fallu descendre, plonger, aller jusqu'à l'Oméga de ces lumières alcyoniennes. Vertige d'un continent de colonnes naufragées. Des pas de cendre dure. Quel sacrifice avait consommé la rupture et l'engloutissement de la route ? Nulle approximation scientifique ne saurait le dire. Il n'était, sur cette proue diffractée, de certitude, de vérité que de l'âme.
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J'ai vécu dans l'instant...Plus les textes étaient froids, concassés, plus ils enchantaient. Univers des cocktails, des colloques, aventures avec des étudiantes... Tout y est passé... Galeries d'action painting... J'avais réussi à tuer en moi toute nostalgie...
_ Nostalgie de la Bretagne ? De Florence ?
_ Toute nostalgie. Tout ancrage. J'ai vécu dans le désert, le froid. Le glacé design, le glacé des appartements vitrés, cette négation horripilante de l'Histoire. L'acier, le verre, le souci excessif du plaisir et de la modernité. Ma femme baigne encore dans ces milieux-là. La facticité. J'aurais pu y périr Les concepts engendraient les concepts Littérature de laboratoire...
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Avant-propos

Je ne relis jamais mes livres. Ce sont comme des peaux mortes, des défroques lointaines, je continue à être appelé par les textes à venir, ce sont eux qui m'excitent et aimantent ma songerie.
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La lecture du poème en prose que m'avait transmis Thomas Daigre avait avivé le désir de Lonveigh. Je rêvais du donjon, de son breuvage d'or, je rêvais de la barque insomnieuse du guetteur sur le lough, de Lonveigh dans sa ceinture de landes et de tourbières qui mauvissaient au progrès de l'automne, et peut-être surtout du corps nu de Florence étendu dans l'atelier flottant. Comme si, désormais, plus encore que la vérité, son essence fût, pour moi seul, contenue dans le triangle du donjon, de l'atelier et du lough.
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J'ai faim de cette violence, de cette sauvagerie de mer hargneuse, armée d'éperons noirs, de ces gouffres, de ces cryptes qui résonnent sous l'herbe, de ces pierres trufféées de cavités, de tombeaux, de laminaires et de naufragés. La lumière mate délimite de grands boucliers au ras des eaux, ciel lisse, averse fine. Je roule, grisé d'écume, de vent. Je reconnais ce territoire d'Irlande dans l'extase et l'ivresse. Je ne parviens plus à m'arracher à la séduction des roches reptiliennes, magma des monstres, épaves cosmiques, armada d'îles et de terres démantelées, creusées par le flux, l'embrun.
Il y a là une énergie, une force qui me vrillent.
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